Ford s'acoquine avec le festival de Deauville
Pour la 49e édition de son festival du cinéma américain, Deauville dispose d'un sponsor parfaitement en phase avec sa vocation. Car d'Un homme et une femme à Bullitt, Ford est largement visible dans le cinéma américain en général et à Deauville en particulier.
Il y a des opérations de sponsoring tellement évidentes que l’on peut se demander pourquoi elles n’ont pas été réalisées avant. C’est le cas de Ford qui s’acoquine avec le festival de Deauville qui s’achève demain soir, après 10 jours de projections. Il aura donc fallu attendre 49 éditions pour que l’évidence soit réalité et pour que les Mustang sillonnent et stationnent entre les planches et le casino normand.
Si ce partenariat entre la marque et le festival du cinéma américain est évident, c’est bien sûr parce que l’image de la marque est liée non seulement au cinéma US depuis la nuit des temps mais aussi au cinéma français depuis très longtemps. La première, la Ford T, apparaît dans nombre de films muets, et notamment chez Laurel & Hardy.
Quand le cinéma devient parlant, il se colorise et les Ford se multiplient. Les Mustang sont des stars de l’écran grâce à Steve Mc Queen et Bullitt de l’autre côté de l’Atlantique, et grâce à Jean-Louis Trintignant de ce côté-ci. Ce dernier a dégainé le premier. Un homme et une femme, de Claude Lelouch, sort en 1966. C’est l’un des premiers, et sans aucun doute, le meilleur film à ce jour du réalisateur qui réalise un carton plein cette année-là : palme d’or à Cannes et Oscar du film étranger à Hollywood. Impossible, en regardant une Mustang de cette première génération, de ne pas penser aux chabadabadas du compositeur Pierre Barouh, à la mélancolie d’Anouk Aimé et aux allers-retours Paris-Deauville du pilote Trintignant.
Une Mustang à Deauville, une autre à San Fransisco
Deauville déjà, à laquelle Lelouch, et la Mustang ont contribué en lui offrant le glamour des années 60. Mais c’est loin de la Normandie, à San Francisco, qu’une autre Mustang, moins romantique, va se mettre en lumière. C’est celle de Steve Mc Queen dans Bullitt et sa fameuse course-poursuite. Ce morceau de bravoure est d’ailleurs l’une des seules scènes remarquables d’un film qui ne figure pas parmi les chefs d’œuvre du siècle. Mais la scène de près de 11 minutes éblouit par son réalisme, et vaudra à son monteur un Oscar.
Si Bullitt n’est pas un chef-d’œuvre, Ford va se rattraper quelques années plus tard, avec un film dédié à une autre auto de la marque : la Gran Torino, dans le film éponyme du dernier grand cinéaste hollywoodien : Clint Eastwood. Le long-métrage crépusculaire, et œuvre de rédemption, du vieux réalisateur aujourd’hui âgé de 93 ans, est aussi une ode à la nostalgie d’un monde disparu : celui du Detroit de la grande époque, celui de la chanson du film, composée par Eastwood et chantée par Jamie Collum, et qui évoque « une douce brise qui chuchote à travers une Gran Torino, sifflant une autre chanson fatiguée. Les moteurs ronronnent et les rêves amers grandissent ».
L’histoire d’amour entre le cinéma et Ford ne s’est pas arrêtée en 2008, date de la sortie de Gran Torino. Elle s’est prolongée bien après, et notamment avec Le Mans 66, avec le duel au sommet entre Ford et Ferrari. Cette fois, c’est James Mangold (réalisateur du dernier Indiana Jones) qui est aux manettes et nous narre ce conte de fée tellement américain. À défaut d’être un génie, Mangold est un réalisateur ultra-efficace et son film, qui aurait pu n’intéresser que les aficionados des sports mécaniques, a rencontré un très joli succès.
Après tant et tant d’autos de la marque à l’ovale présentes au cinéma, dans d’autres films, remarquables comme Thelma et Louise de Ridley Scott ou plus oubliables comme John Wick, il était donc temps que ce type de partenariat voit le jour. C’est enfin chose faite avec le festival du cinéma américain de Deauville. L’endroit, et la manifestation, que Ford ne devait pas louper.
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