Essai - Peugeot 208 1.2 Puretech 75 : citadine, mais pas plus
La nouvelle Peugeot est, avec la Clio 5, une des stars de l'année 2019. Sans conteste. C'est pourquoi nous l'avons déjà essayée à plusieurs reprises, dans différentes versions. C'est au tour de celle dotée du plus petit moteur essence de passer sur le gril. Alors ? Toujours aussi polyvalente la 208 ?
Sommaire
Note
de la rédaction
12,6/20
Note
des propriétaires
En bref
Plus petit moteur essence de la gamme 208
75 ch, 118 Nm, 4,1 l/100 km; 93 g de CO2/km
Deux finitions seulement
À partir de 15 500 €
La Peugeot 208 de première génération a toujours joué l'éternelle seconde sur le podium des ventes en France. Avec cette nouvelle génération, qui a les dents qui rayent le parquet (et ça se voit esthétiquement), Peugeot compte bien arriver à voler la vedette à la Renault Clio, puisque c'est bien elle qui truste la première place depuis des années. Cela dit, ce n'est pas gagné, car cette dernière est fort aboutie, et a déjà remporté son premier comparatif contre une sochalienne qui fait payer cher sa montée en gamme.
La 208, un modèle très important pour Peugeot, puisque c'est la meilleure vente du constructeur toutes gammes confondues, en est donc à sa seconde génération. Nous l'avons déjà essayée dans plusieurs versions, vous pourrez en retrouver ici les essais, y compris dans sa très attendue déclinaison électrique e-208.
Mais nous prenons en main aujourd'hui la plus petite des motorisations essence, le 1.2 Puretech, dans sa seule version atmosphérique, qui développe 75 ch.
Destinée à proposer un prix d'appel (à partir de 15 500 €), cette 208 n'existe que dans les deux finitions les plus basiques de la gamme, la Like et la Active, facturée, elle, 17 500 €. C'est cette dernière dont nous disposions pour notre essai.
Par rapport à l'entrée de gamme, elle propose en plus les feux de jours à LED en forme de crocs, qui prolongent les optiques, et qui signent une identité visuelle très marquée, qui peut ne pas plaire à tout le monde. Elle adopte aussi un bandeau de feux noir laqué sur le hayon, une calandre avec marquage à chaud chromé, des coques de rétroviseur couleur caisse et un intérieur avec placage "slush" et décor façon carbone. Autant d'éléments dont l'entrée de gamme Like ne dispose pas. Mais par contre, elle est dépourvue des élargisseurs d'aile noir brillant que l'on retrouve sur les finitions les plus huppées GT Line et GT (pour la e-208 uniquement). Absence que certains trouvent bienvenue, quand d'autres préfèrent leur présence. Enfin, elle dispose de jantes en tôle plus enjoliveurs de 16 pouces, quand la Like est en 15 pouces.
Pour le reste, la 208 opus 2, il faut le reconnaître, a une sacrée personnalité esthétique. La calandre est expressive, les optiques avec les feux de jour de style "défense de morse" font immanquablement penser à la grande sœur la 508. Et même si c'est trop pour certains, le dynamisme et l'effet waow sont au rendez-vous. Le profil est élancé, car la 208 a grandi, et mesure désormais 4,06 m (+ 9 cm), tandis que la hauteur est 3 cm moins importante. Plus râblée donc la sochalienne. Et la poupe adopte, comme sur la 508 une nouvelle fois, un bandeau traversant noir, qui relie des feux arborant les trois griffes désormais classiques du constructeur au lion. Et en couleur jaune, ou rouge comme celle de notre essai, elle attire énormément les regards des passants.
Un habitacle moderne et bien fini
Dans l'habitacle, place à la modernité. Le i-Cockpit est reconduit, avec son petit volant, son instrumentation haute et son écran central tourné vers le conducteur. Mais nouveauté, le combiné peut être 100 % numérique et avec effet 3D. Seulement, c'est uniquement à partir de la finition Allure, à laquelle ce moteur n'a pas droit. On retrouve donc dans notre monture d'essai de classiques compteurs à aiguilles (celle du compte-tours est toujours inversée), et un petit écran 3,5 pouces pour l'ordinateur de bord.
De même, l'écran central, de 10 pouces maximum en finitions GT Line et GT, est ici réduit à 7 pouces, mais il intègre tout de même la fonction "Mirror screen" (Apple Car play, Android Auto et Mirror Link), refusée à la finition Like (qui ne dispose que d'un écran 5 pouces noir et blanc).
Le dessin et la présentation sont très semblables à ceux de la 508. C'est complètement dans l'air du temps, bien assemblé, et les matériaux sont de bonne qualité, sauf au niveau des contre-portes, qui sont en plastique dur et brut. Par ailleurs, l'ambiance est fort sombre, et il est impossible de choisir des placages clairs ou colorés, contrairement à la Clio 5 ou à la Polo par exemple, qui sont bien plus personnalisables. De même, la 208 "2" perd l'avantage que la première génération avait sur la Clio 4 en termes de finition, car la "5" s'est aujourd'hui largement améliorée, au point de faire encore un tout petit peu mieux que la citadine de Sochaux (contre-portes en plastique moussé).
Si vous hésitez entre la 208 et la Clio, vous aurez donc le choix entre d'un côté la technologie et la modernité, en plus d'un petit côté sportif, et de l'autre une ambiance plus zen et encore mieux finie. La 208 propose en tout cas un package super réussi. La Polo est possiblement plus gaie mais 100 % plastiques durs, tout comme la C3.
L'habitabilité ne profite pas de l'augmentation des cotes pour s'améliorer, et les places arrière sont donc tout juste correctes pour deux adultes, voire 2 adultes et un enfant. L'accessibilité à la banquette est moyenne, vu la ligne de toit légèrement plongeante, mais ce n'est pas une catastrophe. Par contre, on est déçus du volume de coffre. Il cube 265 litres en norme VDA, quand la Clio est à 340 litres selon la même norme, et la Polo 351 litres. De plus, la banquette, lorsqu'elle est rabattue, forme une énorme marche qui empêche de charger facilement des objets volumineux. C'est dommage, d'autant qu'aucun plancher de coffre réglable n'est prévu pour pallier ce défaut.
Un 1.2 Puretech 75 bon en ville, à la peine en dehors
Venons-en maintenant au cœur de cette version, la moins puissante de la gamme. Elle utilise le bloc 3 cylindres 1.2 Puretech, dans une déclinaison de 75 ch et 118 Nm, nous l'avons dit plus haut. Côté chiffres, elle est donnée pour 174 km/h en vitesse de pointe, un 0 à 100 km/h en 13,2 secondes, et une consommation mixte de 4,1 litres selon la norme NEDC corrélé, ce qui correspond à 93 grammes de CO2 rejetés par km.
Dans les faits, et même s'il ne manque pas de bonne volonté, ce moteur est insuffisant pour envisager sereinement de longs trajets autoroutiers. Ses performances sont certes correctes pour la puissance, mais les reprises en 4e ou 5e vitesse sont laborieuses, déjà à vide avec le seul conducteur à bord. Alors imaginez avec famille et bagages. Le 3 cylindres s'essouffle à haut régime, et la 208, ainsi motorisée, semble lourde, alors qu'elle est au contraire plutôt légère, avec tout juste une petite tonne à vide. Pour obtenir un semblant de peps, il faut rétrograder. Fort heureusement, la commande de la boîte à 5 vitesses est agréable, ce qui représente une amélioration par rapport à la précédente 208.
Finalement, le terrain de jeu de la 208 1.2 Puretech 75, c'est la ville. En effet, elle exprime son plein potentiel en zone urbaine. Les 3 premiers rapports suffisamment courts suffisent à la déplacer sans qu'elle semble manquer de puissance, et son bon diamètre de braquage (10,4 m) lui permet de se faufiler aisément. Par contre, son stop and start est un peu envahissant et provoque de gros tremblements à l'arrêt du moteur. On s'y fait et on est heureux de gagner quelques décilitres de consommation, mais cela reste désagréable. On peut bien sûr le désactiver.
Le confort sur les pavés et dos-d'âne est de bon niveau. C'est ferme mais jamais tape-cul. Le constat est d'ailleurs le même sur route et autoroute, où cette 208 "petits bras" affiche les mêmes qualités que ses sœurs plus puissamment motorisées.
Elle est donc confortable en toutes circonstances, mais ferme sur ses appuis (moins toutefois que les versions GT Line et leurs jantes de 17 pouces, et moins aussi que la précédente génération). Cela permet de ménager un très bon compromis en termes de tenue de route et de dynamisme. La direction est précise, assez directe, informative, bref, réussie. Et elle agit sur un train avant hyper accrocheur, qui permet de placer la voiture au millimètre en courbes. Un vrai plaisir, face à des rivales plus neutres de comportement. Alors bien sûr, avec 75 ch seulement sous la pédale, difficile de parler de tempérament joueur, mais on sent que le châssis s'y prête bien, comme sur l'ancienne génération, tout en restant hyper sûr.
Le freinage n'appelle aucune critique, l'insonorisation est remarquable, au point que l'on oublie que c'est un 3 cylindres qui officie sous le capot. Ce dernier est d'ailleurs bien équilibré et vibre assez peu, même si plus qu'un 4 cylindres évidemment.
Enfin, la consommation est une mauvaise surprise. Il était entendu que les 4,1 litres officiels seraient difficilement atteignables, mais le fait de devoir tirer sur le bloc pour obtenir un tant soit peu d'allant a fait s'envoler le chiffre indiqué par l'ordinateur de bord. Bilan, sur un parcours varié représentatif de toutes les situations de conduite, 6,9 litres. Soit à peine moins que la version 1.2 Puretech 100 que nous avons essayée précédemment, qu'il est moins nécessaire de cravacher pour avancer. À mettre aussi sur le dos d'un moteur neuf et non rodé complètement, mais c'est tout de même, comme souvent, décevant.
Un équipement correct, pour un prix un peu élevé
Au chapitre équipement, nous avons déjà énuméré ce qui distingue cette finition Active du bas de gamme Like. Pour le reste, la dotation est correcte, mais fait l'impasse sur tout ce qui est technologique, comme le i-Cockpit 3D, le pack Safety + (avec freinage d'urgence automatique avec reconnaissance des piétons de jour comme de nuit), ou le grand écran 10 pouces. Mais elle intègre tout de même 6 airbags, les feux à allumage automatique, la reconnaissance des panneaux et l'alerte de franchissement de ligne, l'alerte somnolence, le freinage d'urgence automatique en cas de détection d'obstacle, le régulateur/limiteur de vitesse, la climatisation manuelle, les vitres électriques avant séquentielles, les rétros électriques, l'écran tactile 7 pouces avec Android Auto et Apple Car play, un port USB sur la console centrale, l'autoradio 6 haut-parleurs BlueTooth.
On peut agrémenter l'ordinaire avec quelques options comme le pack Safety + (500 €), le radar de recul (250 €, 510 € avec la caméra de recul), la roue de secours (120 €), les jantes alliage (entre 400 € et 520 €), la peinture métallisée (550 € ou 750 € selon la teinte), le démarrage sans clé (200 €), les sièges chauffants (200 €), le rétro intérieur électrochromatique (qui vient avec les 4 vitres électriques et les rétroviseurs extérieurs rabattables, 300 €), la navigation connectée 3D (900 €), la radio numérique terrestre (250 €).
Proposée à 17 500 € hors option, cette 208 apparaît tout de même comme positionnée haut niveau tarif. Seule la Polo est encore plus chère. Mais une Clio à équipement également sera quelques centaines d'euros plus abordable et une Ford Fiesta sera carrément donnée (2 000 € de moins).
Il faut croire qu'elle compte sur son look sans compromis et ses prestations dynamiques pour convaincre. Deux arguments qui sont, il est vrai, des points forts.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,05 m
- Largeur : 1,74 m
- Hauteur : 1,43 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 311 l / 406 l
- Boite de vitesse : Méca. à 5 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 93 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Juin 2019
* pour la version II 1.2 PURETECH 75 S&S ACTIVE.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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