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DESIGNbyBELLU - Alpine, résurrection d’une image

Dans Futurs modèles / Design

Serge Bellu

Le design concerne les formes, le style, mais aussi l’image d’une entreprise. C’est pourquoi le marketing se permet si souvent d’orienter cette discipline. Alpine en a fait les frais… avant une réhabilitation inespérée et un retour au plus haut niveau.

DESIGNbyBELLU - Alpine, résurrection d’une image

Mieux vaut en rire. Dimanche dernier, nous avons assisté aux grands débuts d’Alpine dans le championnat du monde de Formule 1. Parce que - alléluia - en 2021, le groupe Renault a désigné la marque Alpine comme son fer de lance pour exprimer l’avenir, la performance, la haute technologie. Belle volte-face ! Pendant une vingtaine d’années, Alpine avait été punie, mise au ban du progrès, chassée des parages du losange. Il était interdit de prononcer le nom de cet artisan modeste, de ce bricoleur franchouillard indigne d’un groupe aux ambitions internationales. De 1995 à 2012, tout a été fait pour gommer le patronyme Alpine, occulter son logo, oublier son patrimoine. Ainsi en avaient décidé les visionnaires du marketing sur fond de cynisme et d’arbitraire.

Pourtant, quand la Régie Renault des années 1970 avait eu l’intention de s’engager en F1, elle s’était appuyée sur un projet d’Alpine. En mai 1976 à Clermont-Ferrand, Jean-Pierre Jabouille prit le volant de l’Alpine A500 développée à Dieppe. Le pilote en poursuivit les essais pour prouver à la direction de la Régie que le projet était viable. Il y parvint. Le feu vert fut donné en juillet. L’Alpine A500 fut repeinte en jaune. Aux couleurs de Renault Sport. Elle devint la Renault RS01 et toute mention de son identité d’origine disparut.

Parallèlement à son engagement en F1, Renault s’est aussi investie en Endurance avec le but de remporter les 24 Heures du Mans. La lignée des Alpine A440, évoluées en A441 et A442, servit de base, mais en 1977, les Alpine Renault étaient devenues par enchantement des Renault Alpine… Tout un symbole ! Dans l’organigramme du groupe, l’entité Renault Sport s’était substituée à Alpine en avril 1976, tout en restant basée provisoirement à Dieppe.

Alpine A310
Alpine A310

Sur le front de la production, la marque Alpine a survécu tant bien que mal jusqu’en 1995 mais son éradication avait été soigneusement programmée longtemps avant. Dès le millésime 1981, sur la croupe de la A310, l’inscription « Alpine Renault » avait cédé la place à « RENAULT Alpine », le constructeur principal étant écrit en capitales… Le commencement de la fin. Juste un sursis. Le clap de fin claqua en avril, 1995 quand l’ultime A610 a quitté l’usine de Dieppe. C’était le point final d’une lignée, d’une époque, d’une histoire désormais considérée comme honteuse.

Il fallait s’y attendre car au cours des années précédentes, les projets qui auraient dû s’appeler Alpine avaient été renommés. Le concept-car Laguna, présenté en octobre 1988, aurait dû s’appeler Alpine mais il fut rebaptisé Renault au dernier moment, comme le montrent les croquis agrémentés du logo au « A » fléché… Il conserva quand même le bleu de la Berlinette !

Les Renault 5 Alpine ont disparu pour laisser la place aux Clio Williams qui honoraient le nouveau partenaire sportif présumé plus valorisant. Provisoirement.

Le concept-car A110-50 annonçant le renouveau d'Alpine.
Le concept-car A110-50 annonçant le renouveau d'Alpine.

Il a fallu la passion de Carlos Tavares (alors directeur général de Renault) et la vision de Carlos Ghosn (le président) pour ressusciter le label « Alpine ». En mai 2012, il désigna d’abord un concept-car, l’Alpine A110-50, puis il fut octroyé à un prototype de compétition à partir de 2013 avant d’être apposé sur un produit voué au plaisir pur qui s’est concrétisé en 2016.

Dans l'approche de Luca De Meo (nouveau DG depuis juillet 2020) pour relancer Renault, Alpine est un élément clé sachant que la nouvelle politique consiste à mettre en valeur chaque label du groupe. Avant de développer sa gamme commerciale avec des nouveaux produits, il s’agit d’ancrer Alpine parmi les grands noms du sport automobile contemporain.

Anthony Vilain et l'Alpine A521
Anthony Vilain et l'Alpine A521

En janvier dernier, la monoplace de Formule 1, la A521, a été présentée par Anthony Vilain, responsable du design chez Alpine. Un jeu de rôle cocasse quand on sait que dans une création de ce type, le rôle des stylistes est négligeable sinon pour décider de la place du drapeau tricolore et de la taille du logo. Cette candeur est attendrissante. Le retour du groupe Renault au plus haut niveau de l’endurance, dans la catégorie LMP1, repose aussi sur le nom d’Alpine avec la A480 élaborée à partir d’un châssis Oreca.

Reste à Alpine à développer une gamme commerciale à la hauteur de références aussi ambitieuses.

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