Hausse des tarifs autoroutiers : la colère gronde
La hausse des tarifs autoroutiers annoncée récemment et confirmée par Ségolène Royal est probablement la goutte d'eau en trop. Des usagers, soutenus par des avocats, entendent attaquer les sociétés autoroutières qui comptent bien nous faire payer leur loyer.
L'an dernier, Ségolène Royal avait assuré maîtriser la situation et que la hausse des tarifs autoroutiers suivrait l'inflation. Le mois dernier, nous apprenions tout le contraire, à savoir que les sociétés d'autoroutes allaient faire fortement grimper la facture aux usagers, notamment à cause de la hausse de la redevance domaniale que payent ces sociétés à l'Etat pour l'occupation du sol. Cette dernière est notamment calculée en fonction du chiffre d'affaires réalisé par les concessions autoroutières, et comme il grandit constamment, la redevance est en conséquence en hausse.
Mais alors que la logique voudrait que ce soit les sociétés elles-même qui gèrent cette augmentation (après tout, elles voient leur chiffre d'affaires grandir), c'est en fait l'usager de l'autoroute qui va supporter cette hausse. Finalement, ce serait comme si vous achetiez à crédit un bien immobilier (les usagers des autoroutes payent depuis le début pour compenser la construction des autoroutes, largement rentabilisées depuis), mais que vous deviez tout de même supporter la hausse des loyers qui, normalement, doit être payée par le locataire.
"En effet, en payant les péages, les usagers contribuent, depuis l'origine, au financement de la construction des autoroutes qui relèvent du domaine public et qui sont par conséquent des biens appartenant à l'Etat, donc à l'ensemble des citoyens. En étant obligés de supporter le règlement de la redevance domaniale, les usagers se trouvent contraints de participer au paiement du loyer dont doivent s'acquitter les sociétés autoroutières pour avoir le droit d'exploiter économiquement le domaine public. Ceci revient à considérer que les usagers payent le loyer d'exploitation d'un bien dont ils ont eux-mêmes financés la construction et qui en quelque sorte leur appartient". (source : Automobilité & Avenir).
Lors du think tank Automobilité & Avenir, organisé à Paris, les associations d'usagers de la route réunies ont confirmé leur volonté d'attaquer ces sociétés si elles n'étaient pas entendues par le ministère. Nous doutons evidemment fortement qu'elles arrivent à convaincre un gouvernement qui a accordé des années supplémentaires aux contrats des concessions autoroutières en échange de travaux sur le réseau.
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