Eric Boullier a été nommé cette semaine Team Principal du Renault F1 Team. Entre les propos officiels du communiqué de presse et les premières interviews réalisées ici ou là il restait une place pour tenter de mieux cerner les objectifs du Renault F1 Team nouvelle mouture. De notre échange téléphonique avec Eric Boullier, réalisé ce samedi matin, je retiendrai trois messages :1. Renault est déterminé à rester en Formule 1 et a adopté une nouvelle stratégie.2. Le deuxième pilote devra être en mesure de « challenger » Robert Kubica.3. L’écurie se concentrera « sur la performance et la course ».Mais voyons cela plus en détail…Caradisiac : La première question que j’ai envie de vous poser, spontanément : mais comment vous êtes-vous retrouvé à la tête de Renault F1 ?Eric Boullier : Je n’avais rien planifié, c’est le résultat d’un concours d’opportunités. J’ai eu la chance de me retrouver à la fois sur les listes de managers potentiels de Renault et de Genii Capital (ndrl – le nouveau partenaire stratégique de Renault en Formule 1).Précisons que s’il continuait encore jusqu’à récemment à collaborer avec l’écurie française DAMS, Eric Boullier consacrait une large partie de son temps à ses nouvelles fonctions de président de Gravity Sport Management, une filiale de Genii Capital.Caradisiac : Avez-vous hésité avant d’accepter ce poste ?Eric Boullier : J’ai pris le temps de réflexion même si j’ai dû me décider vite. Arriver en F1 constitue un challenge hyper important encore accru par la présence d’un constructeur.Caradisiac : Dans quel état avez-vous trouvé l’écurie ?Eric Boullier : J’ai découvert des gens très compétents qui ont l’habitude de travailler ensemble et une équipe un peu ébranlée à la fois par le manque de résultat et les histoires qui l’ont touchée en 2009.Caradisiac : Renault est-il présent pour longtemps en Formule 1 ?Eric Boullier : Il faut arrêter de dire que Renault va quitter la F1, un propos particulièrement entretenu en France. Contrairement à Honda, BMW ou Toyota, Renault a choisi de rester en Formule 1 et de réfléchir à une nouvelle façon de s’investir en Formule 1 pour garantir sa présence sur le long terme. Renault ne souhaite pas du tout arrêter la Formule 1. Renault estime que la Formule 1 ne sera plus celle du début des années 2000 et a donc adopté une nouvelle stratégie. Voilà tout.Caradisiac : Quels sont vos objectifs personnels pour 2010 ?Eric Boullier : Répondre aux attentes des gens qui m’ont confié cette mission de Team Principal. Et apporter la sérénité à une équipe hyper compétente.Caradisiac : Quid des objectifs de l’écurie ?Eric Boullier : Nous rêvons de victoire, bien entendu. Mais l’objectif consistera à nous battre dans le quatuor de tête et de terminer la saison sur le podium des constructeurs. Caradisiac : L’une des questions que tout le monde se pose concerne votre deuxième pilote. Où en êtes-vous ?Eric Boullier : Nous espérons pouvoir annoncer notre deuxième pilote avant la fin du mois.Caradisiac : Un pilote français a-t-il des chances?Eric Boullier : La nationalité n’est pas notre principal critère. Ce qui compte pour nous c’est de choisir un pilote qui puisse challenger Robert. Nous courrons pour gagner, et notre deuxième pilote aura cet objectif également. En fait, notre liste est plutôt conséquente à ce jour encore.Caradisiac : S’agira-t-il d’un jeune pilote ou d’un « vieux routard » ?Eric Boullier : Idéalement, il faudrait qu’il allie expérience et vitesse. Mais un pilote jeune est parfois plus facile à intégrer dans une écurie. Là encore, nous n’avons pas encore la réponse.Caradisiac : Votre spectre de choix semble encore large. Mais dans tous les cas, l’absence d’essai vous obligera sans doute à prendre un risque…Eric Boullier : Effectivement. J’aurais bien aimé pouvoir bénéficier de trois ou quatre jours d’essais avant de prendre la décision finale !Caradisiac : Une dernière question. Quand pensez-vous dévoiler votre nouvelle monoplace ?Eric Boullier : Logiquement à la fin du mois. Mais nous souhaitons vraiment faire les choses dans l’ordre, sans précipitation. Nous présenterons la voiture quand nous serons prêts.