Sur le Dakar, il y a bien longtemps que l'on ne voit plus d'aventuriers, avec un grand A, avec un trail qui affiche 20 000 kms au compteur ou plus, un sac à dos, 2 chambres à airs, des démonte-pneus, et une ENORME dose d'optimiste et de courage pour parcourir 14 000 kms.Ceci fait partie de l'histoire.Plus de petites cylindrées, 125 ou 250, même les 400 XR ne font plus recette, une moto qui a permis à bien des pilotes d'aller au bout de leur rêve si le physique tenait le coup. Les sides ont disparu on ne sait même plus quand, çà aussi, c'était un sacré défit de folie.Sous le grand hangar du Havre, où certains participants ont pu nous échapper, nous avons malgré tout trouvé un bricoleur, pas dans le sans péjoratif, bien au contraire, un privé, privé de tout, et surtout de "sous". C'est l'Espagnol Joan Puig Cotet.Il se lance sur l'épreuve au guidon d'un quad « maison », d'où l'intérêt de voir que cela existe encore. Évidement, rien n'à voir avec celui de Josef Machacek, présenté samedi, Josef qui a vu le dossier sur caradisiacmoto, très heureux de paraître dans un média Français.Ici, pas de carbone, pas de titane, pas d'alu haut de gamme plus que nécessaire, ni de kit plastique ultra léger à prix fort.Par contre, une économie de chaque euro disponible, des tubes, de la soudure, de la sueur, des idées de débrouille. L'essentiel prend place à l'esthétique, le pilote Espagnol n° 271, a du passer bien des heures avec son modeste team, Val d'Aran Motor Sport, à construire son quad.Il est parti d'un moteur de 850 TDM de 1990, une assurance de fiabilité normalement, dans un cadre de Polaris. Avec un tel moteur, on peut oublier de vidanger un soir, cela ne devrait pas porter préjudice.Si de grosses économies ont été faites sur certains points, pas sur tout, le maitre cylindre avant provient d'une 748 Ducati de 99, les freins sont des étriers Beringer, qui viennent serrer des disques de 245mm, avec au bout des jantes ITP. Celles-ci viennent se monter sur des rotules de direction de Wolwagen.Le radiateur a été récupéré sur un Pajero Mitsubishi de 95, deux ventilateurs sont placés derrière et se déclenchent à deux températures différentes.De plus, deux régulateurs de tension sont installés ainsi que 3 CDI et une 2ème batterie, en cas de problème, il n'y a qu'à changer les connections.Un refroidisseur d'huile fait passer la contenance à 6 litres, voilà qui fiabilise encore plus le moteur.Pour franchir les Andes, deux carburateurs préparés pour la haute altitude seront interchangés vers 3000 mètres pour passer les 4800 m du col et remplacés de nouveau lors de la descente. Et çà, en service rapide, sans outils.Par contre, les gardes boue, là, c'est de la récup solide, un simple bidon de 150 litres bleu, que l'on voit pour récupérer les eaux de pluies, simplement découpé.Côté assistance rapide, c'est le plus rapide, en cas de casse d'un cardan de roue arrière ou d'une fixation de roue avant, Joan aura la pièce avant n'importe quel autre pilote. Il n'a pourtant pas d'assistance hélicoptère, mais la pièce à l'arrière du quad ! Impensable.Quand aux réservoirs d'essence, ce n'est pas ce qui se fait de plus beau, mais c'est efficace, 52 litres au total.Coté protection pour éviter la casse en cas de grosse chute, salto par l'avant, le pilote Espagnol a protégé toute l'instrumentation sans y aller de main morte. C'est là aussi fait dans le costaud.La protection du radiateur semble exagérée, il peut rencontrer un bovin ! Quoi que ? Il y a une contre partie avec tout cet équipement, rien que dans la malle arrière, il y a 104 kg de pièces. Le matin au départ, ce ne sont pas moins de près de 400 kgs que le pilote devra diriger.C'est un choix peut-être un peu « pesant », les deux cardans et le différentiel sont peut-être superflus, le risque de casse de ce montage est très faible et c'est en gros 60 kilos de plus, et ces derniers kilos sont surement très préjudiciable à la conduite du quad. Et par effet de chaine, ils fatiguent le train arrière.Ca mérite en tout cas un sacré coup de chapeau, Joan est dans l'esprit du rallye-raid en solitaire, en autarcie, ne comptant que sur lui-même.On ne peut que souhaiter à Joan Puig Cotet de revenir à Buenos-Aires pour terminer sa course, ce doit être son seul objectif, et ce n'est déjà pas si mal.Bonne piste Joan !En seconde page, voyez la construction du quad, artisanal, économique, astucieux, solide. Ca vaut le détour.