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2. Essai Suzuki SV 650 2016 : ça se passe à l'intérieur

Essai Suzuki SV 650 2016 : le retour aux sources

Au matin après avoir minutieusement fermé les écoutilles et m'être préparée a affronter la pluie, il était temps de prendre en main cette nouvelle SV. À bord, on ressent de suite le travail d'ergonomie effectué par les ingénieurs, l'étroitesse de la selle permet d'avoir bien les pieds à plat et les genoux légèrement fléchis pour un mètre soixante-dix. Idem pour le passager, le galbe de la selle permet d'être assez bien installé sans avoir les genoux dans les oreilles, mais il manque en revanche de quoi se tenir convenablement et l'ensemble risque de faire mal au derrière sur les très longs trajets.


Essai Suzuki SV 650 2016 : le retour aux sources


La position est naturelle, plutôt droite, le guidon est bien ajusté, les rétroviseurs laissent bien apparaître la route et non les coudes. La manipulation à l'arrêt en revanche laisse songeur, les 197 kilos tous pleins faits laisse cette impression que la répartition des masses demande à être encore travaillée. Sans être handicapant, des petits bras risqueront de peiner dans une pente ou un dévers.


Au démarrage, on retrouve le son rauque du Twin. Ceux qui ont connu les anciennes générations de SV sauront de quoi je parle. Le « ronron » berce et il donne envie de voir ce qu'il a dans le ventre. Il faudra quand même compter sur un levier d'embrayage dur qui donnera mal à la main en ville. La prise en main est plutôt facile, le "Low RPM Assist" fait parfaitement son travail et on s'y habitue extrêmement vite tellement c'est plaisant. Au final, les premiers kilomètres nous montreront à quel point le SV se révèle facile, pas seulement pour un permis A mais aussi pour l'usage quotidien d'un motard expérimenté.


Direction, les montagnes avec un temps pluvieux et une route détrempée. Rien d'insurmontable jusque-là, mais c'était sans compter la monte de pneus, des Dunlop Qualifier, qui se révéleront être un enfer sur le mouillé dès que l'on prend un tant soit peu d'angle. Pensant au départ qu'il s'agissait de la route ou du comportement de la partie cycle de la moto, les espaces secs (ou tout du moins, moins humides) révéleront qu'il s'agit bien des pneumatiques. Car à basse et à haute vitesse sur routes sèches, la partie cycle ne sourcille pas d'un poil, seul le roulis du vent dans le casque et les épaules viendront agiter la moto à haute vitesse. Ouf !


Essai Suzuki SV 650 2016 : le retour aux sources


En revanche, le moteur se sent comme à la maison, les reprises franches et rauques sont un bonheur (même sous la grêle !) et peu importe le rapport. Il en devient même inutile de tricoter avec les vitesses dans les passages très viroleux, il suffit de se laisser porter par le frein moteur en entrée de virage et de rouvrir en sortie sans craindre les à-coups. Il suffit de monter en haut régime pour entendre le moulin se réveiller et émettre un bien rauque comme on aime. On aurait pu avoir peur de la mise en place de la norme Euro4, mais le travail de Suzuki est au final une bonne surprise et le bicylindre n'a rien perdu de ce qui fait son succès depuis plus d'une décennie. Et malgré ses relances franches, pas à un seul moment dans la journée on se sent trahie, ni mise en défaut. Nous sommes convaincus que c'est ce qui fera la base du succès de ce modèle.


Comme expliqué plus haut, l'analyse de la partie cycle a été particulièrement fastidieuse entre le mauvais temps et les pneus. Les portions propres nous ont quand même montré que le SV a un comportement homogène et dynamique. Il est facile de corriger des trajectoires optimistes et les changements d'angles sont empreints de fun. Au final, l'ensemble chassis/moteur se marie parfaitement. D'ailleurs l'équilibre des suspensions n'y est pas étranger. Le savoir-faire de Suzuki est encore bien en vie et mon dos le remercie, surtout dans les nids-de-poule !


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Reste le freinage, le montage Nissin 2 pistons est progressif et a un bon ressenti sous le levier, mais manquant de mordant. Il suffira amplement pour les motards qui ont tendance à anticiper et sur un rythme coulé, mais sera insuffisant pour les énervés.


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