2. Essai - Royal Enfield Hunter 350 (2022) - Toujours plus de caractère sur route.

Une pression sur le bouton du démarreur et le « poum-poum-poum », signature du monocylindre longue course Royal Enfield se fait entendre. Très docile et souple d’utilisation avec sa douce boîte de vitesses (identique à celle de la Meteor/Classic 350), vous comprenez rapidement que ce moulin sera un allié en ville. Sur le dernier rapport en cinquième, il est ainsi possible de reprendre dès 40 km/h sans que la mécanique hoquette. Un bon point, d’autant plus qu’avec 181 kg sur la balance et un bon rayon de braquage, le gabarit de la machine donne aussi le change dans les ruelles. Facile à emmener et agile à basse vitesse, la Hunter est faite pour se faufiler dans le flot de la circulation ; et dieu sait qu’à Bangkok, même en roulant de nuit comme nous avons aussi pu le faire, il y avait matière à cela ! Dès lors, la partie cycle qui dispose d’une fourche télescopique plus souple dans ses réglages que les doubles combinés d’amortisseurs, nivelle correctement la majeure partie du relief. Seuls les gros chaos de la chaussée, feront enfin ressentir à la longue la relative fermeté des suspensions arrières, sans que cela ne soit rédhibitoire pour vos lombaires.

Plus tard dans la soirée, à mesure que la circulation se dissipe nous pourrons augmenter le rythme pour exploiter au mieux les 20,2 ch à 6 100 tr/min du moulin. Si mécaniquement, celui-ci reste identique au moteur de la Meteor et de la Classic 350, Simon Warburton nous confie que « ses réglages d’allumage et d’arrivée d’essence évoluent eux légèrement, pour améliorer un peu la réactivité de ce monocylindre à l’accélération. » Dans les faits, si les montées en régimes restent raisonnables dans l’ensemble, ce moteur délivre en revanche sa puissance de manière enjouée avec d’agréables envolées de caractère haut dans les tours. Sans compte-tours, il est ainsi difficile de décrire précisément sa courbe d’accélération. On note cependant que son onctuosité bas dans les tours, sera remplacée passée 60 km/h sur le troisième rapport, par un certain regain de tempérament et une courbe qui devient alors plus exponentielle jusqu’à la zone rouge.

Légèrement plus rageur mais avec toujours aussi peu de vibrations mécaniques (merci l’arbre d'équilibrage primaire !) que le mono de la Classic 350, ce moteur vous pousse ainsi à un peu plus tartiner - toutes proportions gardées - pour arriver plus rapidement aux limites du châssis. Dès lors, la partie cycle assure globalement un certain confort, pour peu que vous ne la poussiez pas trop. Un essai hors de la mégalopole asiatique, nous aurait ainsi permis de rentrer un peu plus dans le détail à ce sujet, mais la Hunter paraît dans l’ensemble plus disposée aux balades pépère entre amis, qu’aux petites arsouilles du dimanche pour garder toute sa précision de trajectoire en courbe. Reste au final, à aborder la question du freinage qui utilise les mêmes éléments que la Classic 350, montés ici sur une jante avant de 17’’. En résulte ainsi, un feeling bien différent au guidon avec une certaine attaque à la poignée et une correcte puissance qu’il faudra cependant aller chercher avec de la poigne. Bon point enfin pour le frein arrière, qui s’avère assez présent et puissant malgré un ABS trop sensible.