Confinement mondial : le CO2 a baissé "grâce" aux transports et à l'industrie
Selon une étude récente d'un consortium de scientifiques mondiaux, la baisse des émissions de CO2 sur les quatre premiers mois de l'année fut de plus de 7 %, avec une réduction d'un peu moins de 900 millions de tonnes par rapport à l'année dernière. Dans le détail, cette baisse est surtout due aux transports et à l'industrie.
Une toute récente étude datant du début du mois de mai, et réalisée par un groupe de chercheurs indépendants (principalement des Chinois, mais aussi des Américains et des Français) a permis de mettre des chiffres sur la baisse de CO2 à l'échelle mondiale en période pré et post confinement. Sans grande surprise, dans la plupart des pays, il y eut bel et bien une diminution, mais alors qu'une large partie de la population a été confinée, la baisse des rejets de CO2 mondiaux a été de "seulement" 7,3 %. C'est peu, mais c'est beaucoup à la fois : les auteurs de l'étude concluent qu'il s'agit de la plus grosse baisse depuis la Seconde guerre mondiale.
Une "faible" réduction compte tenu du nombre important de personnes confinées, mais cela peut s'expliquer par plusieurs choses : le maintien des activités cruciales (industrie pétrolière, énergie, habitat...), et le fait que tous les pays n'ont pas été confinés et n'ont pas redémarré en même temps, ce qui dilue l'effet de baisse du CO2.
Il n'empêche, les deux plus gros contributeurs de la baisse ont été les activités industrielles, suivies des transports. A eux deux, ces secteurs ont représenté environ 300 millions de tonnes de CO2 en moins, soit grosso modo 50 % de la baisse mondiale de CO2 sur les quatre premiers mois de l'année. Des transports qui pèsent significativement dans le total des émissions carbonées mondiales : entre 20 et 24 % selon les études et les bilans annuels, dont une large partie pour le transport routier. L'aérien, contrairement à ce que l'on pense, ne pèse pas lourd : 4 % seulement sur les 24 % (évidemment, le bilan "par personne" de l'aérien est bien plus lourd, mais c'est une autre histoire).
Malheureusement, comme le rappelle Nicolas Meilhan, spécialiste de l'énergie et du transport : "un triste rappel que nous vivons dans un monde "made in charbon" pour ceux qui l'avaient oublié : 60% de l'augmentation des émissions de CO2 depuis l'an 2000 n'est due qu'au charbon". Y compris en Europe, ou certains pays (Allemagne, Europe de l'Est) sont encore très fortement dépendants du charbon, disponible en très grande quantité, et facile à utiliser. Un rappel important qui permet de remettre les choses en perspective : le transport n'est pas propre (et ne le sera jamais totalement), mais il est loin d'être le plus gros contributeur au réchauffement.
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