Essai - Ford Focus : l'âge de raison
Pour fêter les 20 ans de la Focus, Ford sort cette 4e génération, qui est sans aucun doute celle qui apporte le plus d’innovations technologiques. De quoi en faire une nouvelle référence ? Premiers éléments de réponse avec l’essai de la version 1.5 Ecoboost 182 ch.
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Note
de la rédaction
EN BREF
4e génération
à partir de 19 950 €
Oui, cela fait déjà 20 ans qu'est née la "dynastie" Focus, qui remplaça alors une autre famille entrée dans la légende à plus d'un titre : l’Escort. En deux décennies et quelque 16 millions d'exemplaires, la Focus s'est construite une stature de référence du marché mondial, de mètre-étalon, presque au même titre que la Golf mais dans un créneau différent : celui des sensations de conduite, du fun, du dynamisme. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs…
Parlons d'abord de ce que l'on voit. Et ce que l'on voit, c'est une nouvelle Focus dont la face avant n'a jamais été aussi proche de celle de la génération sortante. Pour un modèle jubilaire, on aurait pu espérer que Ford choisisse de marquer les esprits, mais le constructeur a fait au contraire un choix très conservateur. Admettons : le capot est un peu plus sculpté, les phares et le bouclier sont plus travaillés mais on reste dans une "variation sur le même thème", à la façon de ce que fait Audi. Et si on le reproche à Audi, on ne va pas complimenter Ford…
Puis on tourne autour de la voiture, et les choses s'améliorent. Là, on découvre d'abord un profil sensiblement plus vertical au niveau du montant arrière, et des flancs aux formes plus prononcées, des épaules plus fortes et, globalement, des proportions plus athlétiques, puisque la nouvelle Focus a pris 16 mm en longueur et en a perdu 13 en hauteur, alors que son empattement s’est allongé de 5,5 cm.
On continue à tourner pour découvrir une face arrière qui, pour le coup, est complètement transformée. La bonne nouvelle, c'est que la nouvelle Focus est de ces voitures qui ne dégagent pas la même chose en "vrai" qu’en photos. Avant les essais, en découvrant les premières images, nous n'étions pas plus convaincus par la poupe de la voiture que par son visage. Nous avions tendance à trouver tout "déjà vu", de retrouver un peu de Mercedes Classe A dans cet arrière, un peu de Hyundai i30, des feux arrière presque jumeaux de ceux de la Fiat Tipo… Mais une fois en présence de la voiture, l’ensemble est en fait très séduisant, racé, plutôt réussi. Mais est-ce que cela suffit à trouver la nouvelle Focus tellement nouvelle ? Notre impression est qu'elle est plutôt atteinte du même syndrome de conservatisme que la Golf.
A bord, les choses sont en revanche moins rigides que dans la Volkswagen. Ford cède à la mode de l'écran multimédia posé là-haut, façon tablette flottante, mais ne cède heureusement pas à celle du "tout à l'écran" de PSA ou dans une moindre mesure de Volvo. Comprenez qu'on conserve de vrais boutons pour les réglages audio, et surtout pour les réglages de climatisation, ce qui reste infiniment plus pratique. Certains – dont votre serviteur – regrettent de ne pas disposer d'une roulette pour utiliser le système d'info-divertissement. Mais cela n'empêche pas le système SYNC3, que l'on ne manipule donc que via l'écran tactile, d'être l'un des plus complets et des plus intuitifs du moment.
Bon point pour la progression en matière de qualité des matériaux, et on peut même qualifier la finition de flatteuse, surtout dans la finition haut de gamme Vignale garnie de beaux cuirs et d'élégants inserts de bois.
L'habitabilité arrière reste globalement stable mais le volume de chargement progresse fortement.
Petite déception par contre aux places arrière. Non qu'elles soient étriquées, mais on n'a pas l'impression qu'elles aient particulièrement profité de l'allongement de l'empattement. C'est en fait plutôt le coffre qui tire les marrons du feu. Son volume passe à 375 litres, ce qui n'est toujours pas une référence dans le segment, mais représente tout de même un gain de près de 60 litres. Grâce à son profil moins oblique, la Focus fait en revanche assez fort en matière de volume maxi. Avec 1354 litres, la 5 portes embarque à peine 10 litres de moins… qu'une nouvelle Volvo V60 ! Une Volvo dès lors largement dépassée par la Focus Wagon (break), qui revendique jusqu'à 1653 litres de coffre !
Vous trouvez l'argument un peu trop rationnel pour une voiture qui a plutôt une réputation d'alternative fun dans le segment ? Attendez, ce n'est pas fini…
Chiffres clés *
- Longueur : 4,37 m
- Largeur : 1,82 m
- Hauteur : 1,45 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 341 l / 1320 l
- Boite de vitesse : Méca. à 6 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Mai 2018
* A titre d'exemple pour la version 1.5 ECOBOOST 182 S&S ST LINE.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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