Par §dar818vs
Ben le problème avec Big Brother finalement, c'est qu'on en oublie qu'Aldous Huxley a écrit Brave new World… qui ne fait que définir les stratégies aujourd'hui employés par l'industrie de la grande consommation toute entière.
En principe, le 1984 d'orwell n'arrivera jamais, il est trop "paroxyste". Big Brother est un concept qui va tellement loin dans le "négatif" qu'il est peu probable que les divers peuples puissent ne pas réagir avant d'en arriver là.
Mais comme le disait… Neil Postman, critique sociale, les deux romans ont une relation très proche. Ils sont simplement antithèses quasi parfaites, et quand on ne voit que les mauvais côté, on en oublie malheureusement la fine description donnée par Huxley, bien plus réaliste car réalisée depuis des décennies…
Grosso modo, son analyse tient comme :
«Orwell redoutait ceux qui banniraient les livres. Huxley redoutait que nous n'ayons plus de raison de les bannir, parce que plus personne ne voudrait en lire un seul.
Orwell redoutait ceux qui nous priveraient d'informations. Huxley redoutait ceux qui nous en donneraient tellement que nous serions réduits à la passivité et l'égoïsme.
Orwell redoutait que la vérité nous soit dissimulée. Huxley redoutait que la vérité ne soit noyée dans un océan de hors sujets.
Orwell redoutait que notre culture devienne captive. Huxley redoutait que notre culture devienne triviale et que nous ne soyons plus que préoccupés par des oeuvres dénuées de sentiments et des orgies festoyantes, devenant ainsi des petits chiots remarquablement maladroits.
Comme Huxley l'a fait remarqué dans Brave New World Revisited, les rationalistes et assouvis de libertés civiles, bien que toujours sur leurs gardes pour s'opposer à la tyrannie, "ont échoué à prendre en compte l'appétit quasi infini de l'homme pour la distraction."
Dans 1984, Orwell ajoute que les gens sont contrôlés par la souffrance infligée. Dans Brave New World, ils sont contrôlés par le plaisir qu'on leur inflige.
Pour synthétiser, Orwell redoutait que les sources de nos peurs ruinent notre société. Huxley redoutait que les objets de notre désir aboutissent au même résultat.»
Les hommes contrôlés par le plaisir qu'on leur inflige, qui préfèrent l'accessoire divertissant aux principes de société… bizarrement, si on pousse la comparaison avec le système de consommation, on se rend compte qu'Huxley était beaucoup plus précurseur qu'Orwell (qui n'a pas écrit, selon lui, un roman d'anticipation au sens propre, mais un brulot anti-communiste…).
Le danger finalement, n'est de pointer que la vision Orwellienne et d'en oublier que nous vivons déjà dans le meilleur des mondes…