Jaguar XE restylée : les premières images en direct de l'essai + impressions de conduite
Manuel Cailliot , mis à jour
La Jaguar XE, plus petit modèle de la gamme du constructeur, arrive à mi-carrière. Et pour affronter une concurrence affutée, elle s'offre une mise à jour esthétique et technologique. Voici les premières images de cette nouveauté, en direct de l'essai, dans la région de Nice.
La Jaguar XE a fort à faire dans la catégorie des berlines familiales premium. Déjà, c'est un segment en perte de vitesse de façon structurelle. Mais aussi, ses concurrentes principales ont été soit entièrement renouvelées (BMW Série 3), soit récemment restylées (Mercedes Classe C), ou en passe de l'être (Audi A4).
Vidéo tournée le 11 avril
Il lui fallait donc faire quelque chose pour reprendre un peu de couleur. C'est chose faite avec un restylage qui tombe à point nommé, coincidant avec son milieu de carrière.
Si la physionomie de la XE n'est pas transfigurée, les évolutions plastiques sont sensibles avec des nouveaux phares, boucliers avant et arrière, calandre, feux arrière.
A bord, les matériaux évoluent vers plus de qualité et la technologie devient omniprésente. Par exemple on peut disposer désormais d'un deuxième écran tactile pour contrôler la climatisation, ou d'un rétroviseur intérieur vidéo qui diffuse l'image d'une caméra.
Les mécaniques Ingenium essence et diesel sont reprises, sauf l'entrée de gamme 200 ch essence et l'entrée de gamme diesel 163 ch (pour le moment...). On retrouve donc un 2.0 turbo de 250 ou 300 ch, et en diesel un 2.0 de 180 ch. Et la BVA est désormais imposée.
Premières impressions de conduite
Nous avons pris en main une version P250 S R-Dynamic, dotée d'un 2.0 Turbo de 250 ch, comme son nom l'indique, et 365 Nm de couple, disponibles dès 1 300 tours/min, un régime très bas. Accouplé obligatoirement donc à une BVA8, comme tous les modèles, c'est un moteur qui ne manque pas de caractère. Il prend des tours dans une sonorité sympathique, mais pas du tout envahissante, et on atteint très rapidement des vitesses prohibées. Les sensations au volant ne sont pas très éloignées de celle ressenties avec la version P300, que nous avons aussi testé, malgré les 50 ch d'écart. Ce qui s'explique par le fait qu'en France les P250 ne seront disponibles qu'en propulsion, quand les P300 uniquement en 4 roues motrices, ce qui ajoute du poids et mange de la puissance.
En termes de comportement pur, la XE restylée, qui reste entendons-nous bien une berline très agréable à conduire, apparaît comme bien moins dynamique qu'une BMW Série 3 tout juste renouvelée, qu'une Alfa Romeo Giulia, ou même qu'une Mercedes Classe C, qui a progressé dans ce domaine. Elle reste cependant réactive, prend peu de roulis, mais la suspension est clairement typée confort. C'est bien pour faire de la route ou de l'autoroute, mais dès qu'on hausse un peu le rythme, on sent que ce n'est pas sa tasse de thé. Les amortisseurs sont trop amples en détente, ce qui entraîne parfois quelques rebondissements sur mauvaise route. On le répète, il faut pour ça hausser le rythme. Mais les concurrentes déjà citées font mieux, au détriment du confort évidemment. Par contre signalons que la P250 est plus équilibrée que la P300, qui, certainement à cause de la transmision intégrale et du poids supplémentaire, à un tendance plus sous-vireuse. Dans les deux cas, la direction manque par ailleurs de feeling et de retour d'information. Peu réactive au point milieu, elle braque ensuite vite, presque trop, il faut s'y faire. Le freinage n'appelle lui aucune critique, si ce n'est une pédale assez molle. Quant à la consommation, nous n'avons pas réussi à descendre sous les 10 litres, mais les petites routes de l'arrière pays niçois encouragent à y aller justement assez... dynamiquement. Cela dit, les 7 litres en mixte revendiqués par Jaguar seront inatteignables.
La philosophie de la XE est donc de profiter de la bonne insonorisation et des équipements de bord pour rouler au mieux dynamiquement, mais pas plus. Pour ceux qui aiment un confort assez ouaté par contre, elle sera plus recommendable qu'une allemande ou que la Giulia.
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