Avis BMW SERIE 3

Pour ma 3ème BMW, j'ai voulu faire la synthèse des 2 précédentes : la 130i dont j'avais particulièrement apprécié la sonorité avec sa ligne inox et la 335d, à la sobriété et au couple impressionnants.

Cette nouvelle 335i semblait s'imposer à moir : logeable (dimensions et coffres en progrès), consommation en baisse (seulement 7,2 en mixte), allonge et sonorité flatteuse du L6, 306cv... Une carte de visite presque parfaite.

Dans la pratique, tout n'a pas été aussi parfait que ce que les journalistes ont écrit.

L'habitabilité est certes en hausse, mais le coffre reste toujours aussi peu pratique (la F31 corrige ce défaut), la consommation est raisonnable pour la puissance, mais le 7,2 reste une vague utopie héritée d'un travail du constructeur sur le seul cycle d'homologation (la 335d qui était annoncée à l'époque pour plus gourmande avec 7,5l en mixte reste plus économique).

BMW a réussi à donner de nombreux atouts à sa nouvelle berline : une sécurité active et passive au top (record Euroncap de la catégorie), un équipement pléthorique et high-tech (mais souvent en option, faisant croitre la facture).

Ainsi, les outils d'aides à la conduite (GPS, idrive, sélection du mode de conduite, affichage tête haute...) sont particulièrement modernes, mais souvent non indispensables (donc absolument nécessaires diront certains).

La position de conduite est excellente (comme toujours chez BMW dira-t-on).

Le confort est très bon ; l'efficacité globale, au rendez-vous.

La BA8 est très efficace et se révèle enfin assez rapide en mode semi-manuel. Elle est bien supérieure à la BA6 que j'avais connue sur la 335d n'a rien à envier à la DSG-Stro de VAG.

La finition est aussi en net progrès.

Au delà de ces flatteries justifiées, signalons qu'il s'agit d'un modèle poussant la polyvalence à son paroxysme. Si la 335i est plutôt économe (pour la cavalerie), confortable, pratique (à l'exception du coffre), souple (avec le moteur le plus "élastique" que j'ai pu tester ; même les derniers moteurs Audi essence paraissent violents à côté, c'est dire...) on devine (et je ne dévoile aucun secret) qu'elle n'est pas du tout une "vraie" sportive, celle qui fait transpirer que ce soit par son maniement ou par les sensations qu'elle offre.

L’élasticité (ou la linéarité dans un vocabulaire un peu moins valorisant) extrême de son moteur lisse complétement son tempérament. Il est très performant certes (pas loin de celui d'une RS3, par exemple) mais totalement avare en sensations. L'insonorisation a été trop travaillée au point de rendre le 35i assez peu audible même en le poussant (ceci est évidemment tout relatif, mais en le comparant à des pseudo-sportives de 300cv, si la mélodie reste sympa, le niveau sonore intérieur est tout à fait insuffisant pour les oreilles qui en demandent forcément plus). Le châssis est rigoureux mais trop orienté confort pour correctement le ressentir en utilisation sportive.

En résumant, il s'agit d'une remarquable voiture de compromis, de polyvalence, qu'il ne faut donc surtout pas prendre pour une sportive ou sensationnel.

Quelques questions -que j'imagine polémiques- subsistent : pourquoi BMW prend-il le même chemin qu'Audi, celui de l'efficacité froide, alors que l'on rêve encore de BMW comme constructeur de voitures à sensations ? Mais où est donc passé (or-ni-car) le vrai plaisir de conduire ?