Ecologie - Les centre-villes interdits aux véhicules d'avant 2004: Le FFM ne doute pas du fond mais s'interroge sur la forme
L'idée d'interdire certains centre-villes aux véhicules d'avant 2004 a donc été lancée. Une démarche qui aurait tendance à démontrer que les décideurs politiques en place sont décidément devenus, au quotidien, et dans les domaines les plus divers, les nouveaux Géo Trouvetou à l'approche d'une échéance électorale majeure qui s'annonce pour le moins indécise. Pour autant, passent-ils moins pour des Mickey ou arriveront-ils à nous convaincre qu'ils ne sont pas, avant tout, des Picsou ? Ceci est une autre histoire dans ce monde merveilleux quand même pas mal habité par des aficionados des Rapetout.
La FFM, elle, s'est déjà faite son idée. Va quant au fonds de l'affaire au regard d'un comportement eco-responsable dont plus personne ne doute de la nécessité. Mais il y a en revanche beaucoup à réfléchir sur la forme. L'intention a ainsi été livrée, mais sans son mode d'emploi concret alors que l'amalgame entre tous les véhicules motorisés ne prend évidemment pas en compte les spécificité et les avantages offerts en milieu urbain par le deux roues.
Sans parler du volet social d'une ambition qui risque de précariser encore un peu plus celles et ceux qui n'ont pas l'opportunité de rouler avec un engin dernier cri. Bref, il y a beaucoup à éclaircir après cet effet d'annonce, et la FFM a tenu à le faire savoir :
Communiqué FFM:
L'annonce récente de Madame la Ministre Nathalie Kosciusko-Morizet d'interdire, à partir de 2012, huit centres-villes à la circulation des véhicules les "plus polluants" et notamment les 2 roues motorisés sortis avant 2004, s'inscrit dans une volonté légitime de réduire la pollution des centres-villes mais la méthode utilisée est-elle la bonne ?
En effet, la Fédération Française de Motocyclisme s'interroge. Dans un contexte où la qualité de l'air est souvent en nette amélioration sur le long terme, on peut s'interroger sur l'impact réel sur le plan environnemental d'une telle mesure dont l'enjeu n'apparaît pas très évident.
Un Solex de 1970 ne pourra plus traverser Paris alors que certains 4x4 de 2011, qui consomment plus de 20 litres aux 100 kms, pourront rouler librement ! De la même manière, comment "condamner" un 2 roues motorisé alors qu'il traverse une ville en nettement moins de temps qu'une automobile durant les heures de pointes et qu'au final, il occupe infiniment moins d'espace au sol ? Et n'oublions pas les collectionneurs qui ne pourraient plus sortir de chez eux avec leurs véhicules, pour peu qu'ils habitent en centre-ville !
Interrogation encore sur les modalités pratiques d'une telle mesure. Comment réglementer et mettre en place ce dispositif ? Comment les villes vont-elles réussir à gérer ces restrictions de circulation ? Aucune mesure concrète n'est proposée par l'Etat à ce jour. Sur le plan social, on peut également s'interroger. En effet, que penser d'une telle mesure qui pénalisera au premier chef les conducteurs les moins aisés n'ayant pas la possibilité de renouveler leur véhicule ?
S'attaquer à nouveau aux 2 roues motorisés qui sont l'une des solutions les plus pertinentes aux embouteillages des centres-villes, pour un bénéfice écologique incertain, laisse la Fédération Française de Motocyclisme perplexe.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération