2. Essai Honda CB300 R - l'Hyper Mid Néo Maxi
Évidemment, venir chercher la CB300 R avec son ancêtre de 900 cm³ (la Hornet), permet de remettre à sa place ce qui doit l’être. Le petit réservoir de 10 litres fait bien pâle figure face aux 19 de la « vieille », mais une chose demeure : le superbe coloris rouge Honda. Avec 1,80 m à la toise, la Mid' CB semble de prime abord bien trop petite. En oubliant tout autre référentiel moto, elle prend rapidement sa place entre les jambes, quitte à ne pas être trop serrée entre les jambes. Extrêmement courte, la CB300 R est également très étroite de selle dans sa partie avant. De quoi poser super facilement les pieds au sol… si nécessaire, ce qui s’avère rare. Équilibrée et légère à souhait, la petite nouveauté (qui a tout d'une grande) propose une position de conduite très agréable. Le guidon suffisamment relevé n’impose pas de s’avachir ni de courber le dos, et il n’est pas éloigné du buste : de quoi gérer facilement les appuis et tenir longuement sur ses roues sans descendre la jambe, y compris lors d’un « arrêt ».
Sur route, à peine plus impressionnante que la CB125 R, la 300 est cependant bien mieux remplie à tous les égards. À commencer par le moteur, bien entendu. Pourtant, on retrouve la marque de fabrique des Néo Truc Bidule Chouette : de la nervosité, du peps et une volonté à tout casser ! Ce métronome de monocylindre met à profit le moindre cheval de son petit haras. S’il ne revendique que 23,1 kW alors qu’il aurait pu en titrer jusqu’à 35 pour rester A2, l’énergique propulseur inspire le respect par sa disponibilité et par sa réponse immédiate aux gaz. Pour sûr, la moindre côte ou le moindre vent contraire fait grimper la consommation, mais il ne faiblit jamais et conserve ses performances de premier ordre. Un vrai coureur de fond ! Ne lui demandez du coup pas de dépasser 150 km/h compteur, mais observez ce que la CB300 R est capable de faire. A 80 km/h, elle consomme moins de 3 l/100 km. A 110, on ne dépasse pas les 4 l/100 ni les 7 500 tr/min. Un litre plus tard, on est sur autoroute. Sans aucun problème.
En ville, la CB300 R fait figure de petite bombe. Ses décollages au feu se font au vrombissement de son échappement, tandis que l’on pousse la 1ère à fond. 53 km/h et parfois la roue avant en l'air sur les premiers mètres ! On passe alors si on le souhaite tous les rapports supérieurs… Souple, la CB ! Et pas qu’un peu. Amusante, aussi, nous l’avons vu en préambule. N’hésitez pas à aller chercher la coupure à l’allumage aux alentours de 11 000 tr/min, histoire de. Surtout sur les 3 premiers rapports. Les belles et bonnes vibrations sont là, tandis que l'on imaginerait presque chevaucher un bicylindre. Les premiers kilomètres sont d’ailleurs déconcertants. La moto plonge littéralement dans les virages. Il faut du coup la retenir, contre braquer… ou accélérer plus encore. Le tout sans aucune appréhension : elle tient bon le cap et la route.
Vous avez peut-être lu que son amortissement laissait à désirer sur revêtement dégradé. Nous n’en avons rien ressenti lors de notre long essai. Certes, il y a là de la fermeté, une bonne tenue de route, mais en conduite enlevée, la CB300 R tient le rang. L'amortisseur arrière, réglable en pré contrainte, demande juste à bien se placer en selle. Encore une fois, la CB300 R est une moto très légère, et très dynamique. Il convient du coup de se familiariser avec les sensations décalées par rapport à celles vécues sur un gros cube. Ressort alors une très grande polyvalence, d’autant plus appréciée qu’un petit coffre est disponible sous la selle passager. Mieux encore, des poignées sont dévolues au duo. Certes basses, elles dépannent. Dommage par contre que rien n’ait été pensé pour l’emport de bagages ou pour accrocher un filet araignée. Non que l’on pense souvent partir en long voyage avec la CB300 R, quoi que ses plus de 250 km d’autonomie invitent à espacer les passages à la pompe, mais plutôt que l’on préférera exploiter pleinement le potentiel moteur sur route ou en agglomération.
En agglomération, justement, la CB300 R braque si bien tout en restant stable, que l’on a littéralement l’impression de tourner à angle droit. De quoi dessiner des rectangles autour des véhicules agglutinés dans un rond-point encombré, ou se faufiler partout, taille de guêpe/frelon (tiens donc) aidant. Quant au danger permanent constitué par l’attitude des autres véhicules, nous avons pu vivre en conditions réelles un freinage d’ultraurgence. De nuit, alors que le petit faisceau du phare peine à éclairer loin, une voiture noire, non allumée, grille un cédez le passage perpendiculaire à l'axe sur lequel nous évoluons en toute légalité à… 70 km/h. On attrape les leviers, écrase la pédale. Il reste à peine deux mètres avant l’obstacle… Freinage réflexe absolu. La CB300 R s’enfonce à plat sur ses suspensions. L’ABS ne lâche rien et continue d’offrir puissance et force, quitte à couiner un peu. La distance s’amoindrit, la vitesse chute drastiquement. Suffisamment pour se décaler à gauche, tandis que la voiture fait un nouvel écart… La situation est critique, mais le contrôle présent. Sauvé. Même lorsqu’on le provoque, l’Anti Blocage de la CB300 R continue d’offrir de très bonnes sensations. Merci le disque avant de 296 mm de diamètre et la fourche de 41 franchement au top. Sans oublier les pneumatiques, eux aussi très performants sur le sec. Leur point faible ? Les bandes blanches humides. On leur pardonnera.
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