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Drogue au volant: les tests arrivent (reportage vidéo)

Dans Pratique / Sécurité

Pierre-Olivier Marie

Les pouvoirs publics s’attaquent au problème de la conduite sous stupéfiants. Dès le début de l’année prochaine, des tests salivaires vont être distribués à grande échelle aux forces de l’ordre.

Drogue au volant: les tests arrivent (reportage vidéo)

Quand vous interrogez un automobiliste coutumier de la conduite sous l’emprise de stupéfiants, vous entendez souvent la même rengaine : « je conduis plus calmement après un joint, je suis donc moins dangereux. » Et comme les forces de l’ordre étaient jusqu’ici en peine de pratiquer des contrôles efficaces au bord des routes, perdurait un sentiment d’impunité chez nombre de conducteurs, que ceux-ci soient amateurs de cannabis ou de produits plus forts.

Pourtant, les statistiques de sécurité routière apparaissent accablantes: en 2015, 23% des personnes décédées sur la route ont été tuées dans un accident impliquant un conducteur sous l'emprise d'au moins un stupéfiant. Parmi les conducteurs impliqués dans ces accidents mortels, on trouvait 23% de 18-24 ans et 94% d’hommes. D’autre part, les pouvoirs publics rappellent que la moitié des conducteurs positifs aux stupéfiants dépassent en même temps le taux d’alcoolémie légal, ce qui forme un cocktail aux conséquences trop souvent fatales.

Il y avait donc urgence à se saisir du dossier, mais les contrôles opérés jusqu’ici étaient bien trop contraignants à mettre en place : en cas de test (urinaire ou salivaire) positif au bord de la route, il fallait confirmer celui-ci par un prélèvement sanguin réalisé en milieu hospitalier. Malgré cette contrainte, 118 476 dépistages auront été réalisés l’an dernier (pour 58 247 délits constatés), un chiffre à (ne pas) comparer aux 11 millions d'alcootests réalisés sur la même période.

Mais les choses vont changer dès le début de l’année prochaine avec le déploiement à grande échelle de tests salivaires très faciles à mettre en œuvre: en cas de résultat positif, les forces de l'ordre procèderont immédiatement à un prélèvement de salive qui sera envoyé à un laboratoire pour analyse. Dans le même temps, comme pour les cas d’alcoolémie positive, les conducteurs encourront suspension de permis, confiscation du véhicule, etc. « Le message qu’on veut faire passer, est que les choses vont changer parce qu’on va pouvoir contrôler davantage. Il va devenir nettement plus difficile d’échapper aux contrôles », martèle Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. Jean-Pascal Assailly, chercheur à l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux) et spécialiste des questions de sécurité routière, précise de son côté que « le consensus chez les scientifiques est que le cannabis double le risque d’accident, et ce facteur est bien sûr démultiplié en cas d’association avec l’alcool. L’exemple-type des effets néfastes de l’association alcool-cannabis, ce sont ces automobilistes qui empruntent l’autoroute à contresens. »

L’objectif avec les nouveaux tests salivaires est de réaliser quelques 300 000 contrôles dès l'an prochain au bord des routes. A l’appui de ces nouvelles dispositions, la Sécurité routière a prévu un dispositif de communication radio, sur Internet et les réseaux sociaux.

 

 

 

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