Etude - "Voiture électrique : quel impact sur la demande de métaux ?"
Une récente étude sur l'approvisionnement en métaux dans le cadre de la production de voitures électriques montre que les prévisions sont très complexes : lithium, nickel, cobalt et cuivre seront les futures ressources en vogue dans l'automobile.
La société de gestion de fonds d'investissement OFI AM vient de publier une étude très intéressante sur la synthèse du marché des métaux liés aux batteries des véhicules électriques. Des métaux qui ont déjà toute l'attention de certains grands constructeurs désireux d'assurer un approvisionnement suffisant en cobalt, lithium ou encore nickel pour les années à venir afin de ne pas se retrouver avec des délais de livraison à rallonge et des commandes impossibles à honorer.
Pour réussir leur coup, les constructeurs devront jouer sur des oeufs. Le marché du métal est particulièrement complexe, comme l'explique Benjamin LOUVET, gérant matières premières chez OFI AM.
"Disons-le d’emblée, faire des projections sur la demande de métaux liée au développement de la voiture électrique est un exercice très périlleux. Progrès technologique, degré d’adoption par le consommateur, dévelop- pement de l’infrastructure sont autant d’éléments de nature à faire varier fortement le succès commercial de cette nouvelle mobilité.
Quoi qu’il en soit, compte tenu des impératifs fixés aux constructeurs en matière d’émission, il est inéluctable que l’électrification des véhicules se généralise. Ce développement aura des conséquences importantes sur la demande de métaux. Que l’on parle de la fabrication de la batterie, mais aussi du câblage des véhicules, la voiture électrique nécessite des quantités bien plus importantes de métaux en tout genre : cuivre, nickel cobalt, lithium...".
Pour le moment, les prévisions sont les suivantes :
"Compte tenu de la problématique d’autonomie et de temps de recharge, l’hypothèse retenue ici est que ce secteur devrait se concentrer majoritaire- ment sur les petites citadines. Aussi, retiendrons-nous une répartition à 80 % sur les citadines (nous retiendrons une moyenne de 40 kWh, les nouvelles générations de citadines comme la « Zoe » ayant généralement désormais ce type de capacité), dont la batterie est plus petite, et à 20 % sur les berlines (type « Tesla ») pourvues d’une batterie plus importante (moyenne retenue 85 kWh). Cela nous donne une capacité moyenne de batterie de 50 kWh pour l’année 2018. Nous retiendrons 60 kWh pour les années suivantes."
Aujourd'hui, il existe deux types de batteries pour les électriques : les Nickel Cobalt Aluminium (NCA), utilisées notamment par Tesla, plus anciennes en conception, et les Nickel Manganèse Cobalt (NMC), plus récentes, utilisées par Renault ou encore General Motors. Et contrairement à ce que l'on croît, le lithium n'est pas le métal le plus représenté. C'est d'ailleurs ce qui pourrait amener une petite guerre des marchés sur le cobalt, plus important et présent dans les deux types de batteries.
Globalement, il en ressort tout de même que les métaux seront suffisamment produits pour satisfaire la demande : "si la demande de lithium devrait être portée dans les prochaines années par le développement de la mobilité électrique, il semble que ces nouveaux besoins aient été anticipés et que les projets en développement soient suffisants. En particulier, la récente confirmation par le gouvernement chilien de sa bonne volonté pour voir de nouveaux projets se développer sur son territoire (lire ici) est très rassurante."
Une information, toutefois : la demande de lithium pour l'automobile devrait représenter 50 % de la demande mondiale pour ce métal d'ici la prochaine décennie. Les besoins pour la voiture électrique sont donc réellement énormes...
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