2. Essai - Moto Guzzi Stelvio 1200 8V: un maxi-train au large potentiel.
Le manufacturier de Mandello di Lario a choisi les routes sinueuses plus ou moins roulante de Toscane pour nous monter ce que la Stelvio a dans le ventre. Entre bitume façon tapis de billard et revêtement usé par le temps, le terrain de jeu transalpin sera le théâtre idéal pour cet essai…
PAS SI GROSSE QUE ÇA
Une hauteur de selle réglable passant de 820 à 840 mm, un poids à sec affiché à 251 kg (en version 8V), on ne peut pas dire que l'italienne face partie des petits gabarits. Pourtant après quelques tours de roues on oublie rapidement son volume généreux.
Tableau de bord bien éclairé, lisible et complet, à la navigation instinctive, prise 12 volts en façade (une seconde se cachant sous la selle passager), le poste de pilotage, au même titre que les commodos, se veut fonctionnel. Seule manque à l'appel une commande électrique permettant de jouer sur la hauteur de bulle, uniquement réglable manuellement.
Ergonomiquement rien à signaler : levier d'embrayage et de frein réglables pour bien tomber sous les mains, rétroviseurs bien implantés, guidon suffisamment large au cintrage invitant au voyage, la dernière évolution de la Stelvio est faite pour le touring.
Une fois assis sur la selle suffisamment rembourrée pour laisser tranquille vos hémorroïdes même après plusieurs centaines de kilomètres, on se laisse séduire par un assemblage précis et une finition soignée agréables aux yeux. On est positivement surpris par la largueur maîtrisée de l'embase du réservoir pourtant généreux qui ne mettra pas à mal vos adducteurs au fil de la journée. Enfin, on apprécie l'assise réglable qui permettra d'avoir les pieds bien à plat, les béquilles latérale et centrale et un petit emplacement sous la selle permettant d'embarquer un bloc disque et un pantalon pluie soigneusement plié.
GOOD VIBRATION
Une simple pression sur le bouton rouge et le Quattrovalvole libère ses vibrassions magiques et c'est sous un tremblement agréable que le bicylindre nous emmène vers des courbes roulantes.
Facile, la prise en main est quasi immédiate, donnant l'impression de connaître la moto à l'heure où l'on fait à peine connaissance.
La boîte de vitesse se montre douce et précise sans faux point mort, acceptant sans broncher le passage des 6 rapports à la volée. Agréable, le bicylindre en V se montre plein sur toute sa plage d'utilisation offrant en bonus des petits vibrations jamais désagréables. Au contraire on ne peut qu'être content de l'absence du côté parkinsonien du 4 temps et il faudra pousser les 1 151 cm3 haut dans les tours pour ressentir des vibrations au niveau des pédales.
Arrivant à mettre son pilote en confiance, c'est dans un bon rythme que nous entamons les courbes rapides ou les virolos plus serrés qui sont avalés en toute facilité, faisant oublier le poids de la Guzzi.
Bien aidés par un embrayage conciliant, les lacets sont passés sans forcer outre mesure et c'est uniquement sur les passages au pas que la moto avoue sa surcharge pondérale.
GAZ
Reprenant suffisamment bas, le berlingo ne vous obligera pas à rétrograder, pour le plus grand plaisir des fainéants du changement de vitesse, tout en permettant des montées en régime vraiment sympas.
Même si les 105 chevaux (à 7 250 tr/ min) du moulin ne sont pas des plus joueurs, ils se sont montrés amplement plaisants durant la totalité de notre essai routier en permettant même de vous sortir d'un mauvais pas d'une simple rotation de la poignée droite à la réponse immédiatement. Facile à inscrire en virage, l'italienne va où votre regard la mène sans avoir besoin de la forcer, la rendant réellement agréable au quotidien. Sentiment qui pourra être critiqué par vos genoux à cause d'un dégagement de la chaleur par l'arrière très (trop) présent… cet été, ça promet d'être chaud. Et c'est dans la plus grande impatience que vos jambes attendront le retour du froid…
Pensé pour toutes les balades, le maxi-trail acceptera les incursions sur chemins roulants et même s'il n'hésitera pas à vous rappeler son poids lors des passages lents, vous pourrez compter sur une position debout bien pensée et un guidon suffisamment large pour une bonne maniabilité…
RIEN À REDIRE
Bien suspendue, la Stelvio 1200 8V peut compter sur une fourche Marzocchi (réglable dans tous les sens) qui prend son rôle au sérieux.
Traduisant parfaitement les informations de la route, la fourche inversée de 45 mm (contre 50 mm par le passé) se montre confortable à l'usage, absorbant aussi bien les raccordements mal faits du bitume que les irrégularités de la route. Sérieux sans pour autant être irréprochable, le mono-amortisseur arrière (tout aussi réglable) préfèrera le passage des grandes courbes à vitesse modérée plutôt qu'à fond de balle et ne se privera pas de vous le faire remarquer par quelques louvoiements.
Côté freinage, rien à redire. Le système Brembo à 4 pistons opposés pour l'avant et à 2 pistons parallèles pour l'arrière fait honneur à sa réputation et n'a jamais pu être accusé de faiblesse, même durant les descentes de col offrant un bon feeling et une bonne endurance.
Il en sera de même de l'ABS optionnel désactivable qui se déclenche convenablement sans abuser pour autant. Loin d'être excessif, il prend le relais uniquement sur les gros freinages et, associé aux double disques flottant de 320 mm pour l'avant et fixe de 282 mm pour l'arrière, sera sans conteste un allié précieux au cas où...
La protection retravaillée gagne en efficacité et préservera vos cervicales sans besoin de faire un tour chez l'osthéo après une longue balade rythmée. Il est cependant dommage que les changements de position de la bulle se fassent encore à la main, vraiment pas pratiques, d'autant plus que la manipulation en dynamique est mission impossible sauf si vous vous appelez Monsieur Phelps…
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