Essai Michelin Power SuperSport: verdict après 4 000 bornes de route
50% route, 50% piste le Power SuperSport est ce que l'on pourrait appeler un Track Day par excellence. Michelin promet en somme un bon ratio longévité/ performance. C'est ce que nous allons voir sur un peu plus de 4 000 bornes. Verdict.
Né en 2013 le Power SuperSport est issu d'une page blanche avec une carcasse inédite capable d'accepter des pressions basses pour une utilisation pistarde tout en fonctionnant au quotidien avec des préconisations constructeur.
Spécifique tant au niveau de sa chimie que de ses sculptures et de son architecture le français colle à une demande de motard désireux de rouler par tous temps avec le moins de contraintes techniques et climatiques possible, avec en prime la possibilité de rouler sur circuit de temps à autre…
LES RÈGLES DU JEU
C'est sur une Z1000 que nous effectuerons nos différents roulages avec une idée : ne pas ménager ce pneu et voir ce qu'il a dans le ventre.
Contrôle de pression tous les mois environ sur le même compresseur, emploi de la Kawasaki en mode utilitaire pour aller bosser quel que soit le temps et en mode plaisir pour chatouiller les épaules du gommard seront notre protocole de test. Enfin, nous ne ferons aucun cas du temps de chauffe d'usage.
2CT+ ET TAUX D'ENTAILLEMENT
Michelin a fait évoluer sa technologie bi-gomme (2 Compound Technology).
A la différence de la version précédente cette déclinaison « + » consiste en une gomme plus dure désormais sur l'intégralité de la carcasse, par dessus au niveau des épaules le fabricant a greffé une gomme plus tendre promettant ainsi plus de stabilité sur l'angle issue d'un gain notable en rigidité.
« C'est l'évolution normale en vue des impressionnants progrès qu'ont fait ces dernières années les machines pouvant (à l'étranger) proposer jusqu'à 200 chevaux et une batterie complète d'électronique embarqué… qui sollicite de plus en plus les pneus.
Pour maintenir ce grip à l'accélération il fallait faire évoluer nos pneus » nous confiait Christophe Duc à Portimao lors de sa présentation officielle.
Du côté de sa chimie on aura droit à une conception pour l'arrière full silice au centre et 100% noir de carbone sur les épaules (le pneu avant aura droit à une composition 100% silice) et un taux d'entaille de 7,5% (5% pour le PowerCup et 10% pour le PilotPower 3) dont la répartition ne sera pas uniforme.
On notera une diminution notable des sillons une fois passé 30° autrement dit il ne sera pas un champion sous la flotte mais ne vous handicapera pas outre mesure, permettant de rentrer chez vous si la pluie vous surprend.
NO VICE, NO STRESS… CHAUD DEVANT
Avec une montée en température quasi-immédiate le gommard n'usurpe pas son appartenance au segment sportif/ routier. Pas besoin de se prendre la tête pour savoir si il ne va pas se faire la malle dès la moindre trace d'humidité matinale, le pneu vous permettra de rester sur vos roues avec une utilisation plus que correcte aux premières lueurs du jour. Le grip est bon, voire même très bon sur les premiers 1 500 kilomètres tant au niveau du pneu avant que de son homologue arrière.
Confortable, acceptant sans broncher les défauts de la route, le Michelin vous fait rouler en toute confiance et ce quel que soit votre rythme de roulage.
Agile avec un avant incisif il vous permettra de placer sans difficulté votre train avant tandis que l'arrière accepte sans glisser les chevaux de cette 1000 en pleine possession de sa cavalerie. La neutralité et la constance sont de mise et des réactions ultra saines permettent de rouler détendu avec en prime une stabilité sans défaut. Le Michelin ne rechigne pas à la tache et prend de l'angle tant qu'on lui en donne gardant sa traj' sans forcer.
Passé ce kilométrage le train se dégradera doucement. Stable, toujours capable de rester en ligne lors des freinages avec une bonne uniformité générale entre l'avant et l'arrière, le Power SuperSport perdra petit à petit son grip arrière.
Ne croyez pas pour autant qu'il se transforme en savonnette loin de là mais il amorce quelque début de glissade sur les accélérations généreuses. Rien de vicelard mais clairement un cap est passé qui restera sur la même lignée jusqu'à 3 000 kilomètres, point de départ d'un nouveau palier avec une perte de stabilité sur l'angle sans pour autant être dangereux pendant encore 700 kilomètres.
Après la tendance s'inverse avec un feeling de l'arrière qui ne sera plus au rendez-vous. Au toucher le 190/ 50 n'est plus uniforme avec une démarcation bien présente là où semble naître la gomme tendre. Cette dernière nous donne l'impression de surchauffer et de ne plus répondre à nos vives sollicitations… sans pour autant avoir un effet « escalier » lors de la prise d'angle.
ET LA PLUIE DANS TOUT ÇA ?
C'est une bonne surprise vu le taux d'entaillement. Même si il est modeste les sillons sont bien faits avec un rainurage beaucoup plus présent au centre jusqu'à aller au quasi-slick sur les extrémités ? Normal me direz-vous, des angles de plus de 30° sont quasi inconnus sous l'eau.
BILAN
Mise en température rapide, comportement correct sous la pluie le Michelin Power SuperSport offre un bon ratio performance/ longévité.
Sans faille durant 1 500 bornes l'arrière perdra un peu de grip sur les grosses accélérations en courbe tout en étant prévenant.
Il faudra passer 3 000 bornes pour une perte réellement notable en stabilité sur l'angle limitant la confiance que l'on peut mettre en lui. La raison ? Une zone bi-gomme qui a eu trop chaud sur sa partie externe, normale nous ne lui avons rien épargné…
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération