Citroën CX Tissier, la voiture "inavouable" de Julien Bertaux
Dans cette série estivale, les membres de la rédaction vont évoquer tour à tour une voiture qu'ils aiment tout en en ayant un peu honte. Après Cédric Pinatel et son affection pour la Fiat Tipo, Julien Bertaux nous avoue avoir un faible pour la très méconnue Citroën CX Tissier…

Ferrari, Porsche, Rolls-Royce, etc. : aucun amateur d’automobile ne peut rester insensible aux productions de ces marques mythiques, à commencer par les membres de la rédaction de Caradisiac. Mais chacun d’entre nous a aussi ses petites faiblesses plus ou moins avouables, des modèles qu’il apprécie dans le plus grand secret car il sait qu’ils risquent de lui attirer les quolibets de la majorité. Cet été, nous allons pourtant prendre notre courage à deux mains pour mettre en valeur des modèles qui en dépit de leur laideur, lenteur ou manque de fiabilité (voire tout à la fois) méritent d’être reconsidérés.
« Une Cx Tissier, mais pourquoi une CX ? » Voilà la question qui me revient souvent aux oreilles lorsque j’avoue l’une des voitures que je souhaiterais posséder. Mais cette réaction est autrement amplifiée à la vue d’une photo : « Qu’est-ce que cet engin ? ».

C’est exactement la question que je me suis posée lorsque j’ai découvert une CX transformée en plateau à six roues portant sur son dos une autre CX, Leader celle-ci. Ce fut à l’occasion des 40 ans de cette grande berline au Tréport en 2014.
En fouinant quelque peu, je me suis aperçu qu’une multitude de variantes à six roues existaient, notamment des breaks. Je suis particulièrement attiré par ce type de carrosserie, pas ceux qui ne l’assument pas à l’image d’une Peugeot 508 SW ou plus généralement des breaks modernes. Ceux qui présentent une longue troisième vitre me plaisent. Alors lorsque celle-ci est aussi longue qu’un jour sans pain…

C’est le cas des breaks CX transformés par Tissier. Pierre Tissier, CAP de tourneur en poche, monte un petit garage en tant qu’agent Panhard. C’est en 1970 qu’il décide de réaliser un plateau afin d’exporter des voitures en Espagne, rapidement et confortablement. Voici comment son aventure commence, Tissier s’attaque alors aux DS, CX, XM, mais aussi au Renault Espace. Le but étant de conserver la partie avant (moteur et cabine) puis d’allonger les longerons de la voiture et bien sûr reconduire la suspension hydraulique gage d’un grand confort, d’un comportement routier sans faille et d’une bonne tenue de caisse malgré la charge.

Ambulance, plateau, transport de presse ou d’urgence médical, voiture travelling pour le cinéma, ou encore porte-hélicoptères, les dérivés et usages des Tissier sont nombreux, mais il est très rare d’en croiser sur la route.
Dans cette vidéo, vous pouvez entendre M. Tissier évoquer son parcours ainsi qu'un propriétaire de CX Tissier "service presse" (à 8:54) indiquant avoir parcouru plus de 2 millions de kilomètres à son volant, au prix de plusieurs changements de moteur. Logique puisqu'il avoue une vitesse de croisière de 190 km/h « bien chargé » !
Sans connaître véritablement toutes les raisons, je rêve en secret d’en avoir une dans mon garage. Un fantasme assez lointain puisque d’autres voitures ont la priorité (Porsche type 993, Boxster S type 987, Caterham, Coupé Fiat, Citroën Ami 6, Jaguar XJ, Mercedes T124, Mazda Mx-5 ND, Alpine A110…), des autos dont certaines feraient bondir mon conseiller bancaire.
Un break vitré pour son profil ou une ex-ambulance pour partir en vacances serait l’idéal, avec une terrasse sur le toit s’il vous plaît. En restant honnête, je dois encore cheminer afin de pouvoir assumer pleinement un tel achat… Ce papier est peut-être un pas en avant.

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