Hybrides rechargeables: pourquoi tant de haine?
Une ONG écologiste s'attaque à nouveau aux modèles hybrides rechargeables, qu'elle qualifie de "fausses voitures électriques". Pourtant, cette technologie ne manque pas d'atouts quand elle est bien utilisée.
C’est devenu une manie. L’ONG bruxelloise Transport & Environment, qui milite ardemment en faveur de la voiture électrique, n’a dans le même temps pas de mots assez durs pour la technologie hybride rechargeable.
Depuis des mois, elle qualifie les modèles ainsi motorisés de « fausses voitures électriques », arguant du fait que leurs émissions polluantes se montreraient quatre à huit fois supérieures aux valeurs enregistrées lors de leurs processus d’homologations.
Seulement voilà, ainsi que Caradisiac a eu l’occasion de le démontrer lors de tests en conditions réelles, cette technologie se montre extrêmement efficiente à partir du moment où elle est utilisée dans les règles de l'art.
Cela consiste à utiliser la batterie autant que possible, la rebrancher dès qu’on en a l’occasion, et bien sûr proscrire absolument la « recharge en roulant », qui impose la double peine au moteur thermique de devoir propulser une voiture alourdie par les batteries tout en servant de groupe électrogène assurant la recharge de celles-ci.
Problème, c’est justement cette utilisation « dévoyée » qui constitue le principal angle d’attaque de T&E. Et celle-ci de fustiger les batteries sous-dimensionnées, les moteurs électriques manquant de puissance et l’impossibilité de procéder à de la recharge rapide pour ces voitures qui promettent, selon les cas, 40 à 70 km d’autonomie électrique, valeurs qui pourtant correspondent à l’usage quotidien d’une grande partie d’entre nous.
N’hésitant pas à agiter le spectre d’un nouveau « dieselgate », T&E adresse ces jours-ci aux autorités européennes une injonction de révision des normes WLTP, qu’elle juge trop complaisantes vis-à-vis des hybrides rechargeables.
D’autre part, elle demande à ce que seuls les hybrides rechargeables n’émettant pas plus de 150 g de CO2/km en mode « maintien de charge » (le plus énergivore) bénéficient d’aides à l’achat. Enfin, et c’est plus audible, l’ONG demande à ce que les hybrides rechargeables offrent au moins 80 km d’autonomie électrique et puissent toutes profiter d’un mode de recharge rapide.
T&E explique ainsi que l’adoption de ces mesures permettra aux hybrides rechargeables d’avoir un vrai rôle dans la transition énergétique, faute de quoi elles s’exposent à un « nouveau scandale lié aux émissions polluantes. » Bref, comme souvent le problème avec les écologistes, si vous ne faites pas TOUT ce qu’ils demandent, vous ne faites rien.
Reste que l’hybride rechargeable, pour vertueux qu’il puisse se montrer, n’est de toute façon qu’une technologie transitoire vers le tout-électrique dont l’avènement arrivera bien plus vite qu’on ne le croit.
Selon une étude publiée le 20 avril par le cabinet américain BCG, les modèles électrifiés représenteront plus de la moitié des véhicules légers vendus à travers le monde en 2026, soit quatre ans plus tôt que ce que prévoyait le précédent rapport publié début 2020.
Et dès 2035, les modèles 100% électriques domineraient les ventes de véhicules neufs. Au rythme où vont les choses, on peut même s’attendre à ce que ces prévisions soient corrigés dès l’année prochaine. De ce fait, le débat sur l’hybride rechargeable qui nous occupe auourd'hui sera depuis longtemps tombé aux oubliettes.
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