2. Essai Rieju RS3 Naked 125 cm3 : des progrès considérables
Nous avons pris la direction de la Catalogne pour faire plus ample connaissance avec notre hôte du jour. Rien de mieux que d'aller directement à la source (autrement dit à l'usine) pour récupérer nos véhicules avec lesquels nous effectuerons une bonne journée d'essai mêlant les portions rapides et les routes de montagne si caractéristiques de cette région. Présentation…
roadster caractériel
''C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes'', un proverbe qui sied à merveille à cette RS3 naked ! la firme espagnole s'est appuyée sur la base sportive RS3 pour concevoir cette version dénudée tout en ayant à l'esprit de venir concurrencer la KTM Duke 125 (dont les ventes ont atteint les 1447 unités en 2012). La sulfureuse sportive s'est séparée de l'ensemble de ses carénages, et cette version naked a conservé l'intégralité du bloc arrière (feu stop à diodes et selle passager). Cependant, quelques petits réajustements La proue accueille une tête de fourche que l'on retrouve en général sur les grosses cylindrées, dommage que la pièce ne soit pas plus proéminente car le regard se fige instinctivement sur les imposants fourreaux de fourche laissés bien apparents. Dans un souci du détail, le sabot moteur arbore des dimensions adaptées, tandis que le réservoir dévoile une silhouette anguleuse aux arêtes prononcées, l'homogénéité de la ligne générale est là . Bien visible, le cadre double tube triangulaire en acier reprend dans sa partie supérieure les mêmes codes couleurs que sur le reste des plastiques. La recette fonctionne à merveille car il faut bien avouer que l'ensemble jouit d'une qualité de fabrication et de finition irréprochable : le mariage des plastiques demeure impeccable, de même que les visseries et les différentes soudures ne présentent aucune faute de goût. Les jantes de 17 pouces, vêtues de noires et frappées du logo RS3 prouvent la bienveillance des ingénieurs à vouloir proposer un produit abouti tout en gardant une politique de prix contenu. Outre son faible gabarit, la tête de fourche aurait mérité la fixation d'un mini saut de vent fumé pour parfaire le look. D'un point de vue équipement, la RS3 Naked va à l'essentiel, et dit halte au superflu : en effet, le tableau de bord, réduit à sa plus simple expression propose deux cadrans. L'un à aiguille affiche le régime moteur alors que le deuxième digital annonce la vitesse, l'horloge et la température moteur mais pas de jauge à essence, seul le témoin de réserve vous indiquera le moment de passer à la pompe. Le réservoir d'une contenance de 12 litres s'ouvre grâce à la clé de contact, sa monte sur charnière facilitera les phases de ravitaillement en carburant. Enfin pour clore ce chapitre équipement, la RS3 se dote d'une béquille latérale à rappel automatique pour le stationnement. Peu pratique au quotidien, il convient de signaler également une longueur bien trop courte une fois déployée, et qui pourra engendrer à la moindre mauvaise manipulation la déstabilisation du véhicule et entraînera à coup sur la chute. Un défaut très gênant que nous avons fait immédiatement remarqué au staff de la marque qui au fil de la journée nous a assuré remédier à ce problème.
Culminant à 845 mm de hauteur, la selle s'enjambe non sans mal pour les gabarits de petite taille, inutile de vous dire que votre serviteur ne fut pas très à l'aise car il devient impossible de poser les pieds à plat sur le sol. Le guidon bracelet vu sur la sportive laisse place à un guidon extra large coincé entre deux pontets en aluminium. Il en résulte une position de conduite très penchée vers l'avant, les bras tendus. Une sensation peu agréable à laquelle les pilotes de petits gabarits devront s'habituer avant de prendre la mesure du véhicule. Bien entendu, l'adaptation demandera nettement moins de temps pour les plus grands. Sans montrer un confort digne d'un cinq étoiles, la selle procure tout de même une bonne assise, à contrario, les passagers se contenteront d'un espace restreint pour pouvoir envisager les longs trajets.
partie cycle solide et moteur Minarelli
Il faut reconnaître que cette RS3 séduit par sa plastique attrayante, et comble de bonheur, elle s'accompagne d'une partie-cycle haut de gamme et quoi de mieux que les routes aux virages incessants de la catalogne pour tester la vélocité de l'ensemble châssis/moteur : la suspension avant se greffe d'une fourche inversée ø 41 mm stickée Paioli. La pose d'un tel matériel procure au train avant une précision chirurgicale, associé à des jantes 17 pouces ce qui renforce l'aspect sécuritaire. Les pneus Michelin Pilot Sport (première monte) aident grandement à trouver le bon grip sur les routes où les gravillons pullulent sur un tarama au revêtement parfois douteux. Même constat à l'arrière où le bras oscillant en aluminium cache un amortisseur mono-shock à gaz séparé réglable. L'ensemble se veut vraiment rassurant aussi bien à l'approche des longues courbes rapides que pour les virages serrés. En plus d'être esthétique, le système de freinage participe à la sécurité : le disque pétale avant de ø 300 mm, mordu par un étrier double piston en position radial freine correctement les 120 kilos de la RS3. Le feeling au levier s'avère correct mais il faudra accentuer une pression plus forte en cas de freinage d'urgence. La motorisation est bien connue, Rieju table sur la continuité grâce à un partenariat solide entre la firme espagnole et Minarelli (filiale de Yamaha). Le cadre double tube triangulaire en acier à double poutre renferme le ''bouillonnant'' monocylindre 4 temps coiffé de 4 soupapes à refroidissement liquide Minarelli. Cubant à 125 cm3, il développe la puissance maxi de 15 chevaux et s'octroie une alimentation à l'ancienne puisque l'injection cède la place à un carburateur Keihin CVEK ø 30. Les mauvaise langues diront que 15 chevaux ne suffisent pas à tracter les 120 kilos de la bête dans les routes de montagne. Et bien, ils ont tort, le bloc diffuse la puissance à tous les régimes, même en montée. Couplé à une boite 6 rapports, les rétrogradages intempestifs ne seront pas nécessaires. Bien étalonnée, les rapports se passent avec précision même si quelques claquements lors des passages se sont fait entendre. Annoncé comme peu gourmand en carburant, notre galop d'essai d'une journée ne nous a pas permis de réaliser une consommation réelle. En revanche, la portion rapide effectuée lors de notre retour vers l'usine a rendu le verdict concernant la vitesse maxi : 122 km/h ! une vitesse de pointe honorable pour la catégorie démontrant la vélocité du propulseur.
Photos (21)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération