Essai Yamaha X-Max 125 : le petit dans la cours des grands
La marque aux trois diapasons n'avait pas dans l'idée de laisser le juteux marché des scooters 125 aux mains des italiens. Elle a alors décliné son best-seller, le T-Max 500, en une version light mais qui n'a rien perdu des traits de famille. Sorti en 2006, le nouveau scooter Yamaha visait essentiellement les titulaires du permis B avec deux ans d'ancienneté, en leur proposant un produit très actuel, vif, agile et nerveux. La déclinaison du "Max" coulait de source pour que tous les ingrédients soient réunis. Le but est-il atteint ? C'est ce que nous allons voir.
Le modèle 250 ayant très bien marché chez nos voisins italiens, il semblait logique de l'adapter pour répondre à une demande massive chez nous autres français. Ce fût chose faite en 2006 et on peut dire que les ingénieurs de chez Yamaha, à juste titre, n'ont pas eu à se creuser les méninges. Le modèle 125 hérite de nombreux éléments provenant de sa grande sœur, pour ne pas dire la totalité. Ceci a pour résultat un look assez racé, typique de la lignée, bien plus que ses concurrents directs, et une qualité des éléments utilisés au-delà des attentes habituelles pour une machine de la catégorie 125.
Comme je le disais dans l'essai précédent, Nico ne s'est pas trop fait prier pour monter sur la selle du X-Max. Faut dire qu'il a un look assez réussi (le X-Max, hein !). Dans sa robe noir-brillant, ses optiques effilés, son arrière travaillé, il flatte la rétine et donne envie d'en savoir un peu plus. Derrière le tablier, on découvre une selle large offrant une position de conduite assez droite et plus basculée sur l'avant, rien à voir avec celle du T-Max qui s'apparente à celle d'un cruiser, là ça ressemble d'avantage à une position classique.
La face avant en dit long sur les motivations des designers. C'est un excellent compromis entre la sportivité, incarnée par les phares félins en relief, et ce qui l'entoure, plus "bourgeois" avec les clignotants incrustés dans les protège mains et le large pare-brise. L'ensemble du scooter est très homogène et affiche un poids de 153 kg sur la balance.
Lorsque l'on prend place, on apprécie la large selle confortable et le joli tableau de bord, qui fait un peu plastique, certes, mais qui a le mérite d'être très complet. Trois compteurs analogiques pour le niveau d'essence, le tachymètre et la température moteur. Un écran digital indique la température extérieure, l'heure et les différents kilométrages.
Alors autant j'étais plutôt bien installé sur le T-Max, autant sur le X-Max, c'est beaucoup plus serré. De toute manière, les grands gabarits ne sont pas vraiment à l'aise sur ce genre d'engin. Celui-ci ne dénote pas à la règle : je suis obligé de sortir la jambe pour pouvoir tourner le guidon jusqu'en butée. Mais bon, tout le monde ne fait pas plus de deux mètres, donc ce genre de désagrément ne doit certainement pas être une généralité.
Au démarrage, c'est calme. Déjà que sur le 500, ça se traînait sur les premiers mètres, là avec une enclume d'un quintal sur le siège, on s'endort presque. En même temps, avec moins de 15 cv, il ne fallait pas s'attendre à se faire décoiffer. Non, la surprise viendra un peu plus tard, quand le X-Max aura pris les tours. Le côté agile de ces petits scooters est vraiment un régal. Je me faufile en ville et je comprends que les automobilistes excédés par les embouteillages y trouvent leur compte.
Le X-Max est vif, il se laisse emmener où on le guide et il est très joueur. Le feu passe à l'orange : les deux leviers pressés, et il ne faut pas hésiter à y mettre de la poigne, le scooter s'arrête sans sueur froide pour le pilote. Le châssis et les suspensions sont rassurants, certainement du fait qu'ils aient été pensés pour le modèle 250.
On sort de la ville de La Ciotat pour entrer sur une portion sinueuse. Le caractère sportif du scooter et sa stabilité permettent d'aller d'un angle à l'autre en toute quiétude, sans mouvement parasite de l'ensemble. Le scooter dispose d'un comportement routier très saint et très facile de prise en main, ce qui ravira les moins expérimentés du genre.
Son moteur monte vite en régime et offre une vitesse de croisière appréciable. De quoi regagner l'arrière de la voiture qui précède sans trop de difficultés. Cette dernière, forte d'une âme charitable, se décalera sur le côté droit de la route pour me permettre de doubler. Voulant bénéficier du geste, j'essaye de doubler mais le faux plat m'en dissuadera... J'attendrais quelques virages plus loin, là où la route est plus plate, pour exploiter les dernières ressources du moteur et passer devant la voiture dont la patience du chauffeur atteignait ses limites.
Nous voilà au pied du col, et là, les choses vont se gâter. Ah j'avais le beau rôle de piaffer de rire en voyant Nico se cacher derrière la bulle quand j'étais sur le T-Max. Quelque chose me dit que les rôles sont désormais inversés. Le tachymètre tombe dès l'amorce de la côte, je planque autant que faire ce peu tout ce qui pourrait dépasser du scooter, mais il peine à la tâche. Difficile de dépasser le 80 km/h. Il ne reste qu'à prendre son mal en patience...
Ah enfin en haut ! La redescente me permet d'apprécier à nouveau les capacités motrices de l'engin. Les courbes s'enchaînent sans rechigner. La position de conduite bien en avant sur le guidon donne un meilleur feeling sur les virages que le T-Max. Enfin, pour quelqu'un qui vient de la moto, il sera moins dépaysé.
S'il vous arrive de prendre un peu trop de vitesse, ne confiez pas votre espoir d'être rassuré uniquement au frein avant, vous risqueriez de paniquer. J'exagère un peu mais c'est vrai qu'il vaut mieux utiliser simultanément les deux freins car l'avant manque un peu de mordant. Mais bon, ceci est à prendre avec des pincettes : c'est peut être une généralité sur les scooters et un avis de motard habitué à un frein avant efficace.
Une fois de plus, je ne peux qu'admettre les aspects confortable et pratique que représente ce genre d'engin. Avec des rangements sur le tablier et surtout un immense coffre sous la selle accueillant deux casques, une poignée passager large et rassurante, une selle parfaitement adaptée au duo pour longs parcours, on imagine très facilement de belles balades estivales en couple sans les inconvénients que représentent une moto classique. Le X-Max, avec son côté racé qui lui est particulier, invite aussi à des virées plus soutenues en solo et marque donc ici un point non négligeable.
Une réussite donc pour Yamaha avec ce scooter qui tient ses promesses. Il est agile, vif, rassurant, et a une bonne bouille, ce qui ne gâche rien. Il est certain qu'il comblera les attentes de ceux qui ont la tirelire adéquate, sachant que le joujou vaut quand même 3 990 €. Pour la ville comme les petites balades, il est dans son élément tant qu'on ne lui en demande pas trop, bien entendu. Alors les plus de deux mètres et de cent kilos, passez votre chemin. Pour les autres, ça peut vous plaire, ça ne fait aucun doute.
Merci encore à MG3 pour cet essai :
Concessionnaire Yamaha MG3
Camp Major Ouest
Chemin Départemental 2
13400 Aubagne
04 42 18 76 40
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