2. Essai Yamaha MT-03 2016 : l'agilité en première ligne

A bord, la position légèrement sur l'avant donne le ton, la MT-03 se définit comme un roadster sportif et il est temps pour nous de vérifier sur le terrain les nombreuses qualités écrites sur le papier (enfin sur la page web du constructeur).

Après une manœuvre rapide et facile pour mettre la moto dans le sens du départ, j'en profite pour écouter le bruit du moteur. Le travail de la sonorité à l'arrêt par Yam' est plutôt flatteur pour une petite cylindrée. Nous sommes loin d'un hurlement strident… Enfin… C'est ce que l'on peut penser avant d'avoir enclenché la première (on notera d'ailleurs une course d'embrayage très longue). Cette dernière est très curieusement conçue car dès l'ouverture des gaz, elle se met à hurler comme une zone rouge, jusqu'au ¾ de la plage de montée puis se calme. Cet effet n'est d'ailleurs pas du tout présent sur les autres rapports, bien au contraire avec un son plus rauque jusqu'à 6000 tr/min et ensuite vient la montée dans les aigus bien typiques de Yamaha. Rien de dramatique me direz-vous? En soi, non pas vraiment, sauf que ce fameux premier rapport ne lance pas vraiment la moto, il faudra très vite passer la seconde (plus vite que d'habitude). On conservera ainsi un bon élan, surtout en ville, et aussi ses oreilles.

La MT' se prend extrêmement vite en main et se montre docile, peu importe la plage d'utilisation. D'ailleurs, nous avons apprécié Les rapports très longs, le bicylindre qui offre des reprises franches et sans à-coups peu importe le couple, et cela évitera bien des surprises à un débutant. Pour quelqu'un d'expérimenté, on peut être surpris par le peps que la MT-03 propose avec l'envie sans cesse d'aller titiller toujours plus haut pour la pousser dans ses limites. Sur les portions viroleuses, ce ne sera d'ailleurs pas la puissance qui vous mettra à défaut, mais la taille des pneus. Il ne sera pas rare de sentir la machine tomber dès que l'on prend de l'angle. C'est d'ailleurs aussi que l'on sent que Yamaha a porté une attention particulière à la partie cycle. Très saine, souple, agile et sécurisante, elle suivra sans broncher un instant. Seul, les pilotes confirmés pourront reprocher à l'arrière de pomper sur les fortes compressions, mais ce n'est absolument pas son public.

Mais nous avons relevé que le travail moteur/châssis est parfaitement cohérent. Les jeunes permis auront déjà de quoi s'amuser un moment avant de s'ennuyer de la moto. Et si on a un style de roulage plutôt souple, et bien c'est jackpot avec le fun en plus.

Sur des portions plus roulantes ou sur voies rapides, la Yam' est à son aise. On notera la protection correcte en hautes vitesses et la position du pilote qui permet d'être légèrement surélevé par rapport à la circulation. Son agilité permettra de se faufiler dans la circulation dense sur les axes citadins et le confort permettra d'enchaîner les kilomètres sans trop de fatigue avec un bémol tout de même pour un éventuel passager et pour les grandes jambes qui se sentiront un peu trop engoncés à terme. La ville restera sans nul doute son terrain de prédilection, son gabarit et ses 168 kilos font d'elle une sérieuse concurrente au milieu du scooter, la belle gueule en plus. La souplesse des suspensions permettra également d'absorber les routes pavées en basse vitesse de manière remarquable.

Le dernier point et non des moindres : le freinage. Yamaha a fait le choix d'opter pour un simple disque de 289 mm de diamètre avec un étrier double piston à l'avant. Une option cohérente avec la moto et qui se révélera suffisante sur l'ensemble des routes que nous avons arpentées. Il faudra tout de même se familiariser avec le levier qui rend les sensations assez traîtres. En effet, le freinage est bon mais il faudra écraser le levier pour s'en rendre compte vu que le feeling sous les doigts est absent. Il en découlera d'ailleurs, l'habitude d'anticiper ses arrêts (ce qui n'est pas plus mal pour un débutant).