Mais revenons quelques heures plus tôt. Au siège de Moteo France, importateur de la marque FB Mondial pour l'Héxagone, je récupérais une Piega 452. Une moto au nom et à la ligne existant déjà dans l’univers 125, où FB brille par ses productions originales et performantes. A la croisée des chemins, entre le roadster mi caréné et la petite sportive, la Piega est une moto très spéciale de look et aux choix tranchés dans cette version de moyenne cylindrée.Particulièrement pepsie et acidulée dans le coloris noir et fluo dans laquelle je la découvrais, elle existe également dans un gris plus discret. Son originalité ? Il n’y en a pas qu’une, mais plutôt une multitude.Déjà, une 450 cm³ avec un monobras oscillant, ça ne courre pas les rues. De surcroît lorsque la roue arrière est pourvue d’une vasque lenticulaire (amovible) et que le pneu routier, étroit de par ses 160 de large et au look agressif typique des Pirelli (ici des Angel GT), est surplombé par un double échappement en position haute façon racing. Ensuite, la coque arrière est à l’image de la moto : particulièrement compacte.Bon sang que l’assise est courte et ferme, je dirais même plus, que la moto est courte ! Et que l’arcade de selle est large ! Il faut un bon mètre soixante dix pour toucher des deux pieds au sol. Pour autant, la Piega étant légère (177 kg tous pleins faits) et ses masses bien disposées, les petits gabarits d’un mètre cinquante cinq et plus pourront envisager de la conduire. Au moins, une fois en selle, ils seront bien installés et n’auront pas l’air d’un géant, tel que je me sens une fois en place.La prise en mains est simple et une manipulation retient mon attention. Avec son accélérateur par câble, la Piega n’est pas en mesure de proposer de cartographies variables. Par contre, elle dispose d’un mode Race des plus étonnants, désactivant le contrôle de traction comme l’ABS en quelques clics depuis le commodo gauche (les commandes à la main sont rétro éclairées bleu, s’il vous plaît !). Dès lors, l’ambiance compteur, une belle dalle mate très lisible de 5 pouces, vire au rouge. Histoire de mettre dans l’ambiance, des fois que la position basse du guidon n’ait pas suffi à indiquer que l’on est dans une ambiance plutôt sportive. Carrément, même, si j’en juge par la fermeté de l’assise, mais aussi celle des suspensions, au demeurant non réglables. Une moto de jeune, encore, ça, non ? De permis A2, tout au moins, au vu de la puissance native de 34,2 kW. Est-ce rédhibitoire pour les plus âgés ? Nous n’allons pas tarder à le savoir : après mes premiers tours de roues, je me suis vite préparé un périple de plus de 400 km, histoire de…D’ailleurs, je ne m’étais même pas préoccupé de savoir si le moteur allait supporter l’exercice. Mon fessier aurait pu m’interroger, mais il n’en fit rien. Sans même m’enquérir du type de motorisation avant de partir, la mise en route comme les premières accélérations mettaient immédiatement dans le bain ; le ronflement sourd et la puissance des gaz passant par la ligne font se demander où les italiens homologuent leurs motos. On comprend surtout rapidement qu’il s’agit d’un bicylindre calé à 270°, comme sur la MT-07 et consorts. Des architectures particulièrement intéressantes, à la recherche de performance et de couple du fait de ce choix mécanique. L’équilibrage par double à came est également un excellent choix pour limiter les vibrations. Je valide ce chant et ce choix pour le moins puissant dès la première accélération. Les voisins mélomanes et les forces de l’ordre vont adorer, à n’en pas douter. Les autres… Alors que mes cuisse serrent l’habillage plastique inférieur prenant place autour du réservoir de seulement 10 litres, je comprends qu’il n’y a pas grande surface à serrer de mes longues jambes déjà bien repliées par des repose pieds hauts perchés. Là encore, le choix a été fait de privilégier une ergonomie très sportive. Les repose pieds proposent une forme originale elle aussi, tandis que chaque élément de la moto se veut propre à la marque. Au regard du tarif, on se demande comment il a été possible de réaliser un tel challenge. Et soudain, les planètes s’alignent dans mon esprit journalistique. 450 cm³, monobras, « petit » moteur qui marche fort, très fort = CF Moto et sa base de 450 SRS/450 NK. Bingo. Les carters moteur sont différents, mais pas la culasse ni l’implantation des éléments majeurs. L’électronique, aussi bien CDI qu’ABS, est confiée à Bosch, qui plus est. Les jantes sont elles aussi différentes de la CF, tout comme les périphériques (platines, habillages), notamment la fourche à simple disque (mais étrier Brembo de qualité et à à fixation radiale) et le mono amortisseur basiques par rapport à la sportive très haut de gamme du constructeur chinois,.Mais le reste est là et c’est une excellente nouvelle. Alors oui, cette moto fait son prix, oui, elle fait des concessions tarifaires, quand bien même la finition est plus que correcte, mais l’essentiel est ailleurs : dans le plaisir de rouler. Et sur ce point, la Piega 452 fait fort, très fort, même ! Trop fort ?