Du (sans) plomb dans l’aile pour le diesel
Pas une semaine ne se passe sans un nouveau sondage confirmant le déclin du diesel. Dernier en date, celui du WWF dans lequel 53% des Français se prononcent pour une législation plus stricte.
Cette fois, ça commence à sentir le sapin pour le diesel. Ce jeudi, le WWF, célèbre organisme de défense de l’environnement, publie les résultats d’un sondage réalisé à sa demande par Ifop sur les attentes des Français en matière d'environnement à quelques mois de la présidentielle. Il en ressort que 53% des personnes interrogées se disent favorables à l’adoption de règles plus strictes pour le diesel au nom de la santé publique. Le sondage met toutefois en lumière un intéressant décalage entre grandes villes et milieu rural « si 68% des habitants de l’agglomération parisienne sont favorables [à l’adoption de règles plus strictes], cette adhésion n’est que de 52% dans les agglomérations urbaines de province et est minoritaire (45%) parmi les ruraux ». Cette dichotomie apporte de l’eau au moulin à la Maire de Paris Anne Hidalgo qui affirme vouloir interdire les moteurs diesel à Paris à l’horizon 2020.
Reste que le déclin du diesel se matérialise de façon spectaculaire à l’échelle hexagonale : sur les dix premiers mois de l’année, cette motorisation aura représenté 52% des ventes, contre près de 58% sur la même période un an plus tôt…et 73% en 2012.
Une désaffection à mettre sur le compte d’une prise de conscience écologique, certes, mais aussi sur l’évolution de l’offre des constructeurs. Ceux-ci sont de moins en moins nombreux à développer et proposer des blocs à gazole sur les gammes économiques et inférieures qui représentent 53% des ventes en Europe. Et ce phénomène gagne les modèle de catégorie supérieure, ainsi que l’illustre le cas de la Toyota C-HR, le nouveau SUV de la marque, qui sera uniquement proposé en motorisation essence et hybride.
Quant à Volkswagen, thuriféraire du diesel jusqu’à ce qu’éclate l’affaire que l’on sait, il a officialisé la semaine dernière un changement complet de stratégie, qui va se traduire par un investissement de 3,5 milliards d'euros « dans les secteurs orientés vers l’avenir », en l’occurrence des motorisations électriques dotées d'une autonomie de 500 km, dont il est vrai que le succès commercial est conditionné au déploiement d'un important réseau de recharge. Objectif du constructeur allemand : 1 million de voitures "zéro émissions" vendues chaque année à l'horizon 2025, soit près d'un quart de ses ventes globales et la première place mondiale sur ce créneau. Une page se tourne.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération