Café Racer : le dernier paye la tournée
Voici l'histoire d'un "mode de rouler", de personnaliser, parfois de concevoir sa machine, de vivre sa passion moto. De premier chef il est certain que ceux qui ont choisi (et choisissent encore aujourd'hui) ce genre de bécane sont à cent mille lieux de toute cette avalanche de technologie plastifiée ultra peaufinée, dans un seul but d'extrême efficacité, et répondant aux canon de la mode actuelle.
Si elles étaient d'origine britannique, elles se sont rapidement propagées à toute l'Europe et aujourd'hui ce sont des motards du monde entier qui dans leur garage façonnent ces motos.
Un café racer, c'est une moto bien allégée, un peu de préparation, des bracelets évidement ... et surtout un état d'esprit !!
Ce style apparu aux terrasses des cafés le long des voies rapides de banlieues anglaises a forgé ses lettres de noblesse grâce aux marques construites sous l'Union Jack : BSA, Triumph et autres Norton, modifiées pas spécialement pour aller vite mais surtout pour faire semblant. L'ancêtre des motos de kéké de terrasse, en quelque sorte, mais avec la course autour du pâté de maisons en plus.
Pour rejoindre les Ton Up Boys vous devez en avoir l'esprit, rouler sur une machine qui vous fait savoir de par son bruit, les vibrations et surtout le manque total de protection quand vous avez atteint les 100 Mph. Vous devez aimer rouler d'un troquet à l'autre sans jamais choisir sa route parce qu'elle est la plus directe. Toujours prêt pour une arsouille, sans jamais renoncer pour ne finir la course qu'à la meilleure place : premier, ou sinon il vous faudra trouver l'excuse qui "tue", l'excuse en bois pour les autres, celle qui justifie votre mauvaise performance du jour. Vous devez aimer le rock (enfin il est toujours possible d'actualiser ses goûts musicaux). Et vous devez aimer une bonne pinte de bière offerte par celui qui en a perdu le pari (dixit le titre de l'article). Bienvenue chez les Ton Up Boys!
Histoire
L'origine remonte aux temps ancestraux de la motocyclette de compétition (courses "short circuit" : rapide succession de courses par éliminations) dans un pays que l'on nomme Angleterre. Très du mode des paddocks actuels, ces courses se pratiquaient avec des motos de tous les jours, un tantinet améliorées. On a commencé à voir de plus en plus dans les rues ces pilotes et leurs machines affublées des nouveaux accessoires adaptables qui n'ont pas manqué d'apparaître. Des bitzas ont fait alors leur apparition, mélange de marques dans une seule machine, comme la célèbre Triton, composée de pièces Triumph et Norton, parce que le meilleur moteur du monde est un Triumph bien entendu et que le meilleur cadre du monde c'est le featherbed de Norton.
L'Ace Café, un "roadside café" de Londres qui devient le lieu de rendez-vous des motards adeptes de la course aussi bien sur circuit que sur les nouvelles avenues londoniennes.
Il est équipé du juke-box, le meilleur moyen d'écouter la musique de "djeunz" de l'époque, interdit des ondes radio : le rock & roll, en pleine explosion.
La moto, le juke-box, tout était réuni moyennant une pièce pour organiser les "record-racing", le principe était simple, faire une course et revenir avant la fin de la chanson.
L'esprit "Café Racer" va franchir les frontières de la Grande-Bretagne et traverser entre autres la Manche pour atteindre Paris, où dans les années 60 le point de rendez-vous est la Brasserie Le Bouquet, départ de nombreuses arsouilles dans la toujours aussi populaire vallée de Chevreuse.
Aujourd'hui
Un regain d'intérêt général pour le "vintage" et le "revival" pousse les constructeurs moto à sortir des modèles dits 'néoclassiques' ou 'néorétro'. Nous vous en avions fait un inventaire dans Ma grand-mère est une motarde. Ces modèles reprennent des styles et des références bien souvent liés aux café racers d'antan. On peut citer les Ducati SportClassic, les Voxan, la Kawasaki W650 ou encore les Triumph Bonneville, Thruxton ou Scrambler ....
Pour avoir un aperçu de la production actuelle rien de tel que :
En parallèle, et on en voit de plus en plus d'exemples, des bricoleurs (presque tous de génie) s'aventurent dans des modifications du plus pur esprit d'origine. Comme à la grande époque, sur la base de modèles "stocks" contemporains, ils cherchent à imiter le style tout en conservant le même objectif et les mêmes méthodes, éliminer les éléments inutiles (et il y en a de plus en plus), améliorer les performances (moteur, partie-cycle) dans un style racing dépouillé. Et là tous les modèles peuvent constituer une base à leurs exploits, que ce soit les italiennes Ducati Monsters, les japonaises CB, GS, Zephyr, Fazer, SV et encore et toujours les britanniques Triumph ...
Enfin, une presse spécialisé est là pour apprendre aux plus jeunes ou remémorer aux plus anciens ce qu'était l'époque "flamboyante" pour la moto, que celle des "Café Racer" et rapporter l'actualité toujours aussi agitée des mordus d'anciennes ou ressemblantes, de productions exotiques ou préparations extrêmes. En tête je citerais Café Racer.
Sans oublier pléthore de sites Internet débordant de photos, accessoires, ... Pour les plus connus :
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