Électrique : les grands constructeurs n’adhèrent pas encore au courant
Les engins à batteries font florès dans le monde automobile et, additionnés aux modèles hybrides, on leur promet un avenir radieux. Les législations encouragent ces types de propulsion qui, dans un premier temps, paraissent écologiques. Une aubaine que pourrait saisir le monde du deux-roues motorisé qui pourrait ainsi allier son agilité et sa capacité naturelle à décongestionner le trafic avec une vocation verte. Et pourtant, le courant ne passe pas encore chez les tenants du guidon.
Pour peu, ce serait un paradoxe : un engin peu encombrant, accessible d’utilisation, capable de se jouer du trafic, le tout propulsé par la fée électricité au couple instantané. Ce qui veut dire des accélérations à vous allonger les bras. Ce serait joindre l’utile à l’agréable. Sauf que sur le marché des deux roues, ce type de modèle est loin de se tailler la part du lion.
Selon Les Echos, 1 676 motos et scooters « écolos » ont trouvé preneur dans l'Hexagone (+28 %) l’an passé, auxquelles il convient d'ajouter 7 645 cyclomoteurs (+34 %). Cela représente 1 et 7 % des deux marchés respectifs. Pourtant, il y a une subvention accordée aux acheteurs, de 1 000 euros maximum.
Dans les concessions des grands constructeurs, on trouve une C evolution chez BMW pendant que Piaggio prévoit de sortir une Vespa électrique au second semestre 2018 sur le marché français, et que KTM doit commercialiser une motocross électrique en ce début d'année. Et puis c’est tout. A priori, on a donc davantage un problème d'offre que de demande.
Frédéric Stik, le responsable de la marque BMW en France explique au sujet de son C evolution : « nous aurions pu en vendre le double, mais nous avons été limités par la production. Il n'est pas facile de mettre à la route une offre électrique. Il y a beaucoup de R&D à faire, et une grosse part de la valeur ajoutée se trouve dans les batteries, qui sont achetées à des fournisseurs ».
Ceux-ci sont le plus souvent issus du Sud Est asiatique. Ce qui ouvre des horizons à des concurrents potentiellement redoutables : « les Chinois débarqueront un jour. La seule chose qui nous protège pour l'instant, ce sont les normes de sécurité », glisse un patron de marque au même journal. En attendant, de nouveaux acteurs en profitent pour s’installer : en 2017, Ligier a vendu 1 712 cyclomoteurs à batterie, Govecs 1 209 et Gogoro 600, ces deux derniers étant fournisseurs des services de scooters libre-service, et Zero Motorcycles a écoulé 132 motos électriques. Ce qui est plus que Peugeot Scooters qui n'a vendu que… 67 scooters électriques.
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