France : entre taxation élevée et passage au WLTP, les particuliers pourraient être perdus
Selon l'ACEA (association des constructeurs européens d'automobiles), la France est le deuxième pays en matières de montants bruts de recettes liées aux taxes, après l'Allemagne. Et alors que le nouveau cycle d'homologation WLTP pointe le bout de son nez, l'ACEA s'inquiète des conséquences dans les pays où la fiscalité est en partie calculée sur les rejets de CO2.
Vous le savez déjà, l'automobile est un monde hautement taxé. Les Etats européens, pour la plupart, appliquent la politique du "pollueur-payeur", c'est à dire qu'un acheteur de voiture devra, quasiment systématiquement, s'acquitter de sommes (variables) telles que le malus, la supertaxe sur la puissance fiscale ou encore la taxe sur le CO2 pour les véhicules d'occasion. Ajoutez à cela le certificat d'immatriculation, les péages, les assurances ou encore les pourcentages prélevés par l'Etat à la pompe, et l'on peut dire que la voiture est une bonne source de revenus pour le gouvernement. Tellement bonne, d'ailleurs, qu'elle rapporte 413 milliards d'euros par an en Europe selon l'ACEA, comme nous vous l'expliquions hier.
La France, dans tout ça, est évidemment un des "meilleurs" élèves. Mais avant de parler de ce qui fâche, penchons-nous sur les taxes à la pompe. Et là, bonne surprise, la France n'est pas le pays qui ponctionne le plus. Nous sommes même dans la moyenne européenne, bien loin des pourcentages pratiqués, par exemple, par l'Italie. L'Allemagne est à peu près sur le même niveau que nous en ce qui concerne le sans-plomb, mais le diesel est nettement moins taxé outre-Rhin que dans l'Hexagone.
Malheureusement, si l'on cumule toutes les recettes liées à la fiscalité de l'automobile, la France arrive deuxième en Europe avec 74 milliards d'euros générés par an, contre 90 milliards pour l'Allemagne, qui est toutefois le plus gros marché européen (les volumes de ventes expliquent cette position). Sur ces 74 milliards, 37 proviennent des taxes sur les carburants et 16 milliards sur la TVA à l'achat. Les péages arrivent sur la troisième marche du podium avec 12 milliards d'euros. Vous avez donc là vos principales sources de dépenses envers les pouvoirs publics.
Toutefois, il en est une qui est aujourd'hui inquiétante : la taxation sur le CO2. Vous êtes évidemment au fait du malus écologique en France à l'achat d'une voiture neuve (mais aussi d'occasion, même si le système est moins punitif). L'ACEA s'inquiète justement pour les particuliers avec le nouveau cycle d'homologation WLTP, qui comporte une partie de roulage en conditions réelles. Les premiers résultats montrent une hausse, selon les modèles, allant de 10 à 25 % par rapport aux données officielles de l'ancien cycle. Pour certains modèles qui n'ont absolument rien de sportif, le malus pourrait doubler, passer de 1500 à 3000 €, voire plus en ce qui concerne les pires cas de figure : les véhicules imposants/lourds, hauts et à petits moteurs essence, qui subiront de plein fouet la hausse de CO2 sur le test en conditions réelles.
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