2. Comparatif - Benelli TRK 502 X Vs Honda CB 500 X : grenouille ou bœuf, elles font de l'effet !
Soit on opte pour une douce nervosité, soit on choisit la tranquillité forte. Le comportement moteur des deux adversaires est diamétralement opposé, même si l'efficacité globale reste proche. Comme l'on dit en ces circonstances, l'art et la manière diffèrent. Déjà, la puissance de la TRK 502 doit emmener un poids plus important et composer avec un habillage plus imposant. Elle résiste donc davantage à l'accélération et distille une impression de gros trail là encore. Les bas et mi-régimes s'en retrouvent grevés par rapport à la réactivité immédiate de la CB 500 X et à sa très bonne gestion électronique. La plus étroite des deux motos profite également d'un bel entrain et d'une réactivité supérieure la plaçant un cran au-dessus en matière de performances, mais son agrément est moindre si l'on regarde dans le détail.
Benelli conforte indubitablement l'impression de se trouver sur une moto ample et "grosse" au sens visuel du terme. Que ce soit en matière de poids ou de cylindrée, la TRK offre le comportement le plus rond et surtout la sonorité d'une 800 voire d'une 1200 (ou 1250 !) BMW, là où Honda ne cherche pas à faire de la CB ce qu'elle n'est pas et ne sera jamais. De plus, l'échappement en position basse de la japonaise se révèle terriblement discret et peu flatteur en comparaison du volumineux élément ronronnant agréablement dans les oreilles sur la Benelli. Par contre, on retrouve les caractéristiques classiques et communes à toutes les CB 500 : ce petit côté explosif et expressif, ces médiums qui jouent sur les sensations auditives et donc, cette sonorité propre au bicylindre vertical de la marque ailée depuis son avènement au siècle dernier…
Même si elle n'est pas en mesure de lutter réellement contre la CB, l'italienne laisse donc s'exprimer courtement le moteur une fois dans les tours, à l'approche de son régime optimal de puissance et juste après. Elle dispose d'une occasion de rattraper la nippone, laquelle aura déjà pris quelques dizaines de mètres d'avance à l'accélération du fait d'une réactivité et d'une nervosité supérieures. Pour ne pas dire une petite centaine de mètres si elle est rondement menée… Niveau vitesse de pointe, toutes deux se tiennent et accrochent plus de 170 au compteur avec l'espace nécessaire.
Pour autant, la protection des carénages les plus englobants et celle apportée par des déflecteurs plus nombreux n'est pas aussi significative que l'on aurait pu imaginer. Certes, la pression d'air est supérieure au guidon de la rouge (Honda), mais on bénéficie d'un bel équilibre et ça file davantage. Niveau assise, par contre, pas photo : on est mieux en place et mieux accueilli sur l'élément "italien" tant qu'il n'est pas question de poser les pieds au sol, une manœuvre facilitée par l'assise plus étroite et moins haute de la CB.
D'une efficacité redoutable, le moteur nippon dispose d'un comportement impeccable, implacable, même, avec une injection parfaitement bien calibrée, une réactivité immédiate et de bonnes reprises, se montrant en tout point supérieur à ce que propose le bloc de la TRK. Il distille un petit caractère bien senti et un entrain appréciable pour un modèle nativement A2. On n'est pas trompés sur la marchandise, mais le comportement apparaît plus sportif, laissant à la Benelli l'avantage d'un caractère plus docile et moins incitatif : on profite d'une relative souplesse du bloc tout en constatant que l'efficacité est au rendez-vous malgré quelques imperfections L'agrément est en tout cas bien réel, tandis que l'on retrouve un comportement bien plus trailisant que sur la Honda.
La CB fait figure de roadster haut sur pattes là où la 502 enroule et déroule son jeu. Deux écoles, donc. Niveau consommation, même constat, avec une optimisation en faveur de la CB. Là encore, on profite davantage de la finesse et de la légèreté de la Honda, laquelle affiche environ 0,8 l/100 km de moins que la Benelli. Avec son réservoir plus petit de 2,5 litres, elle conserve pourtant la meilleure autonomie. Là encore, une question de gestion moteur. On peut raisonnablement envisager plus de 400 km sur chacune des deux, et près de 500 si l'on roule tranquillement au guidon de la CB.
Et pour la partie cycle, vous demandez-vous ? Les suspensions de la CB 500 X sont impeccables, maintenant un niveau de confort tout en offrant un comportement routier sans surprise. Les éléments de la Benelli ne donnent ni le toucher de route ferme ni la constance de ceux trouvés sur la Honda. Par contre, ils se rattrapent une fois encore par une efficacité suffisante pour garantir un bon cap et un niveau de confort plus élevé, un comportement plus trail. Il y a davantage de mouvements, une fois encore une certaine mollesse, bienvenue cela dit, et l'on sent bien que la partie hydraulique des suspensions ne travaille pas de manière aussi efficace ni transparente que sur sa concurrente du jour.
Une nouvelle fois, on dirait que l'on emmène une voyageuse au long cours là où la Honda vise une optimisation et la qualité, au détriment d'un aspect voyageur résolument natif sur la Benelli. De plus, cette version X s'aventurera volontiers dans les chemins. Avec ses jantes à rayons et sa monte pneumatique plus typée "mixte", elle se montre un peu plus polyvalente que la CB, résolument orientée route. La TRK 502 de base, avec des jantes à bâtons comme sur la CB 500 X, perdra cet avantage.
Pour ce qui est de se tenir debout, façon enduro, disons qu'aucune des deux n'est parfaite mais qu'une fois encore, la TRK se montre plus disposée. Ne seraient-ce que ses repose-pieds endurisables, lesquels sont un avantage, sans parler des cages de protection ou encore des pare mains faisant défaut sur la CB 500 X. Le réservoir est cela dit large à la base et le guidon plus ample. De quoi faciliter les manœuvres. Quant aux capacités réelles en tout chemin, disons que le rythme tranquille semble de rigueur : aussi bien les suspensions talonnant rapidement que l'ABS non déconnectable n'incitent pas à se prendre pour un pilote d'enduro. À ce titre, le freinage de la CB 500 X est une fois encore plus agréable, du fait d'un toucher précis des commandes et d'une prise en mains supérieure au niveau des leviers. L'ABS est également plus performant dans son intervention et plus facilement gérable, là où celui de la Benelli, pour efficace qu'il est, se montre un peu plus "coulant" et moins bien défini. Un manque de mordant qui peut avoir des avantages. Quand on vous dit qu'elle est douce, cette TRK ! On passe au bilan ?
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