Ces moteurs thermiques qui font leur retour sous les capots
Le moteur thermique n’a pas dit son dernier, à tel point qu’il fait parfois son retour sous le capot et que certains modèles vont jouer les prolongations en attendant la transition vers l’électrique.
Incertitude, voici le terme qui caractérise le mieux le monde automobile. C’est notamment face à ce tâtonnement que certains constructeurs ont choisi de faire marche arrière concernant le choix de leur motorisation. Mais c’est aussi la réalité du marché qui permet à certains moteurs thermiques de faire leur retour.
Trois exemples illustrent bien ce phénomène. Mondial de Paris en octobre 2022, Jeep présente son Avenger, un SUV uniquement électrique pour le marché français. Il sera d’ailleurs sacré Voiture de l’année en 2023, il s’agit alors du deuxième modèle électrique à recevoir ce titre.
En juillet 2023, l’Avenger reçoit le trois-cylindres à essence de 100 ch. Il ne s'agit pas d'un retour à proprement parler mais bien d'un revirement de situation. Un accueil techniquement facile à mettre en œuvre puisqu’il partage sa plateforme avec le Peugeot 2008 notamment. Surtout, cela lui permet de baisser drastiquement son tarif en passant de 39 000 € pour l’électrique à 27 000 € pour cette déclinaison fossile. Alors qu’il ne figurait pas dans le top 100 des modèles les plus vendus en France au premier semestre 2023, il grimpe à la 64e marche sur la période de janvier à mai 2024.
Si Jeep a réagi assez rapidement pour permettre à son SUV de se vendre, Citroën, tout comme Opel et Peugeot, a tout bonnement supprimé l’offre thermique existante sur son Berlingo (mais aussi SpaceTourer) en janvier 2022. Un choix incompréhensible pour un véhicule familial, qui plus est lourd et franchement pas aérodynamique. À l’époque, la marque justifiait « une décision forte d’accélération de l’électrification au bénéfice des clients et de l’environnement ». Résultat, les clients ont totalement délaissé le Berlingo devenu uniquement électrique.
Plus de deux ans auront été nécessaires avant que la marque ne fasse marche arrière. C’est à l’occasion de son restylage que le Berlingo accueille à nouveau des moteurs thermiques, ils sont deux et ne s’abreuvent qu’au diesel. Il est d'ailleurs étonnant qu'aucune offre essence ne soit proposée.
Le dernier exemple en date nous vient du même groupe, en l’occurrence de Fiat. La petite 500 électrique se vend moins que prévu depuis l’année dernière, conduisant même la marque à fermer l’usine de Mirafiori pendant plusieurs mois. Seulement, la 500 thermique, répondant petit nom d’Ibrida, n’est prévue qu’en 2026.
Des modèles prolongés et de l’argent sur la table
Si le yo-yo des motorisations est un signe que les constructeurs ne savent pas sur quel pied danser, le prolongement de la carrière de certains modèles fonctionnant au carburant fossile en est un autre. C’est le cas notamment dans le groupe Volkswagen avec les VW Polo, Seat Ibiza et Skoda Fabia. Elles joueront les prolongations grâce à de nouveaux restylages et seront commercialisées en parallèle de modèles électriques inédits comme la Volkswagen ID.2. Pour le groupe, cela permet de proposer une offre moins chère, et qui répond toujours à une forte demande, sans devoir développer de nouveaux produits.
Si le développement de modèles n’est pas à l’ordre du jour, le groupe va dépenser 180 milliards d’euros dans de nouveaux groupes motopropulseurs, dont 60 milliards rien que dans l’offre thermique, une proportion pour le moins importante. De son côté, Horse la division thermique de Renault et Geely fait peu parler d’elle, mais elle prévoit de produire quelque cinq millions de moteurs par an.
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