Ile-de-France: 20 km/h de moins sur 46 km de routes
A partir du 4 juillet, la vitesse maximale autorisée baissera de 20 km/h sur 46 km d’autoroutes en Ile-de-France. Une mesure censée fluidifier le trafic et abaisser la pollution, mais qui peine à convaincre.
A la Sécurité routière, on manie à merveille l’art du contrefeu: alors que les statistiques sont mauvaises (mortalité en hausse de 2,3% en 2015, et encore +10,1% au mois de mai), et alors que la Cour des comptes fustige dans un rapport publié cette semaine la régression du dépistage de l’alcool au volant « du fait des contraintes pesant sur les forces de sécurité et de la lourdeur de la procédure (utilisation d’un éthylotest, puis d’un éthylomètre, voire prise de sang) », à quoi s’ajoutent des « sanctions peu dissuasives (amendes) ou difficiles à mettre en œuvre (suspension de permis) », Le Parisien/Aujourd’hui en France nous apprend ce matin que la vitesse va baisser sur 46 km d’autoroutes en Ile-de-France, et ce dès le 4 juillet (oui, trois jours après l'interdiction de circulation des voitures antérieures à 1997 en semaine dans Paris).
Sont ainsi concernées les départements des Yvelines (A12 de 130 à 110 km/h, et N10 de 110 à 90 km/h), du Val-de-Marne (N6 de 110 à 90 km/h), de Seine Saint-Denis (A104, de 110 à 90 km/h) et Val d’Oise (A115 de 110 à 90 km/h), ainsi que vous le découvrez sur la carte, ce qui représente un trafic quotidien de 400 000 véhicules sur ces portions. Interrogé par le quotidien, le directeur des routes en Ile-de-France précise que « cela devrait permettre de limiter l'effet accordéon du trafic et donc de retarder la création de bouchons. Nous attendons aussi des bénéfices en termes de sécurité routière, car il y aura moins de coups de frein brutaux et moins de chocs arrière. ».
Il est vrai que l’abaissement de la vitesse maximale sur le périphérique parisien de 80 à 70 km/h, entré en vigueur le 10 janvier 2014, a eu pour conséquence une baisse du nombre d'accidents corporels de 15,5% la première année (de 742 à 627), et de 4,1% la deuxième (de 627 à 601). Cela illustre aussi le fait qu'une fois passé l'"effet-nouveauté", l'efficacité des radars tende à s'estomper. La politique du bâton fonctionne un temps, mais sans autre levier (pédagogie, prévention...), elle touche rapidement ses limites.
Quoi qu'il en soit, il semble qu'aucun radar fixe supplémentaire ne soit installé sur les portions d'autoroutes concernées par ces nouvelles baisses, pour éviter aux automobilistes l'impression d'être pris dans un piège trop facile. Mais notre petit doigt nous dit que cela ne durera pas...
Carte publiée dans Le Parisien ce vendredi.
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