BlaBlaCar: "on a plus de demandes que de places disponibles"
Après le coup d’arrêt du printemps, la pratique du covoiturage a rapidement repris des couleurs, au point que le nombre de demandes se montre nettement supérieur à celui des places proposées. Caradisiac fait le point avec Nicolas Brusson, co-fondateur de BlaBlaCar, leader mondial du secteur.
Après une activité tombée à zéro durant la période de confinement, le covoiturage a rapidement repris le dynamisme qu’on lui a connu ces dernières années : « on a eu des demandes en hausse de 15% en juillet-août par rapport à la même période en 2019, et bien que ça ait baissé au mois de septembre avec la fin des vacances, les chiffres restent bons », se félicite Nicolas Brusson, co-fondateur de BlaBlaCar, avec qui Caradisiac a pu s'entretenir vendredi matin.
Des résultats supérieurs aux attentes, de l’aveu même du dirigeant : « Ce n’est pas tout à fait ce qu’on avait prévu à l’issue du confinement, mais on a pu observer que le redémarrage se faisait presque tout seul, par une croissance organique et rapide. Ce qui est bien, c’est que l’on n’a rien à deviner, ça se fait tout seul. Les demandes sont même supérieures à ce que l’on peut proposer en termes de places disponibles, comme ce que l’on observe durant les périodes de grèves. Les passagers privilégient le covoiturage sur les autres modes de transports car ils ont moins de contacts. »
Il apparaît que le port du masque est entré dans les mœurs, et que le fait de voyager avec plusieurs inconnus ne pose plus vraiment de problème. « De toute façon, chaque conducteur s’organise bien sûr comme il l’entend. Il peut choisir de n’embarquer qu’une seule personne s’il le désire. », précise Nicolas Brusson.
A l’échelle européenne, ce sont la France et les pays du sud qui rebondissent le plus vite. « On aurait pu croire que l’Allemagne, moins affectée que les autres pays par le Coronavirus, repartirait plus fort. Finalement, on constate qu’elle est tombée moins bas mais qu’elle remonte moins haut. En Russie, en Ukraine ou au Brésil, la reprise est en revanche très rapide. »
Malgré cette ré-accélération, BlaBlaCar devrait ne compter « que » 50 millions de passagers cette année, contre 70 millions en 2019, sachant aussi que les cars de tourisme (BlaBlaBus), voient leur activité baisser de plus de 50%. « Au vu du démarrage du début de l’année, nous visions plutôt les 85 millions de passagers transportés cette année », commente Nicolas Brusson. « Quoi qu’il en soit, la crise sanitaire rend l’activité proprement imprédictible. On n’envisage pas de retour à la normale avant 12 à 18 mois. »
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