Essai - Citroën C4 HDI 130 EAT 8 (2021) : que vaut la version la version diesel la plus puissante ?
Un diesel coupleux adossé à une boîte auto à 8 rapports : c'est la proposition de la version la plus chère de la nouvelle compacte Citroën. Un choix judicieux, à condition de lui préférer les longs kilométrages autoroutiers aux rues encombrées des villes.
Sommaire
Note
de la rédaction
13,1/20
Note
des propriétaires
EN BREF
Compacte diesel de 130ch
BVA 8 rapports
À partir de 28 700 euros
Scoop : nous sommes en mesure de vous révéler ce que Pierre Leclercq, le directeur du design de Citroën, cache dans sa poche : un couteau suisse. En témoigne le mélange des genres appliqué à ses dernières réalisations, comme la nouvelle C5 X dévoilée il y a quelques jours, mais aussi la C4, sur le marché depuis plusieurs mois. Compacte ? SUV ? Coupé ? Les chevrons on a refusé de choisir, alors va pour les trois. Histoire de ne rien faire comme les autres, car on est chez Citroën. Histoire aussi de tenter d'attirer des fans dans les trois segments, évidemment.
Et s'il est un segment qui avait besoin de rafraîchissement, c''est bien celui des compactes, qui n'a que peu évolué dans ses formes globales depuis la toute première Volkswagen Golf. Une extension de citadine, une berline à hayon de taille moyenne et capable d'embarquer 5 personnes : c'est son cahier des charges depuis 47 ans. Autant dire que la nouvelle C4 vient bousculer quelques valeurs. Haute sur pattes, avec une chute de pavillon ultra-prononcée, elle est totalement différente du reste de la production mondiale des compactes. Mais le dessin global reste étonnamment cohérent, malgré cette compilation de styles.
Des incongruités au programme
Une véritable Citroën se doit d'innover dans son style, certes, mais elle doit aussi comporter quelques petites incongruités parfaitement inutiles voir irritantes, comme cet aileron qui coupe la vitre arrière en deux et vient se rappeler au bon souvenir du conducteur dès qu'il regarde dans le rétro. À l’intérieur de l'engin aussi, l'incompréhensible a sa place, juste devant le conducteur, avec cet écran numérique de 5 pouces, en lieu et place des traditionnels compteurs. Il est parfaitement illisible et ne sert qu'à une chose : pousser le client à choisir l'affichage tête haute, disponible dès la finition Feel Pack et suffisamment grand pour être vu parfaitement, et suffisamment petit pour ne pas encombrer la vue.
Chez Citroën, on aime également complexifier les choses inutilement, comme un rappel historique rappelant aux plus anciens le volant à branche unique, la double vitre arrière de la XM ou les commandes "satellites" de la Visa. Alors la C4 a droit à sa petite poussée techno sous la forme d'un support de tablette digitale destiné au passager avant. Pas moins de deux tiroirs et une conséquente série de fixations sont nécessaires à l'opération.
Confortablement installé devant sa tablette, ce passager est bien traité, comme le sont ses collègues à l'arrière. Car la C4 est grande (4,36 m) tout comme son empattement de 2,67 m. Du coup, l'arrière est dans la bonne moyenne. En revanche, le coffre est petit comme une chambre de bonne. 380 litres c'est peu et peu digne d'une compacte.
Des rappels historiques et ces gadgets complexes et parfois inutiles font le charme d'une Citroën, mais il est un autre élément qui peut paraître désuet et historique aujourd'hui : c'est le moteur qui se cache sous le modèle à l'essai : le diesel HDI 130ch. Bien connu sous tous les capots du groupe, il apparaît aujourd'hui comme décalé et à contre-courant, en ces temps de diabolisation du mazout. Et pourtant, sur le papier, ce bloc et son couple de 300 Nm, allié à la boîte auto EAT à 8 rapports sont faits pour s'entendre. C'est le cas, mais pas dans n'importe quelle situation.
Une autoroutière, avant tout
Les forcenés de la conduite urbaine, et même périurbaine passeront leur chemin. Les vibrations à bas régime, même atténués par rapport aux modèles plus anciens, et surtout le bruit désagréable du moteur lorsqu'il monte en charge feront fuir les mélomanes. Quant aux atermoiements de la boîte et ses petits à coups au redémarrage à chaque bouchon agaceront les adeptes de la fluidité. En revanche, les campagnards et les gros rouleurs qui passent leurs journées à sillonner les autoroutes et les départementales rectilignes vont adorer cette combinaison moteur - boite. Car c'est sur route dégagée et lors des relances destinées à s'immiscer dans une circulation rapide que la C4 est à son affaire. Le tout pour une consommation contenue. Dans ces conditions, il est absolument impossible de consommer plus de 6 l/100 km à son bord, pour une moyenne qui s'établit plutôt à 5,3l.
C'est dans ces conditions de cruising tranquille, calé à 130 km/h que cette C4 au gazole s'apprécie. Et que l'on aime le moelleux de ses sièges et ses suspensions à butée hydraulique, mais les uns comme les autres ne sont pas faits pour être malmenés. Au risque de glisser des sièges qui n'enveloppent pas le moindre séant, et au risque de voir l'auto prendre du roulis, plus désagréable que dangereux d'ailleurs.
Cette version de la C4 n'est donc pas à mettre entre toutes les mains. Car c'est la plus chère de la gamme, à 32 300 euros dans la version Shine Pack de cet essai. Avant de se l'offrir, il faut bien soupeser l'usage que l'on a de cette auto, plutôt rat des champs, et des routes droites et bien goudronnées, que rat des villes.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,36 m
- Largeur : 1,80 m
- Hauteur : 1,52 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 380 l / 1250 l
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Septembre 2020
* pour la version III 1.5 BLUEHDI 130 S&S SHINE PACK EAT8.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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