2. Essai - Zontes 310 V : une question de taille
La Zontes 310 V est animée par un monocylindre très compact de 312 cm3. Il développe 35 CV et se montre des plus intéressant. A2 à refroidissement liquide, on apprécie l'habillage plastique de ses carters, autant là pour le protéger que pour agrémenter sa ligne. Son échappement, en position inférieure basse, profite d'une sortie joliment habillée. De quoi libérer la vue sur la jante et sur l'imposant pneumatique. On dirait du Pirelli mais nous allons le voir, ça n'a rien à voir avec les gommes italiennes haut de gamme. Pour ce qui est de la sonorité du pot, cela reste discret, petite cylindrée oblige.
Allé, on s'élance. Et de l'élan, il va en falloir un peu pour mettre en branle le pneu arrière de 180. Voici qui change considérablement la donne et toutes les références dans cette catégorie de cylindrée. Surtout avec 35 CV en plein débourrage et un pneu avant de 110 de large pour seulement 17 pouces de diamètre. La Zontes 310 V de cet essai n'affichait également que 210 km au moment où nous en avons pris possession.
Niveau performances, on pouvait donc s'attendre à ce que le moteur ne soit pas totalement libéré. Par contre, on retrouve instantanément ce qui nous avait plu sur le 310 T : un moteur pétillant et volontaire. L'allonge est cela dit moins intéressante sur une moto dont la vocation se montre immédiatement moins routière que sa collègue trailisante.
On se limitera donc naturellement à la ville, aux boulevards bien lisses et à la route sympa, en évitant soigneusement les autoroutes à 130, même si la vitesse de pointe se situe au-dessus de la limitation. D'une part, la position de conduite s'y montre très peu agréable, et d'autre part, la prise au vent y est importante. Ce que l'on aimera au guidon de cette petite beauté, ce sont donc les tracés avenants, même viroleux.
Le premier rapport emmène gaillardement jusqu'aux alentours de 50 km/h compteur, et les rapports suivants affichent approximativement 70, 100, 120 et enfin plus de 145 km/h. La 6ème sera bel et bien la plus véloce, mais il convient de pondérer la vitesse affichée par le compteur, assurément généreux. Une minoration de 8 à 10 % est de mise. Il a la santé, ce petit monocylindre. D'autant plus qu'il sait se montrer à la fois souple et vaillant, notamment sur les reprises effectuées assez bas dans les tours. Assurément une bonne mécanique !
Les suspensions, certes neuves, limitent considérablement l'utilisation de la moto. Alors que nous nous attendions à des éléments de qualité et confortables, l'amortissement arrière brille principalement par ses ressorts tarés trop fermes et prompts à faire rebondir la moto sur le moindre relief. C'est dire le décollage en règle que l'on subit sur les gendarmes couchés, dos d'ânes et autres obstacles si chers aux urbanistes masochistes. C'est très chinois, pour le coup, le chapeau en question et l'amortissement, même si l'on en vient à s'y faire
Même avec la possibilité de régler l'emplacement des platines repose pieds sur trois positions, cotre serviteur d'1,80 m à la toise n'a jamais su compenser par un amortissement physique les lois de la physique, justement. On oublie les cuisses, et on subit. C'est ferme, ça rebondit, ça joue au yo-yo et cela manque d'hydraulique, pour ne pas de dire que qualité. Au revoir les beaux espoirs d'étapes de vacances abattues bon train via le réseau secondaire : Madame 310 V est une princesse qui aime le lisse. Espérons cela dit que l'hydraulique se libère un peu au fil du temps, comme ce fut le cas sur le 310 T bien plus agréable après un millier de kilomètres parcourus. Parce que cruiser sans s'ennuyer au guidon de ce petit cigare est plaisant.
On profite d'une partie cycle plutôt joviale qui ne sera cela dit jamais parvenue à se montrer pleinement rassurante sous la pluie, la faute à des pneumatiques au non-grip saisissant et une fois encore à un amortissement peu conciliant. Prudence donc. Sur la route comme dans nos propos cela dit. Loin d'être une mauvaise moto, la 310 V est une moto à la polyvalence contrastée dirons-nous. Elle reprend de la superbe une fois que l'on trouve le tapis rouge (enfin noir), à sa mesure.
L’ambiance sportive impliquée par son look peut s'exprimer lorsque l'on a les bras pour et que l'on commence à déverrouiller le bassin, primordial à son guidage. L'arrière, on s'en doute est très assis sur son large pneu tandis que l'avant engage plus volontiers. Le contre braquage est de rigueur, comme sur une grosse. Alors on se la donne, on joue, on plaisante du fessier endolori et de l'impossibilité de se reculer sur, enfin plutôt dans, une selle taillée comme une selle western.
Avec le temps et les kilomètres vient cela dit un sentiment d'amusement, pour peu que l'on décide de se lâcher un peu et d'oublier toute référence externe. La Zontes demeure une moto des plus valorisante qui provoque autant les réactions positives qu'elle provoque (visuellement) les motards rencontrés. Ils s'imaginent volontiers que vous êtes assis sur un baril de poudre à canon plutôt que de poudre aux yeux (elle fait trèèès agressive et nerveuse…).
Et pour ce qui est de se défendre, on ne pourra rivaliser avec la plupart des autres motos A2 de 48 CV… À moins d'anticiper fort, car après tout, 152 kg c'est une paille en comparaison des 200 et quelques des autres motos plus pourvues en chevaux. Un déficit de puissance que l'on ne remarque que lors de duels vite terminés : les gros cubes rappellent vite qu'ils ont de la marge…
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