2. Essai Triumph Speedmaster : apologie de la promenade
Qui dit conjonction d’un guidon déporté, long, et d’une grosse roue à l’avant, dit aussi direction lourde. C’est bien le cas les premiers temps, on oublie ensuite rapidement le phénomène. Au moins la Speedmaster est-elle bien posée au sol ! C’est moins précis, mais ça encaisse mieux les nids de poule que les sillons dans la route. Enfin si l'on accepte de sentir la suspension raide taper un peu dans le bas du dos et dans les bras. La position du mono-amortisseur, placé longitudinalement sous la selle ferme, ont du bon pour la tenue de cap, moins pour le confort. Dans un flot de circulation, il faut par contre se méfier des rétroviseurs. Placés haut, certes, leur tige est aussi large que leur miroir peut être riquiqui. Ça passe.
Sans détour, la Speedmaster revendique de ne pas être une grosse rouleuse. La position de conduite impose d’arque-bouter le dos, tandis que les fesses s’avancent sur une selle résolument ferme. De quoi se demander où est passée la douceur environnante ressentie précédemment. On se console de l’engourdissement occasionné en bougeant un peu et en savourant les passage des 6 rapports. Histoire d'échapper au dégagement de chaleur des cylindres également. L'arrière des cuisse le sentira passer, sans parler des jambes du passager. La boîte, assez lente, douce et onctueuse « comme une motte de beurre » (breton plus que grand breton ?) correspond parfaitement à l’esprit de la moto. Quant au ratio des vitesses, disons le tout de go, rouler à 80 km/h sur les nationales ne sera pas des plus agréable au-delà du 4ème rapport. La 5e pourra s’en contenter, certes, mais sa suivante, une sur-multipliée, sera bien moins agréable. Le bicylindre est souple, oui, mais pas suffisamment, sa sonorité réprobatrice vous en convaincra. Les deux échappements et les sensation mécaniques (pulsations moteur) garantissent par contre un plaisir profond et viscéral. Attention à bien choisir votre casque : la résonance occasionnée s’accommode assez mal de certains intégraux.
Ce que l’on appréciera particulièrement au guidon de la Speedmaster ? La balade. Fut-elle gentiment rythmée. Du fait de la pression de l’air, d’une position basse sur la route, la sensation de vitesse est rapidement amplifiée. Aller vite est subsidiaire, tandis que l’on profite de l’essentiel. Les trajectoires s’adaptent à l’élargissement naturel induit par la direction, et l’on se surprend à sortir les épaules en ouvrant légèrement le genou. Souvenez-vous, le petit côté Mc Queen évoqué en préambule. Là aussi, c’est agréable. Tout comme le freinage sur lequel on peut compter. Du moins à l’avant. Une fois encore, les pneumatiques Avon semblent moins adaptées à la performance qu’au look. Pour résumer ? L’ABS arrière se déclenche assez facilement. On n’hésite dès lors peu à freiner du levier droit, de manière à la fois plus puissante et plus précise. De ce point de vue, on est dans la modernité la plus totale.
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