Déjà, précisons qu'un prix de lancement de 10 999 € est proposé jusqu'au 31/07/23, ce qui peut avoir son importance. Ensuite, voyons quelle est la notion de "premium" pour ce scooter qualifié de GT Urbain par Kymco. Déjà, il y a le service, avec la garantie 5 ans et l'assistance de 2 ans, qui ont de quoi rassurer. Ensuite, la plateforme technique du AK n'a pas subi de révolution majeure, et le moteur, Euro5 maintenant, a fait ses preuves depuis le lancement en 2016.Le bicylindre calé à 270° (comme les bicylindres des motos ayant le vent en poupe : MT-07, Hornet, GSX-8S et leurs équivalents trail) titre toujours 550 cm3. Il affiche une puissance de 50,29 ch (46,22 en version A2) et un couple important de 52,3 Nm. Au passage (de la puissance), la transmission est assurée par une courroie externe renforcée et étroite. Comme sur un certain T-Max, vous vous en doutez. Non, ce qui change, c'est la prestation. Et pour ce qui est d'en faire plus, d'en rajouter et de vouloir en donner pour son argent, Kymco sait y faire.Il n'y a qu'à regarder les commodos, hyper chargés de fonctionnalités. Alors certes, on n'est pas au niveau de sensation apporté par ceux des marques japonaises, avec leur design, leur qualité de toucher, ou encore leur goût de l'ergonomie, mais tout répond présent. Première critique cela dit : la commande de clignotant placée trop haut et de forme -comme de manipulation- peu agréable. Sans parler du bruit du relais, résolument pas haut de gamme avec ses clic-clac puissants et pour tout dire assez agaçants. Si l'on parvient à les actionner, les éteindre sera un soulagement. Dommage que Kymco n'ait pas songé à un arrêt automatique. Pour ce qui est de l'équipement, on retrouve un vrai régulateur de vitesse offrant la possibilité de fixer et de rappeler une valeur à laquelle rouler… entre 45 et 130 km/h (pas plus ?). Surtout, il est possible d'agir par pas de 1 km/h pour l'augmenter ou la réduire. Pas mal.Continuons dans le haut de gamme, avec une bulle à réglage électrique. À motorisation rapide, sa commande immédiatement accessible. Elle permet de gagner 8,5 cm de protection en hauteur, tandis que la couverture latérale se montre relativement bonne. La transparence du matériau, est elle aussi relative cela dit : sa forme complexe et son matériau brouillent un peu la vision au travers.Mesurer 1,80 m a dès lors un avantage : non seulement on peut toucher le sol des deux pieds malgré une selle assez large dans sa partie avant (mais confortable !) et malgré un marchepied à peine assez échancré pour les petits gabarits. Si le regard des conducteurs de plus d'1,70 m passe largement au-dessus du bord supérieur, les jambes, elles devront faire un choix : poser la droite ou la gauche, pas les deux. La raison ? Pas mal de place pour les pieds, allant du tablier avant jusqu'aux repose-pieds passager. Quasiment.Toujours à propos de position de conduite, le AK Premium est un scooter ample permettant de régler la profondeur d'assise au moyen d'un dosseret coulissant (s'il vous plaît) et offrant un bon maintien, tandis que l'on dispose de largement assez de place en longueur pour tendre les jambes. D'ailleurs les genoux sont relevés, traduisant un plancher haut. Le luxe, c'est aussi matière de possibilités.Mais revenons-en à la dotation électronique. Ce qui marque les esprits, bien que rien ne soit visible si ce n'est le logo AIBS sur les flancs de la proue, c'est la mention AIBS. AIBS ? Un ABS "intelligent", actif sur l'angle et surtout piloté par une centrale Bosch 9.1. Ajoutons une belle fourche inversée, deux disques style pétale de 270 mm de diamètre à l'avant et surtout des étriers de frein Brembo à fixation radiale. Dommage que les commandes à la main ne soient pas elles aussi fournies par Brembo.On apprécie cela dit la possibilité de régler l'écartement des leviers, tandis que leur prise en mains est assez douce. Fermes, par contre, les poignées sont très texturées et surtout chauffantes. S'il faut chercher du bout de l'index leur bouton d'activation, au dos du commodo gauche, au-dessus du bouton de sélection du mode de comportement de l'AK, il donne accès aux 3 niveaux de confort thermique. Et toujours à propos de niveau justement, celui d’un contrôle de traction peut être désactivé en fonction de l'un des trois modes de conduite choisi. C'est rapide à faire, très efficace, mais une grosse subtilité existe.En basculant entre le mode de conduite Sport et le mode de conduite Rain, on ne perd pas seulement 13 chevaux (environ) tout en bénéficiant d'un niveau d'intervention de l'anti patinage plus élevé et de réponses plus douces à bas régimes, on passe par 3 ambiances de couleurs : vert, orange et bleu. Bleu, c'est pour la pluie. Orange, c'est pour le sport. Et vert ? C'est lorsque le TCS est désactivé. Pas intuitif pour nous les européens, et surtout pas accessible si l'on roule à plus de 10 ou 15 km/h compteur. Cette possibilité est cela dit toute aussi sympa qu'elle peut se montrer frustrante lorsque les conditions d'adhérence changent en roulant et que l'on ne peut ralentir ou s'arrêter, justement. Un détail d'utilisation, donc. Mais un détail qui compte. Tout comme le fait de pouvoir choisir entre les intensités de l'éclairage de jour et de basculer manuellement (bouton visible sur la photo ci-dessus) entre un mode standard et le mode LED de jour. Alors, cette instrumentation "revue". Disons qu'elle progresse, mais ne convainc toujours pas autant que celle de son concurrent le plus direct… Certes, c'est entièrement digital, très complet, pas désagréable à l'œil, mais l'ensemble manque de finesse ou de ce petit quelque chose qui réconforte, fait réellement prémium. Surtout le rond central trop lumineux et un tantinet vieillot, dont la fonction sera double : reprendre les indications de vitesse et le compte-tours ou servir d'interface avec Noodoe, l'application Kymco pour Smartphone. Oui, le Premium est un scooter connecté, on peut donc l'interfacer et disposer d'une navigation GPS ou de fonctionnalités de communication de musique ou autre. soit.Bon, d'accord, tout ce que nous venons d'aborder relève de l'agrément, ce qui semble donc être la définition du Premium de Kymco. Mais la prestation est encore plus complète. Ainsi retrouve-t-on sous la selle se relevant par l'avant (et maintenue en place par 2 vérins !) un grand coffre capable d'accueillir "toute taille de casque intégral" plus "pas mal de choses en plus" comme il nous fut dit en présentation. De fait, le casque prend place sur la partie avant, tandis que des affaires tiennent dans la partie arrière de la soute, au demeurant capitonnée (luxe !) et éclairée (re-luxe).Derniers raffinements du AK Premium : son démarrage sans clefs ultra-simple à utiliser (un bouton…) et son piano à 4 touches permettant d'ouvrir la trappe à essence, le coffre, d'alterner les Trips et de verrouiller la direction. Une touche pour les totalisateurs ? Elle n'est pas du luxe (si je puis dire), lorsque l'on sait qu'il faut sinon jouer du basculeur droit (bouton au-dessus du démarreur), choisir entre compteur ou Noodoe, et effectuer pas mal de clics (haut/bas) depuis le commodo droit pour y accéder. Cette commande sert donc principalement pour les amateurs d'infodivertissement… S'il présente fort bien, le AK Premium ne peut prétendre au même niveau de qualité/finition perçue que sur un scooter japonais, notamment du fait de son instrumentation ou encore de ses commodos. En progrès niveau toucher ou encore impression de robustesse, ils sont encore un peu trop "mécaniques" et inutilement chargés, reflétant la volonté d'en faire toujours plus et d'en rajouter… Pour le reste, les plastiques, sont bien assemblés, et semblent de qualité, tout comme les textures ou la peinture de chaque pièce. On profite même d'un compartiment fermé dans le tablier avant, lequel intègre une prise USB de recharge rapide. Le "vide-poches" par excellence.Avec son équipement au top, son moteur et sa partie cycle de belle facture, le AK Premium semble donc en mesure de lutter efficacement contre la -maigre- production nipone. Le bras oscillant et le mono amortisseur en position latérale sont rassurants visuellement, tandis que l'on apprécie les pneus Dunlop GRP-100, sensés améliorer le comportement du scooter. Qu'en est-il une fois sur la route ? *haka : danse rituelle et pour le moins guerrière polynésienne destinée à impressionner l'ennemi