En MG4 aux Saisies : le temps, c'est de l'argent
Rejoindre la station de ski Les Saisies avec un modèle en provenance de l’autre bout de la planète, tel est le contrat à honorer. Il s’agit en l’occurrence de la MG MG4, l’épouvantail du secteur avec son rapport prix/prestations imbattable. La route s’annonce-t-elle comme un long fleuve tranquille ? Et comment pourra-t-on recharger sur place ?
Note
des propriétaires
En Bref
Berline compacte
À partir de 29 990 €
Autonomie constructeur : jusqu'à 385 km
Autonomie lors de notre test :
Autoroute : 214 km
Route de montagne : 210 km
MG est initialement un constructeur britannique né il y a cent ans. Seulement, la firme chinoise SAIC Motor a mis la main sur Morris Garage en 2006 et a développé une toute nouvelle gamme. Le temps n'est plus aux petits roadsters bourrés de charme et sympas à conduire, la marque se focalise davantage sur l'offre électrique. Le modèle du jour est la MG4, une berline compacte apparue en septembre 2022 et qui sème la zizanie depuis. Il faut dire que pour 29 990 € (hors bonus désormais), elle offre de l’espace, un équipement complet et surtout une autonomie de 350 km (WLTP). La concurrence ne peut en faire autant à ce prix.
Résultat, la MG4 s’est placée à la cinquième place des ventes de voitures électriques en France avec un peu plus de 20 000 exemplaires écoulés l’année dernière. Une position qu’elle ne réitérera peut-être pas cette année puisqu’elle ne bénéficie plus du bonus écologique. Le score environnemental est depuis passé par là. Cependant, MG a les dents longues et propose une remise de 4 000 € jusqu’à la fin du trimestre, qui pourrait toutefois être reconduite.
La MG4 donne le choix selon plusieurs batteries : 51 kWh (350 km), 64 kWh (450 km) et 77 kWh (520 km). Côté motorisation, les puissances varient de 170 à 435 ch avec deux blocs électriques sur cette dernière. C’est cette XPower qui nous emmènera jusqu’aux Saisies.
Ses performances sont dignes des meilleures GTi (0 à 100 km/h en 3,8 secondes) tandis que l’autonomie reste acceptable avec 385 km homologués. À ce niveau de performance, le prix est canon : 40 490 €. Pourquoi avoir privilégié cette version qui n’est pas la plus vendue ? Tout simplement parce qu’elle était équipée de pneus hiver, un équipement indispensable pour arriver à bon port.
Seulement, ces enveloppes engendrent une plus forte résistance au roulement, et donc une consommation, supérieure par rapport à des pneus été. Et ce n’est pas là le seul élément défavorable puisque nous allons évoluer sur autoroute avec des températures aux alentours de zéro degré. On peut se réjouir quelque peu du choix de la station, qui ne culmine qu’à 1 650 mètres d’altitude. Toutefois, les 385 km homologués ne pourront être atteints avec un seul plein d’électrons.
Afin de rejoindre notre destination, nous devons parcourir près de 700 km. Avec une voiture thermique, ce trajet nécessiterait 7h30 sans aucun arrêt. Avec une voiture électrique, le voyage s’annonce plus long, seulement la MG4 est incapable de vous le dire. En effet, aucun planificateur n’équipe l’auto, pour le moment. Il convient alors de télécharger une application de type CharMap ou ABRP (A Better Route Planner), c’est cette dernière que nous choisirons.
Dans un premier temps, elle nous indique quatre recharges pour rejoindre les Saisies. Quatre arrêts d’environ 30 minutes ont une influence non négligeable sur le temps de parcours. Dans notre cas, il faut compter deux heures supplémentaires.
Seulement, les premiers kilomètres parcourus sur l’autoroute se soldent par une consommation moyenne élevée : 29,8 kWh/100 km. En indiquant cette valeur dans l’application, une cinquième recharge est prévue. Une nouvelle qui ne réjouit guère.
Cette première partie du voyage est davantage axée sur les applications que sur la voiture elle-même. L’idée est alors d’effectuer le moins de recharges possible, donc de perdre un minimum de temps.
Après 182 km effectués, l’heure de la première recharge a sonné, direction l’Aire de Venoy-Chablis. Il me reste alors 17 % de batterie et seulement 38 km d’autonomie. La chance ne me sourit pas puisque je suis contraint de me brancher à une borne ne délivrant au maximum que 50 kW. Résultat, près d’une heure est nécessaire pour que le curseur atteigne 84 % et une autonomie annoncée de 243 km. Un chiffre qui me paraît optimiste par rapport à la consommation.
Pour cette deuxième étape, je me concentre davantage sur l’environnement à bord de cette MG4. Tout d’abord, l’ambiance est plutôt triste : design peu travaillé, mobilier de couleur noir, assemblage sérieux, mais qualité basique des matériaux… Le combiné d’instrumentation présente une qualité moyenne et, hormis la vitesse, les inscriptions sont trop petites, donc pas toujours faciles à déchiffrer au premier coup d’œil. Quant au système d’infodivertissement, son graphisme est daté et les lenteurs ne sont pas rares. Néanmoins, son utilisation est assez intuitive et le parcours des différents menus indique qu’aucun préconditionnement de la batterie n’est prévu. Enfin presque, puisqu’il n’est utile que pour la première recharge, à froid, avant même d’avoir roulé. Ce préconditionnement ne m'est donc d'aucune utilité sur l'autoroute, dommage.
Un rapide coup d’œil sur le téléphone me rappelle que je dois à nouveau m’arrêter : 21 % restant et 40 km avant la panne sèche. Seulement, je suis parti il y a une heure seulement n’ai parcouru que 119 km depuis la première recharge.
Bretelle d’accès vers l’Aire de la forêt, manœuvre avec l’auto, ouverture de la trappe, branchement, et attente… Ces manipulations se transforment petit à petit en automatisme. L’arrêt sera toutefois moins long puisque 26 minutes auront permis d’atteindre 83 % de la batterie. Contact mis, la MG m’indique cette fois-ci une autonomie plus proche de la réalité : 193 km.
Pourtant, le prochain arrêt s’effectuera bien avant ce kilométrage puisque les aires d’autoroutes disposant de bornes sont espacées de 40 km environ, voire davantage. Il manque parfois quelques kilomètres pour rallier la station suivante, le jeu n’en vaut alors pas la chandelle. Troisième stop à l’Aire de Dracé (A6), d’une durée plus courte avec seulement 20 minutes. Il faut dire que l’état de charge était de 33 %, et a atteint 81 %.
La bretelle d’accès sur l’autoroute me donne envie de chatouiller l’accélérateur. Avec sous le pied droit 435 ch et 600 Nm de couple, la MG4 vous colle au fond du siège de façon instantanée. La puissance met à mal le train avant, et les pneus hiver aux dimensions « timides » (235/45 R18) ont fort à faire.
De toute façon, la faible autonomie incite davantage à une conduite coulée. Pour maximiser au mieux le trajet, les aides à la conduite, et notamment le régulateur adaptatif, sont mes alliés. Après avoir sélectionné la vitesse de 130 km/h, l’auto s’occupe du reste à savoir rester dans sa voie et à bonne distance du véhicule précédent. Initialement prévue pour apaiser le conducteur, cette fonction impose au contraire une certaine vigilance. Les ralentissements du régulateur adaptatif sont trop prononcés, l’aide au maintien dans la voie manque de douceur avec des corrections relativement brutales, quand elle ne se désactive pas sans raison apparente.
L’heure de la quatrième recharge a sonné, elle a lieu sur des bornes Tesla disposées sur un parking d’un hôtel B&B à quelques minutes de l’autoroute. L’utilisation est simple et rapide, je repars avec une batterie chargée à 79 %.
Comme me l’indiquait l’application ABRP, une cinquième recharge sera bien nécessaire pour atteindre sans encombre Les Saisies. Elle a lieu à l’Aire d’Arclusaz (A43) et je décide de prendre un peu de marge afin de rallier la station en toute quiétude, d’autant que la consommation pourrait encore grimper d’un cran pour l’atteindre. À notre surprise, elle ne se révèle pas beaucoup plus élevée que sur l’autoroute avec une stabilisation à 30,4 kWh.
MG MG4 XPower (385 km) | |
Km parcourus île de France/Les Saisies |
692 km |
Temps de parcours | 10h00 |
Temps de parcours vs moteur thermique | + 2h30 |
Nombre d'arrêts pour recharge | 5 |
Temps d'arrêt | 2h30 |
Coût recharge à domicile avant départ | 3,77 € (20 kWh) |
Coût recharge pendant le trajet | 108,64 € |
Consommation autoroute | 29,8 kWh/100 km |
Consommation montée station de ski | 30,4 kWh/100 km |
Autonomie réelle autoroute | 214 km |
Autonomie réelle montagne | 210 km |
Deux points de charge aux Saisies
Avec 46 % de batterie et 92 km d’autonomie, j’atteins la station de ski sans crainte. Perchée à 1 650 mètres d’altitude, elle regroupe trois villages avec Bisanne 1500 et Hauteluce. Les Saisies font partie du domaine skiable Espace Diamant, situé à 30 km d’Albertville.
La seule station Les Saisies est de taille modeste, tout comme les points de recharge, au nombre de deux ! Elles sont situées sur la route du Mont Bisanne, au niveau du parking extérieur et gratuit des Carrets. Elles sont accessibles 24h/24, les puissances sont limitées à 11 kW et acceptent le mode de paiement Chargemap. Quant à la note, elle peut vite être salée avec 0,73 € du kWh.
Si ces deux bornes sont prises, il existe deux alternatives. À Hauteluce, près du parking de l’école, deux points de recharge sont installés sur la voie publique, délivrant également 11 kW au maximum. Ils sont situés à sept kilomètres de la station Les Saisies. Et quatre derniers points, de même puissance, sont disposés sur la station Bisanne 1500 à cinq kilomètres des Saisies.
Sur un périmètre de moins de dix kilomètres, il existe plusieurs solutions de recharge. À noter par ailleurs que le Village des Armaillis et la Ferme du Chozal (Les Saisies) disposent de bornes. Seulement, il faut être client de ces établissements pour en profiter.
Une fois les bornes vérifiées, je descends rejoindre le reste de l’équipe à Aix-les-Bains. La portion de route permet de vérifier si le châssis de cette MG4 est du même niveau que ses accélérations. Ce n’est clairement pas le cas. Tout d’abord, le freinage n’incite pas à hausse le rythme puisque la sensation à la pédale est peu encourageante : pas d’attaque ou de mordant tout en nécessitant une forte pression lors des freinages un peu appuyés. L’assistance serait-elle restée sur les chaînes de montage ?
Il y a ensuite le manque de ressenti dans le volant, qui ne permet pas de juger le niveau de grip train avant. D’autant que les pneus (hiver et peu larges) avouent assez vite leur limite. Cette MG4 est donc davantage à utiliser comme une GT qu’une véritable sportive, d’autant que ces suspensions n’ont rien de radical et dispense un confort certain. Il est très rare d’être chahuté à son bord.
Un point sur le budget
Consommation élevée et recharge rapide ne font pas bon ménage pour le porte-monnaie. Cela s’est vérifié pour notre trajet avec un total de près de 109 €, hors péage. À titre d’exemple, une Peugeot 308 PureTech 130 ch aurait nécessité 82 € (SP-95 E10 à 1,7895 €/l). Une carte d’abonnement à Ionity (actuellement en promotion à 5,99 € par mois au lieu de 11,99 €) n’aurait permis d’économiser que douze euros puisque nous n’avons effectué qu’une seule charge via ce réseau.
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Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Septembre 2022
* A titre d'exemple pour la version .
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