Fiat 126 (1972 – 1992), tout le fun de la 500 au tiers du prix, dès 4 000 €
Pas facile de succéder à une icône : c’était pourtant la mission de la Fiat 126, remplaçant la mythique 500. Commercialement, elle a réussi, et si son capital sympathique demeure très inférieur, c’est en train de changer pour la puce turinoise qui fête ses 50 ans !
Après des débuts laborieux, la Fiat 500 a su se faire une place aussi énorme commercialement et affectivement que ses dimensions sont contenues. S’est posée au géant de Turin la question épineuse de son remplacement à la fin des années 60, et celui-ci l’a résolue de façon plus pragmatique que brillante. Autant la conception de la 500, lancée en 1957, regorge d’intelligence autant celle de la 126 fleure bon le souci d’économie puisque techniquement, c’est pratiquement un clone de sa devancière.
Aussi, à sa sortie fin 1972, la 126 ne suscite pas l’admiration. On retrouve toute la structure de la 500, sa suspension et son bicylindre arrière. Les différences ? Le petit 594 cm3 passe de 18 ch à 23 ch, et la boîte de vitesses est désormais synchronisée, à l’exception du premier rapport. Notons aussi le circuit de freinage doublé et le réservoir déplacé du coffre avant vers l’arrière, sous la banquette, en position de sécurité.
Heureusement, la 126, tout en demeurant extrêmement compacte (3,05 m de long), parvient à améliorer son habitabilité ainsi que le volume du coffre, qui passe de 30 l à 100 l ! l’insonorisation et le confort sont également bonifiés. En clair, c’est une 500 en mieux mais sans guère de hausse de prix : 8 970 F en 1973, soit 8 400 € actuels selon l’Insee. C’est l’auto la moins chère du marché ! Certes, la carrosserie n’est pas aussi craquante mais si elle se révèle infiniment plus moderne, rappelant celle de la 127, elle conserve une bonne bouille. De sorte que les ventes prennent un bon départ.
Par la suite, la 126 va évoluer très régulièrement : il serait fastidieux de recenser ici tout ce qui sera modifié. Néanmoins, indiquons qu’en 1974, un toit ouvrant en toile apparaît, suivi en 1976 d’une variante Personal mieux équipée et dotée de gros parechocs en résine accompagnés de protections latérales. Dans l’habitacle, de la moquette accueille les pieds des passagers, les vitres arrière s’entrouvrent et les ceintures gagnent des enrouleurs. Techniquement, un alternateur remplace la dynamo La Personal 4 ajoute un intérieur en tissu, une banquette arrière plus étoffée et une boîte à gants.
En 1977, le moteur passe à 652 cm3 (24 ch). En 1979, toute la production est apparemment transférée en Pologne (elle y avait débuté en 1973, à Bielsko-Biala) alors qu’en 1980, la direction troque son boîtier contre une crémaillère. En 1983, la gamme est simplifiée, le seul modèle proposé correspondant pratiquement à la Personal 4, avec en plus des appuie-têtes à l’avant. En 1984, la 126 devient FSM (nom de la société polonaise qui la fabrique) en recevant notamment des parechocs renforcés (intégrant à l’arrière les feux de recul et de brouillard), un habitacle remanié (combiné d’instruments plus gros intégrant des boutons de commande, nouveaux revêtements), un démarreur à clé en remplacement de la tirette héritée de la 500, voire une ventilation électrique.
La plus grosse évolution intervient en 1987 : profondément remaniée, la 126 désormais appelée Bis couche son moteur (désormais refroidi par eau) ce qui dégage un espace de chargement à l’arrière, où est installé un hayon. Les jantes passent de 12 à 13 pouces, des boucliers sont montés, de même que des enjoliveurs de roue intégraux. Grâce à la cylindrée portée à 704 cm3 (26 ch), les performances progressent légèrement : 116 km/h au maxi. Mazette ! Mais le freinage conserve ses quatre tambours… En 1992, suite au lancement de la Cinquecento, la 126 est retirée du marché français. Cela dit, elle va perdurer jusqu’en 2000 en Pologne : une longue carrière au terme de laquelle la Fiat aura été produite à 4,67 millions d’unités. Plus que pour la 500 (4,25 millions) mais sur plus de temps.
Combien ça coûte ?
A 4 000 €, on trouve des 126 Bis en très bon état, alors que pour un modèle équipé des pare-chocs chromés des débuts, plus jolis, il faut tabler sur 5 000 € minimum pour une belle auto. Entre les deux (4 500 €), on peut s’offrir une jolie Personnal, 4 ou pas, voire une FSM. En augmentant la mise à 6 000 €, on accède à des exemplaires restaurés et irréprochables.
Quelle version choisir ?
Pour un usage régulier, mieux vaut une Bis en raison de ses performances et de sa polyvalence accrues, le tout à un prix inférieur.
Les versions collector
Les plus recherchées sont les toutes premières 126, à parechocs chromés et fabriquées en Italie, bien sûr en parfait état d’origine. Les séries limitées, comme la Black, ont également les faveurs des collectionneurs.
Que surveiller ?
Comme l’écrasante majorité des voitures des années 70, la 126 rouille copieusement, mais pas plus qu’une autre. Les Bis semblent d’ailleurs mieux protégées. Mécaniquement, c’est du très solide si, bien sûr, l’entretien (simple) a été bien fait. Sur la Bis, il faut régulièrement changer le liquide de refroidissement (ce qui est souvent oublié) sous peine de claquer un joint de culasse, chose qui n’arrive pas, et pour cause, sur les autres versions.
On surveillera aussi l’étanchéité du moteur, les fusées de train avant ainsi que les soufflets de cardan. L’habitacle, ultra-simple, vieillit très correctement et se refait aisément, le cas échéant. D’une manière générale, la 126 se répare très facilement et les pièces mécaniques, souvent communes avec celles de la 500, se dénichent à prix modique. En revanche, pour les éléments de carrosserie, c’est une autre paire de manches puisque rien n’est refabriqué.
Au volant
J’ai pris les commandes d’une 126 de 1973, et je m’attendais à vivre une expérience épouvantable. Comme j’avais tort ! Bon, je dois le dire : la position de conduite est assez bizarre, entre le pédalier excentré vers la droite, à cause du passage de roue, et la garde au toit assez faible. Cela dit, je me case sans souci et, surprise, je parviens même à m’installer à l’arrière sans devoir me plier en deux ! Pour info, je mesure près d’1,90 m. A bord, la simplicité domine : si le tableau de bord est rembourré, l’ambiance est très austère (tous les revêtements sont noirs) et l’équipement… absent. Juste un petit vide-poche devant le levier de vitesses et un cendrier. Pas de ventilation, pas de lave-glace électrique, encore moins de radio… Ah, si les vitres descendent avec une manivelle !
Je tire sur le levier au sol, entre les sièges : le démarreur s’active et le bicylindre se réveille, sa sans se faire prier. Quel barouf ! Heureusement, il se révèle souple. La boîte se manie aisément, et la direction est ultralégère : la 126 est donc un régal en ville, où elle tourne sur place et prodigue une visibilité parfaite. Sur nationale, je m’attendais à devenir la proie des camions : il n’en fut rien. Car le petit moteur déborde de santé, eu égard à sa puissance dérisoire. En clair, les accélérations demeurent faibles mais on s’intègre sans souci dans le trafic, et alors que la vitesse maxi est annoncée à 105 km/h, j’ai pu accrocher un bon 110 km/h au GPS sur 4-voies. Donc, c’est moi qui ai doublé les camions.
Surprise, à cette allure délirante, la Fiat tient bien son cap, et d’une manière générale, son comportement se révèle sain et sécurisant. Voire précis ! La suspension ? Ferme, elle fait sautiller la voiture, mais n’administre aucun coup de raquette, prodiguant un confort acceptable. Heureusement, car les sièges sont sommaires. En réalité, c’est le bruit infernal qui gênera le plus : incroyable qu’un si petit moteur produise un tel volume sonore ! Quant à la consommation, elle ne dépasse pas 6 l/100 km. En gros, en carte grise collection, la 126 s’avère redoutable en ville, par sa maniabilité, sa compacité et… son délicieux charme seventies.
L’alternative youngtimer
Fiat Cinquecento (1992 – 1999)
Remplaçant la 126, la Cinquecento passe du tout à l’arrière au tout à l’avant, au bénéfice de l’habitabilité (4 adultes prennent place sans problème) et du comportement routier. En France, elle ne s’offre initialement qu’avec un 4-cylindres 899 cm3 à injection développant 39 ch. De quoi accrocher les 135 km/h, surtout que le Cx, excellent, ne dépasse pas 0.31. Même l’équipement est convenable (boîte 5, totaliseur, rétro droit, chauffage bi-level).
Très peu chère, la Fiat, fabriquée en Pologne, se vend très convenablement. En 1994, elle se décline en Sporting (1,1 l, 55 ch) bien plus rapide et agréable à conduire. Plusieurs versions seront proposées, certaine offrant les vitres électriques, voire la clim ! Resylée légèrement en 1996, la Cinquecento disparaît en 1998, après avoir été produite à 1,1 millions d’unités. Dès 1 500 €.
Fiat 126 (1973), la fiche technique
- Moteur : 2 cylindres en ligne, 594 cm3
- Alimentation : carburateur
- Suspension : triangles, ressort transversal à lames (AV) ; triangles obliques, ressorts hélicoïdaux (AR)
- Transmission : boîte 4 manuelle, propulsion
- Puissance : 23 ch à 4 800 tr/mn
- Couple : 39 Nm à 3 400 tr/mn
- Poids : 580 kg
- Vitesse maxi : 105 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : un certain temps !
> Pour trouver des annonces de Fiat 126, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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