France 2030 : Emmanuel Macron veut plus de coopérations entre les constructeurs français
Lors de la présentation du plan d'investissements pour relancer l'innovation dans le pays, Emmanuel Macron a fait un constat sévère sur la situation de l'industrie auto française !
Évoqué depuis plusieurs mois, le plan France 2030 a enfin été présenté ce mardi matin par Emmanuel Macron. Le chef de l'État a détaillé cet ensemble d'investissements depuis l'Élysée, devant des chefs d'entreprise et des étudiants en école d'ingénieurs. Avec une enveloppe de 30 milliards d'euros, le plan est dédié aux technologies d'avenir. Le président a évoqué la mise en place d'un cercle vertueux : "innover, produire, exporter et ainsi financer notre système social".
Le fil conducteur est donc la réindustrialisation de la France, alors que la crise sanitaire a mis en évidence les retards et lacunes du pays, notamment notre dépendance vis-à-vis de l'étranger sur certains secteurs, ce qui nuit à l'innovation : "Si on ne réindustrialise pas le pays, il n'est pas vrai qu'on pourra revenir une grande nation d'innovation".
Emmanuel Macron veut ainsi replacer l'Hexagone en pointe sur des secteurs innovants afin qu'elle ne soit pas larguée face aux États-Unis ou à la Chine. Il a déclaré qu'il y a "des secteurs où clairement nous pouvons prendre le leadership". Et l'automobile tient une bonne place dans ce plan France 2030. Le chef de l'État a fixé comme objectif une production de deux millions de véhicules électriques et hybrides en France d'ici la fin de la décennie.
"La révolution du véhicule électrique est en marche", le chef de l'État rappelant l'efficacité des aides à l'achat (sans évoquer leur avenir). Il a déclaré à propos de la transition du marché des véhicules vers l'électrique : "nous ne voulons pas devenir le pays qui roule le plus vert avec des voitures qui ne seront pas produites chez nous".
Mais Emmanuel Macron a fait un constat très sévère : "Soyons lucides sur nous-même, les trente dernières années ont été cruelles pour l'industrie automobile française", soulignant qu'elle a détruit beaucoup d'emplois. S'il a pointé des erreurs de politiques industrielles en France, il a aussi taclé les marques françaises : "c'est le fruit de stratégies non coopératives entre les acteurs de l'industrie eux-mêmes, ils ont une énorme responsabilité dans cette situation".
Il s'est néanmoins dit confiant dans les acteurs de notre industrie automobile et leur capacité à se transformer. Il va les réunir dans les prochaines semaines, pour évoquer plus en détail le plan France 2030. Mais il leur a déjà demandé un changement de culture : "nous ne referons jamais en France du moyen et haut de gamme en classique, cette bataille est perdue. On a besoin d'aller sur les technologies de rupture, l'innovation".
Un des aspects importants concerne les batteries, qui sont actuellement produites en grande majorité en Asie. Trois projets d'usines géantes sont en cours de développement en France. Mais Stellantis et Renault sont chacun partis de leur côté ! Emmanuel Macron a donc répété qu'il veut de la coopération entre les grands constructeurs : "s'ils ne jouent pas le jeu, nous ne réussirons pas".
Coup d'accélérateur sur l'hydrogène
Autre objectif fixé par Emmanuel Macron, être leader européen de l'hydrogène vert en 2030, avec la technique de l'électrolyse. Pour produire de l'hydrogène vert, il faut donc de l'électricité. Emmanuel Macron l'associe à un autre atout de la France, le nucléaire, qu'il veut booster avec de nouveaux réacteurs de petite taille. Le chef de l'état a annoncé la construction de deux "gigafactories" pour produire cet hydrogène vert, qui servira notamment aux gros moyens de transport, par exemple les bus et les trains. Cet hydrogène pourra bien sûr servir aux voitures à pile à combustible.
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