Autopartage : le guide pour tout savoir et bien choisir
A l’image d’Autolib à Paris, les systèmes d’autopartage commencent à s’installer dans les paysages urbains français – et dans les mœurs. Alors que les offres se multiplient et que des applications mobiles permettent de rassembler les services disponibles, nous avons fait pour vous un état des lieux des propositions accessibles aujourd’hui en France.
Usages ponctuels qui ne justifient pas la possession d’un véhicule ? Pas envie de s’embarrasser des tracas que peut occasionner la possession d’une auto ? Besoin de changer de catégorie ? Soif de liberté ? L’autopartage (ou carsharing en anglais) est une solution maligne, en pleine croissance. En ville, cela devient de plus en plus une évidence, pour les jeunes générations notamment. Il est vrai que l’usage a été incroyablement facilité par les différentes applications géolocalisées pour smartphones. Celles dédiées à un service d’autopartage spécifique, mais aussi celles dites multimodales (comme Free2Move de PSA), agglomérant plusieurs types de transport : différents réseaux d’autopartage, scooters ou vélos en libre-service…
De manière complètement dématérialisée, avec son smartphone seul, on a ainsi accès immédiatement à la meilleure solution pour passer d’un point A à un point B, pour quelques minutes, heures, voire pour la journée si le tarif n’est pas trop dissuasif.
Voilà donc une solution moderne et technologique qui a le vent en poupe et c’est un phénomène qui, dans les villes grandes ou moyennes n’en est qu’aux prémices de son succès annoncé, encouragé par les municipalités. Par définition, les zones à moins grande densité de population sont moins propices à intégrer ce type de services, qui demande un accès facile aux véhicules. C’est donc en ville que l’autopartage trouve sa raison d’être principale. Et en conséquence de tels usages, la réduction du nombre de véhicules sur la voirie est un des avantages non négligeables.
Un chiffre pour comprendre : selon la Mairie de Paris, un véhicule partagé remplace en moyenne sept véhicules en circulation. Édifiant. Et l’Europe est le continent où ce phénomène prend le mieux. Une étude de la société de conseil américaine indépendante Boston Consulting Group, une des plus grosses au monde, assure que d’ici 2021, 14 millions d’automobilistes du Vieux Continent seront abonnés à un service d’autopartage, alors qu’ils sont 2,1 millions aujourd’hui à se partager quelque 31 000 voitures. Une dimension européenne intéressante : si vous êtes abonné à un service présent dans plusieurs pays, vous pourrez généralement tout aussi facilement emprunter un véhicule dans votre lieu de séjour.
Financièrement, la location ponctuelle en autopartage peut être un excellent choix. Finis les budgets assurance, entretien, carburant, parking, lavage… Tout est intégré dans le coût de la location, avec ou sans abonnement fixe et facturé à la minute ou l’heure d’usage, plus dans certains cas les kilomètres parcourus. Reste à savoir quel système choisir. Selon la localisation des véhicules, les types de véhicules proposés (surtout dans le cas des véhicules de particuliers qui offrent une grande variété de modèles, de la citadine au monospace, en passant par le cabriolet) ou les tarifs, différents critères permettront à chacun de trouver la ou les formules qui lui conviennent.
Les services professionnels
1 - Les services avec trajets libres (ou dits « à sens unique »)
Ils permettent de partir d’un point A et de laisser son véhicule à un point B sans devoir revenir au point de départ. C’est l’utilisation la plus naturelle et la plus pratique. A Paris, c’est ce que propose Autolib’, même si les véhicules, tous électriques, doivent être pris et rendus dans une des 1 100 stations proposées à Paris et en banlieue. Des stations qui rechargent et maintiennent à température les batteries à technologie spécifique utilisées par ces voitures exploitées par le groupe Bolloré. 4 000 Bluecar circulent désormais dans un maillage très dense avec, à disposition, 6 200 bornes de recharge sur l'ensemble de l'Ile-de-France. Le service Autolib’ Premium est facturé 10 €/mois pour l’abonnement et 23 cts/min d’utilisation, avec un minimum de 20 minutes, soit 4,66 €.
L’abonnement se fait dans les bornes spécifiques sur la voie publique, avec permis de conduire, pièce d’identité et carte de crédit. La location se fait simplement en réservant une voiture via l’application. Sur place, il faut passer sa carte d’abonnement sur la borne d’accueil qui désignera la voiture à prendre, badger la borne de charge et y ranger le câble, déverrouiller l’auto au moyen du capteur derrière la vitre latérale avant : l’auto est prête, il suffit de la démarrer à l’aide de la clé suspendue sous la colonne de direction. L’idéal est de réserver aussi en avance sa place d’arrivée à destination (réservation de 1h30), ce qui transforme la contrainte de devoir se garer dans un emplacement spécifique en un avantage : une place de stationnement garantie, un bien précieux à Paris…
A l’usage, notre expérience est très positive pour ce qui concerne l’efficacité du système de réservation et sa grande praticité au quotidien, avec des voitures disponibles et des réservations sur lesquelles on peut parfaitement compter. On peut aussi de manière tout aussi récurrente compter sur les travers de ces autos, à commencer par leur mauvais état chronique (détériorations, saleté), ainsi que leur piètre qualité de base, avec une fabrication très rudimentaire et un comportement suffisant en ville, mais pas plus (pas d’ABS !). Enfin, l’autonomie électrique (officiellement, 250 km) n’est pas un souci puisque les batteries sont presque toujours chargées à bloc, les utilisateurs s’assurant de leur branchement entre chaque location.
A Lyon, le même service se nomme Bluely et ses tarifs sont un peu moins élevés, avec un abonnement classique à 8,25 €/mois et 20 cts/minute. On trouve aussi dans la ville le service Yea! (créé par Citiz, voir ci-après), proposition sans stations : les voitures – des Smart ForFour - doivent juste être garées dans le périmètre d’usage de la ville, sur n’importe quelle place autorisée. Elles sont louées 0,10 €/min + 0,35 €/km et ce à Lyon, mais aussi à Bordeaux, Toulouse et Strasbourg.
2 - Les services avec une base fixe
Citiz est un spécialiste de l’autopartage avec des stations définies (1 000 voitures, des citadines, polyvalentes ou ludospaces principalement), dans un réseau regroupant 13 services locaux d'autopartage dans plus de 80 villes en France. La réservation peut se faire avec une appli, par téléphone ou sur Internet. Là, il faut ramener la voiture à l’emplacement initial : c’est ce qu’on appelle de la location en boucle (ou « planifiée »). C’est le même principe qui est appliqué par Zipcar, présent quant à lui dans une quinzaine de villes en France. Plusieurs formules d’abonnement sont proposées, à commencer celle sans frais fixes d’abonnement, qui facture chaque heure 4 € (ou 40 €/jour). Des tarifs proches de ceux de Citiz (4,50 €/h ou 45 €/jour pour la formule sans frais d’abonnement fixes).
Notons aussi les services similaires de Ubeeqo (à Paris, 6 €/h et 50 km inclus sans abonnement) et Communauto (à Paris, 7 €/h et 75 km inclus sans abonnement) qui, avec Zipcar, sont homologués par la Mairie de Paris qui leur réserve des Stations de Véhicules Partagés (SVP). Autre réseau, Clem’ propose aussi en région parisienne des stations regroupant des voitures électriques en autopartage, avec un service de covoiturage intégré. Et les constructeurs eux-mêmes s’intéressent à ce type de solutions, comme Renault Mobility, en phase de test à La Défense et au Plessis-Robinson, en région parisienne, ou Toyota qui a testé à Grenoble d’originaux 3-roues électriques.
3 – L’option scooters électriques partagés
Rappelons aussi ici que deux services de scooters électriques en libre-service sont bien implantés à Paris : Cityscoot, avec 1 000 scooters à Paris (et en test à Nice), et Coup, appartenant à Bosch,, les deux services ayant fait l'objet d'un test-vidéo sur Caradisiac. Chacun a ses avantages, avec un périmètre d’utilisation incluant la proche banlieue pour Cityscoot, là où Coup ne va même pas jusqu’au boulevard périphérique. Coup n’arrête pas ses services à minuit et ses scooters sont bien plus vifs, mais le tarif minimum y est de 4 € (30 min) là où Cityscoot facture à la minute (28 cts/min).
Dans les deux cas, le casque fourni reçoit une charlotte pour se protéger les cheveux. Il ne manque que des gants homologués, désormais obligatoires pour conduire. C’est à vous de les emmener. Quant à la recharge, pas besoin de s’en préoccuper, ce sont des véhicules dédiés qui font la tournée des scooters pour remplacer leurs batteries presque vides par des éléments pleinement chargés.
La location entre particuliers
Trois prestataires principaux se chargent de gérer la location de véhicules appartenant à des particuliers : Koolicar, Drivy et Ouicar. Ce dernier, racheté il y a quelques années par la SNCF, propose 30 000 voitures disséminées dans de nombreuses villes de France et c’est le numéro un.
Ces services permettent de louer à l’heure ou, surtout, à la journée, une voiture appartenant à un particulier. Cela inclut l’assurance mais il faudra rendre la voiture au propriétaire (retour au lieu de départ donc) avec le même niveau d’essence qu’en partant.
La réservation se fait via une appli ou sur ordinateur et selon les cas, il faut un rendez-vous pour l’échange des clés ou, si la voiture est équipée d’un boîtier spécifique, elle peut être déverrouillée via l’appli du smartphone.
Bilan
L’usage de ce type de services demande un temps de réflexion et quelques calculs pour trouver la ou les formules qui conviennent le mieux selon les lieux, usages, budgets, habitudes… Mais une chose est sûre, l’autopartage est un service qui facilite la vie au quotidien, d’autant plus que l’offre étoffée d’aujourd’hui permet de donner des réponses à nombre de problématiques de déplacements urbains.
L'EXEMPLE DE L'ALLEMAGNE
L’offre ne manque pas en Allemagne, premier pays pour l’autopartage en Europe. Car2Go (Mercedes-Smart) et DriveNow (BMW-Mini) rencontrent un grand succès avec leur offre en trajets libres. Avec un usage régulier de ces deux concurrents, nous pouvons dire qu’il s’agit de services de référence, avec d’excellentes autos en parfait état et bon marché (0,26 €/min pour une Smart ForTwo, avec 200 km inclus). Avantage, on peut laisser les véhicules sur n’importe quelle place de parking autorisée dans la rue et, entre les villes de Düsseldorf et Cologne, distantes d’une quarantaine de kilomètres, il est possible de déposer une voiture prise dans une ville, dans l’autre, moyennant un petit supplément. Les aéroports des deux villes ont aussi chacun des parkings dédiés aux deux sociétés de car sharing, un service très pratique et bien moins cher que le taxi.
Des services plus anciens en base fixe sont également implantés, comme Cambio et Flinkster, ce dernier pouvant être directement réservé sur la page de la DB, la SNCF allemande : le service lui appartient.
Les différents types d'autopartage en résumé
Sociétés/services | Avantages | Inconvénients | |
Service en trajet libre | Autolib'/Bluely, Yea!... | Liberté de mouvement, garantie de stationnement | Besoin de trouver un stationnement, un seul type de véhicule |
Service en boucle | Citiz, Zipcar, Ubeeqo, Communauto, Clem'... | Stationnement garanti, variété de véhicules | Retour à la base de départ obligatoire |
Location aux particuliers | Koolicar, Drivy, Ouicar... | Tarifs, variété de véhicules | Retour à la base de départ obligatoire |
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