Insolite : 100 ans et toujours motard
Olivier Cottrel , mis à jour
Charles Wymann Betts est né le 15 août 1919. À plus de cent ans, ce Canadien continue de sillonner les routes au guidon de sa Honda Goldwing de 2003. Un destin hors du commun pour ce passionné de motos qui ne compte pas de sitôt laisser tomber le cuir et les gants.
Le temps et les circonstances de la vie mettent fin à beaucoup de choses que nous aimons. Après tout, ne dit-on pas que toutes les bonnes choses ont une fin ? Il y a pourtant une personne qui semble repousser ces limites naturelles. Wymann Betts a 100 ans et continue de conduire des motos.
Wymann Betts se passionne pour les motos depuis déjà plus d'un demi-siècle. S’il a commencé par des scooters pour se rendre au travail, avec le temps il a appris à aimer toutes sortes de motos. Il y a même de grandes chances qu'il soit en tête de cortège du défilé de motos organisé pour le Biker Bash Bordertown de Amherst (un rendez-vous de bikers en Nouvelle-Écosse, Canada) prévu pour ce mois de juillet.
S’il n’existe pas d’étude à ce sujet, on peut raisonnablement penser qu’il est le plus vieux motard d'Amérique du Nord à conduire une moto. Lorsqu'on lui demande quel est le secret de sa longévité, il répond simplement : « Ne pas penser trop loin, cent n'est qu'un nombre. Je me sens bien. Demain, c'est un autre jour, et je le prendrais toujours s'il vient ».
Surnommé affectueusement « Bun » par ses amis, il sillonne toujours fièrement les routes nord-américaines au guidon de sa Honda Goldwing de 2003 dont beaucoup se demandent bien comment il fait pour la maîtriser. Dans une interview accordée à une chaîne de télévision américaine il y a quelques années, il a déclaré qu'il n'avait jamais grandi, et que cet état d'esprit l'avait aidé à surmonter de nombreux défis de la vie.
Un plus qu’un autre l’a profondément marqué. Quand il était encore enfant, Wymann a souffert d’une grave pneumonie, passant tout près de la mort : « Le docteur avait renoncé à moi, mais c'est l'infirmière qui a essayé quelque chose qui a stoppé la pneumonie. Après cela, elle m'a appelé son petit lapin - ou Bun pour faire court - et le surnom est resté. Ma mère m'a appelé Wymann, mais personne ici ne connaissait mon vrai nom. J'étais Bun pour tout le monde. »
En plus d’un état d’esprit toujours positif, Wymann ne boit jamais et ne fume jamais. En revanche, Wymann n’est jamais contre un petit shoot d’adrénaline, lui qui a piloté un Cessna 172 jusqu’à ses 80 ans.
Après une vie à travailler le bois dans l’exploitation forestière familiale, Betts a pris une retraite bien méritée à plus de 70 ans, et des années à se rendre au travail en Vespa 125 cm3. Puis, à 50 ans il a donc investi dans un Cessna 172 qu'il a appris à piloter pour admirer sa Nouvelle-Écosse natale depuis le ciel. Betts a ensuite été fidèle à Honda. Depuis sa GL6580 Silver Wing Interstate du début des années 80 jusqu’à sa Goldwing actuelle.
Betts roule uniquement par temps chaud et jamais sous la pluie. Sous son blouson en cuir siglé Defenders Motorcycle Club, il reste toujours impressionné par le moteur de 1 800 cm3 qui se loge entre ses jambes. Au gré de ses envies, il continue de tracer sa route, jamais très loin de chez lui, simplement pour profiter encore et toujours de sa liberté : "Je sors la moto dans l'allée et quand j'arrive au bout, je décide de tourner à gauche ou à droite, puis je vais là où la route me mène. J'aime les routes à deux voies où je peux aller de 70 à 80 km/h, c'est là que je me sens à l'aise, et que je peux regarder la campagne défiler."
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