États-Unis : Donald Trump réexamine les normes de pollution
C’est la nouvelle forme des dérives des continents. Et la nature n’y est pour rien, même si, dans ce cas, elle est l’objet du débat. Cette fois il s’agit de politique et d’économie. Entre l’Amérique et l’Europe, les distances se prennent et s’accentuent depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau président des États-Unis, élu, Donald Trump. Les visions divergent sur de nombreux sujets à commencer par l’ambition environnementale. En ligne de mire, les normes de consommation imposées à l’industrie automobile pour les années à venir.
C’est la ligne de mire mais en filigrane il y a aussi la question économique prégnante de l’emploi aux États-Unis. Les marques automobiles américaines ont été priées sans ménagement de poursuite sur le sol national par le nouveau locataire de la maison blanche, sous peine de se voir sanctionner par des taxes douanières. Message reçu par les constructeurs qui ont rappelé à l’occasion que leur vie n’était pas facile depuis que l’impératif environnemental était devenu incontournable.
Deux sujets qui ont établi les contours d’un terrain d’entente. Pour une conclusion qui sera révélée aujourd’hui par Donal Trump. Et pas n’importe où. À Detroit. Soit l’ancien fief de feue la puissance de l’automobile américaine.
C’est à l’occasion de ce déplacement que le président des États-Unis va annoncer un réexamen des normes de consommation imposées aux constructeurs automobiles pour les années à venir. Le texte de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) fixant les objectifs pour la période 2022-2025 va être suspendu pour permettre une nouvelle période de consultation. Un engagement pris alors par l’administration Obama. Dans la hâte sans prendre en compte la réalité du marché, les contraintes des différents acteurs du secteur ou encore les attentes des consommateurs précise-t-on du côté de la nouvelle équipe aux commandes.
On rappellera que, dans un courrier rédigé en février, les dirigeants des grands groupes automobiles présents sur le marché américain avaient demandé au nouveau président de suspendre cette décision de l'administration, Obama jugeant qu'elle pourrait constituer une véritable menace pour l'emploi. De même, un signal fort et positif sur leur écoute avait été envoyé par le pouvoir avec la nomination de Scott Pruitt à la tête de l’agence américaine de l’environnement. Ce dernier, en tant que procureur général de l'Oklahoma, était l'un des plus farouches détracteurs de cette agence.
La loi américaine CAFE (Corporate Average Fuel Economy) imposait aux constructeurs une moyenne de consommation par mile parcouru - régulièrement révisée - pour l'ensemble de leurs gammes. Un crève-cœur et une gageure pour des constructeurs collant à un marché adorant les puissantes motorisations pour d’imposants pickups et autres SUV. Les voilà sauvés pour un temps.
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