Dakar 2010 : Ennio Cucurachi, hommage à ce galérien Belge, un personnage Ennio !
On ne nous montre que trop rarement ces pilotes, privés de tout, avec comme seul allié leur volonté.
Ce Belge, d'origine Italienne, Ennio Cucurachi est un habitué du Dakar, un "beau bébé" d'une bonne centaine de kg, un peu ours, mais tellement sympathique, le pilote type qui écrit les grandes pages du Dakar.
En 2007, la volonté du colosse Belge l'a amené sur le lac rose à Dakar, classé dernier avec 83 heures de retard sur le vainqueur, mais qu'importe : arrivé.
Quinze étapes de galère, de souffrance, pratiquement toujours dernier, pratiquement toujours seul, il roule ses Dakars pour aller au bout de lui-même.
En 2009, il abandonne à la 7ème étape entre Mendoza et Valparaiso.
Chaque année, Ennio revient sur le Dakar, au désespoir de l'organisateur, au guidon de sa grosse KTM, il veut qu'on lui fiche la paix. Un personnage, Ennio, comme on en voudrait des dizaines.
J'aurais beaucoup aimé le rencontrer au Havre pour qu'il me raconte ses Dakars, je crois qu'on y aurait passé des heures, quel régal.
Cette année encore, Ennio est allé au bout de ses forces.
Mercredi, une nouvelle fois, mais c'est une habitude, les responsables de la sécurité le retrouve couché à coté de sa moto.
Il boit tout ce qu'on lui propose, sa douleur à l'épaule est insupportable, les commissaires lui disent qu'il doit abandonner, il s'y refuse, il demande à ce qu'on l' aide à se relever.
Il remonte sur sa moto, mais c'est la moto qui l'emmène.
Le service médical le retrouve un peu plus loin, allongé près de sa seule compagne, sa 690 KTM.
Là, on l'oblige à monter dans l'ambulance, il est pratiquement sans connaissance, déshydraté.
Il est perfusé, mis sous oxygène, mais au bout d'une demie-heure, il se sent mieux, et avec sa grosse voix, Ennio s'énerve :
« C'est quoi tout ce cirque, tous ces tuyaux, tout ça pour si peu, je veux repartir »
Là, l'équipe médicale lui fait signer une décharge, ils ont l'habitude, c'est presque tous les ans pareil.
Ennio remonte sur sa moto, mais la nature aura raison du colosse, à bout de souffle, à bout de force, à bout de souffrance, Ennio doit abandonner. Il ne verra pas encore l'océan cette année, le désert d'Atacama a eu raison du pilote N° 88.
A l'an prochain Ennio, même si ASO n'aime pas beaucoup que tu sois là, auraient-ils perdu le goût de l'effort, de l'aventure et le venue des braves ?
Prépares 2011, le Dakar a besoin de toi, mais je plains déjà ta 450cc si tu reviens.
Un exemple type du nouveau règlement, 110 kg sur une 450cc d'aujourd'hui ?
Bye Ennio !
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