Et si Carlos Tavares avait eu raison d'investir dans la marque chinoise Leapmotor ?
Possédée à 21% par Stellantis après une décision de l’ancien patron Carlos Tavares, la marque chinoise Leapmotor devient enfin bénéficiaire. Elle vend toujours peu de voitures en Europe, mais c’était peut-être un bon investissement.

C’était l’une des grosses surprises de la gestion de Carlos Tavares en tant que directeur du groupe Stellantis : la montée au capital du constructeur chinois Leapmotor à la hauteur de 21% en 2023, mais aussi la formation d’une coentreprise avec cette nouvelle marque chinoise pour distribuer ses modèles en Europe.
Après avoir vertement critiqué la politique des pouvoirs publics européens, favorisant beaucoup trop les constructeurs automobiles chinois d’après lui, Carlos Tavares décidait ainsi d’investir dans l’une de ces marques jugées si dangereuses pour l’avenir des institutions automobiles du Vieux continent !
Un investissement pas si fou ?
En Europe, les ventes de Leapmotor restent pour l’instant homéopathiques même si on a quand même relevé 1 539 exemplaires de la marque écoulés sur le dernier mois de juin 2025, pas très loin de XPeng (1 719 exemplaires). Mais alors que son réseau s’étend nettement sur le Vieux continent, Leapmotor vient surtout de déclarer ses premiers bénéfices au global en Chine : 30 millions de Yuan soit environ 4 millions d’euros sur le premier semestre 2025, avec un chiffre d’affaires de 2,9 milliards d’euros comme le rapportent les journalistes des Echos.
Contrairement à d’autres start-ups automobiles chinoises comme Nio qui ont brûlé des quantités astronomiques d’argent pendant des années, Leapmotor semble ainsi sur le point de devenir une marque rentable. Elle a d’ailleurs affiché une marge opérationnelle de 14% sur ce premier semestre 2025.
Leapmotor dépasse Xpeng et Nio en Chine !
En juin, Leapmotor s’est même payé le luxe de vendre plus de voitures que Xpeng et Nio (50 000) dans le monde, signe que la marque est sur de bons rails alors qu’elle se prépare à étoffer sa gamme dans son marché domestique (mais aussi à l’export).
Stellantis avait investi 1,5 milliard d’euros dans cette montée dans l’actionnariat de Leapmotor et sachant que la valeur de l’action en bourse a depuis doublé, cette stratégie semble déjà intéressante pour le groupe automobile américano-européen. Son bien-fondé reposera évidemment aussi sur les performances de vente de Leapmotor en Europe, dont le potentiel nous semble assez limité dans l’absolu à moyen terme. Mais Stellantis n’a visiblement pas misé sur le plus mauvais cheval en Chine.
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