2. Essai Triumph Tiger 1200 XCa 2018 : ton pote de voyage

En Espagne, il fait toujours beau ! Si, Si on vous jure ! Mais, là on se demande ce qu’il s’est passé mais le temps n’a pas été avec nous sur cet essai. Il s’est soldé par une conciliation entre les grosses averses et les accalmies. Passer de routes sèches à détrempées en 10 kilomètres. Au moins, il aura été testé dans toutes les conditions ce Tiger, et pour la session Off-Road, ici pas de jaloux, c’était mouillé partout.

Et comme si cela sonnait comme une habitude lorsque nous prenons en main ce genre de gabarit de machine, on regarde le poids : 248 kilos en état de marche, bon ok. Largeur de selle : c’est assez large mais ça peut encore se gérer pour un mètre soixante-dix avec une selle en position basse, en dessous, il vaudra mieux taper dans l’option selle ultra-basse et surtout les manipulations à l’arrêt et sa répartition des masses et bien à plat, le Tiger se gère très bien, mais une petite montée, il va falloir sortir les bras. Votre seul allié sera de bien avoir les pieds à plat. Pour les grands costauds, pas de difficultés à signaler.

À bord de la XCa, la selle est très accueillante et on se voit très vite partir en voyage, surtout avec le soin apporté par la marque sur ce domaine, comme la présence de nombreux points d’accroches, des éléments à risque (boîtier liquide de frein, feux additionnels) mis à l’abri par des caches en métal ou bien un vrai sabot en métal qui recouvre tout le moteur. Il faudra quelque temps pour s’adapter à manipuler le tableau de bord et par moments chercher ce dont vous avez besoin, comme par exemple le réglage de la bulle qui se situe dans les menus. Il ne sera pas rare non plus de confondre en roulant, le pad du menu et celui des clignotants. Heureusement, il y a un accès direct pour les 6 maps avec un affichage par pictogramme ou le démarrage des éléments chauffants.

La clé dans la poche et hop on démarre. La sonorité de l’Arrow est plutôt discrète, mais qui se révélera très plaisante dans les tours avec un son rauque et bien rond. On aime, d’autant plus qu’il ne vous rendra pas sourd sur les longs trajets. L’ensemble des éléments tombent bien sous la main et les pieds et les leviers sont doux à l’utilisation.

Son poids s’efface assez vite après les premiers tours de roues et se montre plutôt facile à basse vitesse même si la circulation en ville n’est pas son point fort, gabarit oblige. Mais le Tiger est fait pour les grands espaces, l’aventure, les grandes traversées… Et l’autoroute. Car oui, malgré tout le motard aussi aventureux qu’il soit, passera forcément un jour ou l’autre par la case autoroute. Et dans ce cas précis, le Trail fait honneur à la catégorie : la protection est excellente avec une bulle qui fait passer les flux d’air au-dessus du casque, des jambes bien protégées par la forme du réservoir et des mains plonger dans les pare mains qui protègent parfaitement de la pluie et du froid. Testé et approuvé sous la pluie et 7 degrés avec des petits gants d’été ! Le Tiger prend vite un rythme de croisière et soulage le pilote de la fatigue. Les suspensions électroniques font bien le travail, mais il faudra probablement les ajuster à votre besoin. Le moteur est volontaire et relance en douceur mais franchement quand on a besoin de dépasser. A tester donc en duo avec une armée de bagage maintenant.

Mais le trois cylindres se révèle sur les routes à virages. Avec une belle allonge, il ne nécessite pas de changement de rapport à chaque courbe et si l’on conjugue ça avec son couple présent partout, il devient vite un bonheur à exploiter. Le mode pluie, offre plus de souplesse à l’ouverture des gaz ce qui vous empêchera de faire des jolies virgules (le TC veille), le mode Road et Sport en revanche sont similaires et donnent une vraie sensation de maîtrise de la puissance. Certains pourront regretter que les 140 chevaux apparaissent trop sages sur les relances en sortie de courbe à haute vitesse. Mais pour la catégorie il affiche des performances vraiment sympas.

L’ensemble de la partie cycle met en confiance, même sur des routes très glissantes. La gestion du TSAS peut perturber par moments sur le train avant, car pas mal d’informations remontent, voir trop, attention donc de bien choisir ses réglages. Sur un rythme un peu élevé, pensez à bien durcir les niveaux. Sur le sec et sur un rythme où il vaut mieux ne pas avoir de passager, il s’ancre en courbe sans sourciller, et même si un peu de lourdeur peut se faire sentir sur les changements rapides, il y a déjà de quoi s’amuser. Le transfert de masse est bon et on se surprend à vouloir toujours plus le titiller pour voir où il peut nous emmener. La boîte de vitesses bien étagée vient compléter une conduite qui devient instinctive. Well done !

Le freinage est pour nous l’un des plus gros points forts du Tiger, avec une attaque douce mais efficace, par à un moment vous vous ferez surprendre par un comportement brutal. Rien à dire de ce côté-là !

Un petit tour en Off Road

Une machine dédiée pour faire du chemin se devait d’aller taquiner la piste, pour mon plus grand bonheur personnel. Un changement de pneu plus tard pour passer sur des crampons et on part à l’assaut des grands serpentins sablonneux entre les montagnes espagnoles avec ce XCa.

Savant pertinemment que la majorité des Tiger ne mettront jamais une roue sur un chemin, il faudra déjà passer le cap du poids et du gabarit qui dissuade la grande majorité à essayer. Et pourtant avec mes petits bras, et passant sur le mode « Off Road », le Trail invite au jeu. Qu’on se le dise, il ne sera pas question de franchissement et de grimper des escaliers (quoiqu’il y ait toujours des téméraires), mais pour ce qui est de la pratique de la piste et de l’off-road soft, le Tiger est parfaitement à la hauteur. L’électronique gère les petits ratés et on se sent parfaitement en sécurité.

Faire des grandes traversées dans la poussière et le sable lui est parfaitement abordable et l’ajout du tableau de bord inclinable, la présence des repose-pieds crantés et une position ergonomique pour le pilote quand il est debout complète le tableau.