Cartel des camions : c'est Volkswagen qui a vendu la mèche
Le 20 juillet dernier nous vous parlions d’une amende record que la Commission européenne a infligée à un ensemble de constructeurs de poids lourds pour une entente illicite. Une affaire baptisée « cartel des camions ». On apprend aujourd’hui que pour trouver le pot aux roses, ladite commission avait un indic de choix : Volkswagen. Qui, du coup, a bénéficié d’une fleur.
Le groupe Volkswagen serait-il en train de régler ses comptes ? Empêtré dans sa propre affaire de « dieselgate » tournant autour de logiciels truqués viciant le bilan antipollution de 11 millions de ses véhicules dans le monde, aurait-il décidé de mettre sur la place publique certaines pratiques en vogue dans le milieu des grands constructeurs ? On ne sait. Mais ce qui est certain, c’est que dans l’affaire dite du « cartel des camions », Volkswagen a été le dénonciateur.
On rappellera que cette affaire s’est prolongée de 1997 à 2011 et a réuni les constructeurs de poids lourds européens. Ceux-ci se sont entendus sur les prix et le calendrier d'introduction des technologies pour diminuer les émissions polluantes. DAF, Volvo/Renault, Daimler et Iveco ont été confondus et ils devront à nouveau s’entendre, mais cette fois pour payer une amende record de 2,93 milliards d'euros infligée par la Commission européenne. Une Commission qui reproche avant tout à ces différents constructeurs de s’être mis d’accord "sur les prix de vente des camions ainsi que sur la possibilité de répercuter sur les acheteurs les coûts de mise en conformité des moteurs avec les règles plus strictes en matière d’émissions".
C’est le blason MAN, filiale du groupe Volkswagen, qui a révélé l’existence de cette entente. Grâce à cette coopération active, la marque a bénéficié d’une totale immunité et a évité une amende de 1,2 milliard d’euros. Ceci dit, Volkswagen a aussi dans son giron l’enseigne Scania. Cette dernière n’est pas visée par la décision mais elle reste visée par l'enquête qui se poursuit. « Nous ne pouvons préjuger de la décision finale et à quel moment elle sera prise », a précisé un porte-parole de la Commission européenne sur le cas de Scania.
Du coup, Scania a provisionné 400 millions d'euros en prévision d'une éventuelle amende, conformément aux "bonnes pratiques comptables". Cette provision aura un impact sur le résultat opérationnel du second trimestre 2016 qui sera publié le 28 juillet prochain. En matière de poids lourds comme ailleurs, il n’y a pas de fumée sans feu.
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