Ducati Monster S4 R : âmes sensibles s'abstenir
Même si elle n'a pas subi une mutation aussi radicale que ses cousines 749 et 999, la remplaçante de la S4 ne reste pas inchangée. Avec une partie cycle plus accessible et le moulin de la 996, la "R" a de quoi vous rendre dingue!
Avec des changements esthétiques moins appuyés que sur les autres modèles de la marque, le Monster a tout de même reçu un certain coup de neuf. Surtout de dos. La R reçoit un mono bras remplaçant le traditionnel bras oscillant répandu sur tous les roadsters de la marque. Le bloc de la 916 a également été abandonné au profit du twin de 996 cm3.
Un sérieux coup de chaud !
Un roadster sportif, c'est facile à faire lorsqu'on possède la matière. Dite grise et adaptée à la moto, la matière devient rouge avant qu'on ait eu le temps de s'en rendre compte. Motos passion par excellence, les Ducat' rendent partial, une denrée fréquente dans le monde des deux-roues motorisés. Un exemple ? Toute la production mondiale pourrait disparaître dans un séisme géant, du moment qu'on garde le V de Bologne, on s'en fout !
En jouant sur les lois d'admission et d'injection, il se prête à tous les jeux. Moyennant aménagements, le gros Roadster conviendra à tous les genres. Et rend instantanément gaga l'infortuné qui s'aventure à essorer la poignée. Puissant dans les étages du bas, il fait le ménage en haut, étalant une rage non contenue entre 7 et 9 500 tours. Il faut dire que le desmoquattro italien a de la puissance à revendre. Ceci dit, si vous n'y prenez pas gare, vous naviguerez rapidement hors des limites du Code de la route.
Un engin monté sur des rails
Malgré un caractère moins démonstratif en sensations que celui de la Monster 1000 ie, le 996 ne se fait pas prier pour cabrer le monstre lors d'un essorage contrôlé de la poignée de gaz. Une fois sa roue avant redescendue, la S4R garde la tête haute avant d'aller prestement s'en prendre au virolo suivant. Maniable et vive en entrée de virage, il lui arrive de se dandiner de plaisir une fois inscrite. Cette particularité, commune à beaucoup de machines employant un mono bras, ne se montre pas dangereuse.
C'est juste un signe, celui de ne pas pousser le bouchon plus loin. On finit par s'en amuser, une fois le mode d'emploi cerné. Il suffit de contrôler la vitesse d'entrée en faisant appel aux deux Brembo avant, toujours aussi puissants et devenus progressifs. Dingo, tout rend fou dans cette moto.
Quelques détails à revoir
Rester de marbre à son guidon est un signe clinique de vieillesse. Ou de grosse fatigue. Les basses vitesses en ville, ce n'est pas trop son truc. Rayon de braquage genre porte avions, embrayage camionnesque, tendance à la surchauffe, béquille mal fichue, radiateur trop exposé, finition "maison" ce n'est pas l'esprit pratique qui domine. Mais qui s'en soucie ? Impossible de rationaliser quand on est devenu fou !
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