Dans ces station-service, vous êtes "lavés" de vos émissions de CO2
Cette franchise de distribution de carburant joue sur le côté "vert" et la compensation CO2 des carburants consommés sur les sites. Mais ne sommes-nous pas un peu aux frontières du greenwashing ?
Vous avez peut-être déjà croisé ces stations-service au choix de couleur très particulier. "Fuel for planet" est un distributeur ayant retenu le vert, symbole de la nature, comme signature de son logo et pour ses encarts commerciaux. La raison est simple : c'est la première chaîne de distribution de carburants en France qui joue sur la compensation CO2. Et cela démarre avec un slogan : "1er réseau Français de stations-service qui fait le plein de sens".
Le principe est simple : plus vous consommez du carburant, plus vous financez des projets de compensation CO2. "Fuel For Planet va acheter des « crédits Carbone », auprès de son partenaire ClimateSeed. Gold Standard joue le rôle de certificateur de projets. Ces crédits correspondent au volume des émissions que les clients vont émettre. Un « crédit carbone » correspond à une tonne, équivalent de CO2 évitée par le projet financé", peut-on lire sur le site.
Concrètement, 2 centimes d'euros par litre sont attribués à ces projets permettant en théorie de compenser les rejets carbonés de l'automobiliste qui fera son plein. Effectivement, en faisant un bref calcul (sur la base de 2,5 kg de CO2/litre de sans-plomb, et une tonne de CO2 valorisée actuellement à plus de 60 €), le compte n'y est pas, même si Fuel for Planet annonce faire certifier ses compensations par un partenaire de l'Ademe.
Il n'empêche, cela illustre à nouveau la délicate communication autour des produits fossiles, ici carrément associés à la planète. Et le collectif Carbone4 le rappelle très bien : "l’idée même de « compensation » est basée sur des principes physiquement discutables (postulat d’équivalence entre une réduction à la source et un achat de crédit carbone, entre une émission immédiate et certaine et un évitement/absorption présumé et – dans certains cas – futur, etc.) et induit un biais psychologique du côté des acheteurs de crédits (croyance en la possibilité d’une « annulation » du problème climatique à peu de frais, etc.)".
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