En 2022, l'automobile française a encore reculé
D’après les données des douanes françaises, la balance économique de l’industrie automobile s'est encore dégradée en 2022. Elle signe un nouveau record de déficit.
Comme chaque année, les douanes françaises viennent de donner leur bilan de l’année 2022 sur les chiffres du commerce extérieur. Le pays a encore creusé son déficit commercial avec un nouveau record négatif de -163,6 milliards d’euros l’année dernière, doublant quasiment le déficit de l’année 2021 déjà record à l’époque. On doit principalement ces résultats catastrophiques aux grosses évolutions du marché des énergies depuis la fin de l’année 2021, qui ont eu des conséquences néfastes pour l’économie française. Mais alors que les industries aéronavales et aéronautiques continuent de jouer les bons élèves en restant largement excédentaires, celle de l’automobile creuse son trou.
Avec -19,9 milliards d’euros en 2022, le déficit de la balance commerciale automobile française augmente à grande vitesse. La construction de voitures représente -15,6 milliards de ce déficit, les -4,3 milliards restant concernant la fabrication d’équipements automobiles. Il semble même s’accélérer, sachant qu’il se chiffre à 6 milliards d’euros rien que sur le dernier trimestre 2022. Cette balance commerciale automobile ne cesse de se dégrader depuis le début du siècle, à mesure que les constructeurs français ont délocalisé leur production à l’étranger. Les courbes entre exportations et importations de voitures se sont croisées pour la première fois en 2007, pour ne plus jamais se recroiser ensuite. L’écart entre les importations et les exportations s’est progressivement creusé, particulièrement à partir de l’année 2016. En 2022, les importations de voitures représentaient ainsi 68,2 milliards d’euros en données brutes, contre 48,3 milliards d’euros pour les exportations. Seul point de satisfaction, les exportations sont en hausse depuis le millieu de l'année 2020.
Il faudra de longues années pour inverser la tendance
Cette situation s’explique évidemment par la stratégie des principaux constructeurs automobiles français depuis des décennies, mais aussi par la transformation du marché automobile mondial lié à son électrification. Avec l’essor des voitures électriques, les importations d’automobiles et de batteries depuis la Chine (et la Corée du Sud ainsi que le Japon dans une moindre mesure pour ces batteries) vont aussi influer sur la balance économique. Voilà pourquoi les dirigeants des principaux groupes automobiles (Renault, Stellantis) font aujourd’hui volte-face et demandent aux autorités de l’aide pour relocaliser la production des éléments stratégiques des voitures (a fortiori des électriques) en Europe et en France. Après avoir cherché à réduire par tous les moyens ses coûts de production pendant des décennies, l’industrie automobile française doit désormais se remobiliser sur ses terres pour combattre l’industrie chinoise. Malheureusement, tout cela ne devrait pas aider à baisser le prix des voitures neuves…
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